Soie et pourpre : note sur les caractéristiques des étoffes façonnées de la période mésobyzantine

Marielle Martiniani-Reber, conservatrice honoraire, Musée d’art et d’histoire de Genève

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Dans le cadre de ces journées d’étude consacrées aux métiers du luxe à Byzance, nous avons fait le choix d’essayer de déterminer les caractéristiques des textiles de luxe à partir des exemples conservés principalement en Occident, dans les trésors d’églises, et de définir à partir de ces exemples certains aspects de la production textile de haute qualité dans l’Empire et des modalités de son utilisation à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.

La manière dont ces tissus sont parvenus en Europe occidentale reste inconnue. On ne sait guère comment les prélats qui ont usé de ces riches étoffes lors des cérémonies se les sont procurées. Il semble cependant au vu des témoignages écrits que l’Italie, Rome et Venise ont été des centres de commerce de ces soieries, mais que les marchands se sont également déplacés pour aller au-devant d’une clientèle potentielle1 .

Bien que les tissus examinés puissent atteindre des dimensions respectables, il reste souvent impossible d’en connaître la fonction originale. La chasuble dite de saint Ebbon conservée au trésor de la cathédrale de Sens2 , par exemple, est peut-être une production occidentale, mais la dalmatique, dont la partie inférieure est conservée à l’église de Valère à Sion, pourrait bien avoir été réalisée à Byzance (fig. 1 et 2).

Qu’a-t-on conservé des productions de luxe ? De nombreux témoignages ont subsisté en relation avec le culte des reliques ; fragments préservés dans des reliquaires, grandes pièces liées à la vénération des saints. Les lieux de conservation des grandes collections correspondent aux centres religieux importants de l’époque médiévale, parmi lesquels on peut citer les trésors du complexe de Saint-Jean-de-Latran (Sancta Sanctorum, avec des objets actuellement gardés au Vatican), des cathédrales de Sens et d’Aix-la-Chapelle ou encore de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune3 .

Arborer ces tissus précieux identifiait leur porteur à une classe, ou encore marquait son rôle lors d’un événement précis. Selon les illustrations, le costume d’apparat byzantin reste extrêmement simple par sa coupe ample, commune aux hommes et aux femmes, et ce sont donc les matières textiles, le type de teinture et la technique de tissage, voire l’épaisseur et le poids qui en donnent la valeur.

La fonction des tissus de luxe ne se réduisait pas, bien sûr, à la seule parure corporelle, mais elle touchait aussi à l’embellissement de l’espace des églises ou des palais. Malheureusement, en dehors des tentures trouvées en Égypte4 , nous ne possédons qu’un seul témoignage byzantin, soit la tapisserie de l’évêque Gunther5 , sinon dans les arts figurés ou dans des sources littéraires comme Le Livre des cérémonies de Constantin Porphyrogénète. Cependant, ces témoignages restent muets quant à la description des décors et de leur technique de fabrication. Le Livre des cérémonies nous informe sur leur rôle dans les différentes étapes du rituel impérial, tandis que des éléments de bronze en forme de doigt, nécessaires à leur fixation, sont conservés au-dessus des ouvertures de Sainte-Sophie de Constantinople6 . La solidité du bronze et l’aspect massif de ces éléments permettaient d’y accrocher de lourdes tentures. L’ouvrage de Constantin Porphyrogénète est essentiel pour notre connaissance de la vie de la cour car il s’attache à décrire le rôle des étoffes dans le rituel aulique, les changements de costumes et les mouvements des tentures qui rythment les cérémonies7 .

L’intérêt pour les tissus byzantins et plus généralement proche-orientaux a débuté dans les dernières années du XIXe siècle et au début du siècle suivant, avec la constitution des premières collections et la publication des premiers articles et catalogues sur ce sujet, mais l’étude portait avant tout sur les décors et l’iconographie, puis sur les analyses des sources littéraires. Une démarche scientifique s’est ensuite développée vers 1950, avec des recherches s’attachant principalement à déterminer les caractéristiques techniques et les procédés de fabrication. À partir de là se sont affinées les datations et les provenances, bien que des incertitudes subsistent.

Fig. 1 a et b (détail). Chasuble de saint Ebbon (© Musées de Sens, Trésor de la cathédrale, propriété de l’Etat, DRAC Bourgogne-Franche-Comté)

Fig. 2. Bas de dalmatique, inv. no 12879 (© Musées cantonaux du Valais, Sion : photo : Michel Martinez & Bernard Dubuis)

La notion du luxe

La notion de luxe pour les textiles et les vêtements varie grandement selon les époques, les régions et les civilisations. Le luxe ne répondait certainement pas pour les Byzantins aux critères qui vont de soi à notre époque. Un exemple flagrant concerne la qualité de l’exécution du tissage. Était-elle vraiment importante ? Nous sommes en droit de nous poser la question devant le relâchement du travail de tissage visible sur des tissus qui proviennent sans doute d’un atelier impérial comme la soierie de Mozac, et surtout la doublure de la reliure conservée à Trente dont le piètre tissage confère à la représentation de Samson combattant le lionceau un aspect difforme8 (fig. 3). La doublure de la reliure du sacramentaire grégorien de Trente a cependant été réalisée entièrement en soie et les fils ont vraisemblablement été teints avec un coloris coûteux à base de kermès ou de cochenille polonaise à en juger par les reflets bleutés de cette couleur rouge. Cela doit d’autant plus nous choquer qu’à notre époque, c’est le savoir-faire, associé à la qualité des matériaux, qui constitue l’essence de la production de luxe.

Fig. 3. Fragment de reliure (© Museo Diocesano Tridentino, photo : Jürg Reber)

Les prix

Nous possédons quelques sources comme l’édit de Dioclétien9 , pour citer l’une des plus anciennes, qui attestent le prix élevé de la soie. Sans doute y a-t-il eu une évolution favorable des prix avec les débuts de l’élevage du ver à soie dans l’empire, durant la période justinienne. La soie s’est probablement quelque peu « démocratisée », mais la loi nautique des Rhodiens10 , dont la version qui nous est parvenue est pourtant postérieure à l’introduction de la sériciculture, confirme le coût élevé des soieries. Ce texte, qui estime la soie à poids égal au même prix que l’or, les perles ou les pierres précieuses, reprend toutefois des règlements plus anciens, aussi faut-il prendre cette évaluation avec précaution. Cependant d’autres indications, comme le fait qu’on lègue des vêtements ou des tissus d’ameublement en soie ou que l’on n’hésite pas à réutiliser des fragments de soieries en les appliquant sur des vêtements de toile de lin comme l’ont mis au jour les fouilles d’Égypte11 , montrent la valeur que l’on accordait aux textiles.


Les sources

Les sources écrites qui nous informent sur les textiles, leur fabrication, l’organisation du travail, leur utilisation, ne sont guère disertes12 . Parmi les textes byzantins les plus informatifs, on peut citer le Livre du Préfet de l’empereur Léon VI le Sage qui énonce les règlements de divers corps de métier œuvrant dans la capitale13 . Écrit vers 911-912, ce texte, redécouvert dans un manuscrit byzantin conservé à la Bibliothèque de Genève, a été étudié et traduit dès la fin du XIXe siècle14 . Ce règlement reprend certainement des textes plus anciens, et ne consacre pas moins de six chapitres aux métiers du textile et du vêtement, car c’était là une industrie de première importance dans la capitale. Il établit les modalités de vente aux étrangers à l’Empire, de même que les limites accordées aux marchands de tissus arabes pratiquant leur profession dans la capitale15 .

Les chroniques impériales sont également vagues sur les vêtements et les tissus et restent d’une interprétation difficile. Cependant, la Chronographie de Michel Psellos livre un détail intéressant sur la valeur accordée au poids du tissu dans lequel était taillé un vêtement. L’impératrice Zoé, âgée, avait renoncé « aux ornements du corps », robe d’or et bijoux, mais elle ne porte pas non plus des habits grossiers, et adopte des vêtements en tissu léger16 .

Les récits occidentaux révèlent souvent la fascination de leurs auteurs pour le luxe des atours byzantins. Les textes des croisés sont édifiants à cet égard, et tous ceux qui ont pu approcher la cour impériale s’extasient sur la splendeur des vêtements et des tissus, à l’instar des témoins arabes. On note cependant une voix discordante, celle de Liutprand (920-972), évêque de Crémone et ambassadeur à Constantinople, d’abord sous Constantin Porphyrogénète en 948, puis sous Nicéphore Phocas, en 968. Les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les deux ambassades sont totalement opposées17 . La première se déroule sous de bons auspices et Liutprand est ébloui par la cour byzantine, tandis que durant la dernière, Liutprand va de déconvenue en déconvenue, et critique toute chose avec hargne. Dans le récit de sa dernière ambassade, il commence par dénigrer les vêtements de la cour impériale en termes si dépréciatifs qu’on ne saurait lui accorder quelque crédit18 , d’autant plus qu’il prend bien soin de louer ceux de la cour ottonienne19 . Il insiste encore en ridiculisant le costume porté par l’empereur Nicéphore lors de la cérémonie de la Pentecôte. Enfin, lors de son départ de Constantinople, l’évêque de Crémone se fait confisquer une partie des soieries qu’il avait acquises, sans doute à l’intention d’Otton. De cet épisode, il ressort clairement que certaines étoffes peuvent être exportées après la pose d’une bulle de plomb, tandis que d’autres sont d’un usage réservé aux Byzantins et donc interdites aux étrangers20 , ce qui corrobore la réglementation sévère énoncée dans le Livre du Préfet. S’ensuit une diatribe de Liutprand qui affirme que des marchands d’Amalfi et de Venise procurent des tissus d’aussi belle qualité à ses compatriotes. On remarquera que nous retrouvons, comme dans La Vie de saint Géraud, les marchands vénitiens présentés comme des exportateurs de textiles byzantins de grande qualité. D’autre part, Liutprand avait pu emporter avec lui de ces tissus lors de sa première ambassade sous Constantin Porphyrogénète, mais les contacts n’avaient alors de loin pas le caractère problématique de ses relations avec Nicéphore.

Dans certains textes arabes, on retrouve parfois la même ambiguïté, ainsi le Livre des dons et des raretés, remarquable source d’information sur les textiles et autres objets de luxe, qui comprend une sorte d’inventaire des dons diplomatiques entre Byzance et le califat ainsi que des descriptions de cérémonies. L’un des témoins arabes raille le lourd costume de l’empereur byzantin tout en insistant sur son caractère somptueux21 . Les dons diplomatiques et les relations de pouvoir avec le Caucase sont aussi attestés, notamment par les textiles trouvés à Mochtchevaya Balka, qui comportent des soieries byzantines, dont un exemple d’une chasse de Bahram Gour et d’un diadème, sans doute de substitution, car trouvé dans une sépulture22 .

Des bandes étroites mesurant parfois moins d’un centimètre de large ont été découvertes dans des tombes, sur différents sites archéologiques de Scandinavie et de Finlande. Découpées sans que l’on ait pu respecter en aucune manière le motif, elles n’avaient de valeur que par leur matière, leur provenance et éventuellement leurs coloris. Les liens des Scandinaves avec Byzance sont bien connus par les textes byzantins et scandinaves et les témoignages archéologiques attestant les relations commerciales, mais surtout par la présence de la garde varègue dans l’armée impériale23 . Le rôle de ces soieries dans le monde scandinave était de marquer la richesse mais surtout la position sociale d’une élite. Même si nous sommes fort loin des amples vêtements tout en soie, il est à noter que les costumes des hautes classes du monde nordique ornés de soieries proche-orientales constituaient le même type de marqueur social signalant une appartenance au pouvoir ou tout au moins une position proche de ce pouvoir.

Les techniques

Notre connaissance des techniques employées à Byzance est bien sûr limitée aux exemples parvenus jusqu’à nous qui nous informent sur la production destinée principalement aux échanges diplomatiques, aux relations entre les Églises et surtout à la vénération des reliques. Aucune description technique byzantine n’est connue et les métiers représentés de façon stéréotypée sur les miniatures byzantines sont de simples cadres qui reprennent vraisemblablement ceux utilisés pour le tissage des tapisseries24 .

De ces témoignages ressort l’emploi dominant d’une armure de tissage, le samit, alors que vers l’an mil apparaît le lampas25 . Ces deux techniques permettent de produire des étoffes façonnées26 solides, lourdes, mais qui possèdent des qualités différentes. Le samit accorde à la soie toute sa brillance grâce aux flottés du sergé qui assurent la liaison des trames. Le lampas introduit des croisures différentes pour le fond et les motifs, ce qui donne une grande lisibilité au décor. Cette armure apparaît à la fin du Xe siècle, peut-être grâce à la mode des soieries monochromes dites incisées dont le décor se détache ton sur ton sur le fond, et qui furent très prisées à cette époque, aussi bien chez les Arabes que chez les Byzantins27 . Un des plus beaux exemples de lampas byzantins, d’ailleurs partiellement orné de pourpre, est le suaire de saint Siviard (fig. 4).

Une des particularités de certains tissus byzantins, issus des ateliers impériaux, est leur très grande largeur. Alors que les laizes extrême-orientales sont traditionnellement étroites, les Byzantins étaient en mesure de réaliser de larges étoffes, sans doute par deux tisserands assis côte à côte devant le métier à la tire28 , ce qui laisse supposer une grande régularité dans le travail et une bonne coordination entre les ouvriers qui devaient aussi opérer en parfait accord avec le tireur de lacs. On notera que le tissage opéré par deux tisserands assis sur un même banc devant le métier à tisser perdure dans les pays de production textile traditionnelle comme l’Inde.

Les lés de grande largeur ont peut-être conduit les soyeux à doubler les chaînes pièce qui construisent les décors. Les chaînes doubles ou triples existaient auparavant dans les tissus sassanides ou post-sassanides, mais à Byzance, elles semblent n’apparaître que plus tard à la période médio-byzantine, peut-être pour assurer le tissage et consolider les chaînes pièce.

Les rarissimes exemples découverts dans les régions de l’Empire byzantin, tels que la parure de tête provenant d’une tombe de la nécropole de la forteresse de Krumovo kale, à Targoviṥte, en Bulgarie29 , ou le fragment de vêtement trouvé en Grèce30 , sans parler des vêtements trouvés à Mistra31 , n’offrent pas les mêmes techniques sophistiquées que les soieries conservées en Occident, et surtout semblent être des tissus de moindre valeur (fig. 5a et b). Le fragment conservé au Musée de la civilisation byzantine de Thessalonique a été trouvé dans une tombe de la basilique Saint-Achille de l’île de Prespes. II présente un décor bien connu sur des samits de soie, des oiseaux contournés, mais il est tissé par une armure plus simple d’exécution, et qui requiert moins de matière première. Le tissage a pu être effectué sur un métier moins sophistiqué que celui à la tire. Il en est de même pour le fragment de voile retrouvé en Bulgarie.

Fig. 4. Suaire de saint Siviard (© Musées de Sens, Trésor de la cathédrale, propriété de l’Etat, DRAC Bourgogne-Franche-Comté, photo : Lydwine Saulnier-Pernuit)

Fig. 5 a et b. Robe de Mistra, importation d’Italie, époque Paléologue (© MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève : photo : Andreia Gomez ; reconstitution et dessin : Alexandre Fiette)

Les matériaux

La soie est la matière du tissu de prestige par excellence. Elle apparaît, de même que la pourpre, qui lui confère un caractère encore plus précieux, sous différentes dénominations. On ne sait si celles-ci sont des synonymes ou si elles désignent des produits différents.

Des filés métalliques d’argent doré ou d’argent viennent encore enjoliver le travail de tissage ou de broderie. Ces fils sont constitués d’une lame métallique enroulée autour d’une âme de soie, en général jaune ou blanche selon que la lame est dorée ou non. L’enroulement de la lame sur l’âme peut être plus ou moins couvrant, ce qui détermine le degré de qualité du filé métallique32 .

En sus de ces matières précieuses bien connues, une autre fibre, beaucoup plus rare, semble avoir été particulièrement prisée33 . En effet, on utilisa, aussi bien dans l’Empire byzantin que dans le monde arabe34 , les filaments d’une moule appelés laine marine ou byssus avec lesquels on fabriquait des fils, puis des tissus fort appréciés. Si aucun exemple médiéval oriental ne nous est parvenu, on a retrouvé un bonnet bien conservé dans une sépulture de l’abbaye de Saint-Denis35 .

À en croire Procope, le chroniqueur contemporain de Justinien, on ajoutait encore de la valeur au byssus, qui présente un aspect mordoré à l’état naturel, en le teignant à la pourpre. Dans l’ouvrage Des édifices, il décrit les vestes que l’empereur Justinien offre aux cinq satrapes gouvernant la partie de l’Arménie allant de l’Euphrate à la ville d’Amida. Faites de byssus, « elles étaient teintes à la pourpre et brodées d’or à l’endroit où elles s’attachaient avec une boucle d’or massif à une pierre précieuse »36 .

Le Livre du Préfet et Le Livre des cérémonies semblent désigner ce textile sous le terme de thalassai37 . Le byssus semble ainsi avoir été utilisé au Proche-Orient de l’époque romaine jusqu’à la période macédonienne, tandis que dans le monde arabe nous en avons des témoignages jusqu’à la fin du XIIIe siècle38 .

Couleurs du luxe

À travers les sources contemporaines, notamment celles décrivant les pratiques rituelles de la cour constantinopolitaine comme Le Livre des cérémonies, et les exemples conservés dans les trésors des églises occidentales, nous avons une idée des diverses couleurs arborées par les classes supérieures de la société byzantine.

Si l’utilisation de la couleur la plus prisée et la plus renommée, la pourpre tirée de coquillages de type murex, est bien établie, nous n’avons peut-être qu’une idée erronée des tonalités exactes de celle utilisée dans l’Antiquité, puis à l’époque byzantine. La production d’échantillons réalisés de nos jours, en particulier par Rolf Haubrichs, et les nombreuses représentations figurées peuvent être comparées39 . La couleur obtenue par fermentation est particulièrement solide comme le remarquait déjà Lucrèce, dans De la nature (VI, 1074). Si les essais modernes ont établi que la pourpre donne aux textiles une teinte tirant sur le violet, à laquelle s’applique l’adjectif anglais purple, les sources iconographiques montrent souvent l’empereur ou l’impératrice, de même que le Christ, la Vierge ou les archanges vêtus de rouge foncé, plus fidèle à l’acception française du terme pourpre. En revanche, le monde arabe contemporain ne semble pas avoir apprécié la pourpre.

Les assemblages de couleurs évoqués par les règlements du Livre du Préfet restent peu compréhensibles pour nous, car si nous comprenons bien les limites de l’usage de la pourpre destinée à l’empereur et à la cour, nous pouvons nous interroger sur le fait que soit interdite aux étrangers son association avec le jaune ou le vert alors que ces nuances, et en particulier le jaune, sont a priori peu coûteuses à produire40 (fig. 6).

Fig. 6. Fragment de tissu à médaillon associant la pourpre et la couleur jaune, Musées cantonaux du Valais, Sion, trésor de l’église de Valère inv. 12883 (© Fondation Abegg, Riggisberg, photo : Anne Javor)

Les grandes occasions

Les échanges de cadeaux diplomatiques, parfois si importants que l’on pourrait plutôt les considérer comme des tributs, et où les textiles jouent un rôle de premier plan, sont bien connus dans les sources arabes, mais aussi occidentales.

Le luxe vestimentaire est, comme on pouvait s’y attendre, présent jusque dans la mort et l’ensevelissement, cela bien évidemment pour le souverain, pour la famille impériale et les membres de la cour41 . La pourpre est arborée par le souverain lors de ses obsèques, alors que lorsqu’il arrête de respirer, on le revêt de blanc, symbole de pureté. Cependant, après ce rituel de purification, les atours impériaux lui sont restitués à l’exception de la couronne remplacée par un ruban pourpre. L’unique diadème de soie parvenu jusqu’à nous, tissé aux cartons et portant une inscription, rappelle cet usage. Il a été trouvé dans une tombe de Mochtchevaya Balka et est actuellement conservé au Musée régional des Beaux-Arts de Stavropol en Russie. Son inscription tissée est dédiée au protospathaire Ivan42 .

Les décors

Les motifs décorant les étoffes de luxe s’apparentent à un langage dont nous ne percevons certainement pas toutes les subtilités. Ceux-ci pouvaient également être incompris à leur époque, à en croire par exemple le Livre des dons et des raretés.

Ces thèmes iconographiques avaient sans conteste un caractère répétitif puisque, malgré les pertes incommensurables subies, nous avons conservé parfois une dizaine de versions du même décor textile. On citera à cet égard les nombreuses versions du lutteur au lion, sans doute Samson déchiquetant la gueule du lionceau dans les vignes de Timna43 , la dizaine d’exemplaires connus de la chasse de Bahram Gour44 , les lions passant provenant de l’atelier impérial45 , mais aussi des versions moins nombreuses comme les deux Annonciations des Sancta Sanctorum et du trésor de l’abbaye de Baume-les-Messieurs46 . La première semblant contenir de la pourpre, presque totalement disparue, et l’autre, plus simple, au nombre de couleurs limité et dépourvue de pourpre. Toutefois, les sujets religieux tendent à disparaître ; on en connaît davantage durant les premiers siècles de l’Empire tandis que la puissance impériale s’exalte naturellement à partir de la période iconoclaste. Les victoires à l’hippodrome et les chasses se multiplient à partir de l’époque iconoclaste, même si de telles scènes étaient connues auparavant. Les premiers exemples déroulaient des cycles de différentes images de taille limitée à la différence des grands médaillons contenant des cavaliers chasseurs ou des chasseurs à pied.

Nous avons également conservé des exemples de portraits impériaux effectués en samit façonné. L’un d’entre eux est bicolore et appartient au trésor de la cathédrale de Sens, tandis qu’un autre en samit de soie incisée se trouve sur la chasuble dite de saint Ulrich à Augsbourg47 . Ces images impériales devaient jouer un rôle de premier plan dans les échanges diplomatiques. Les ornements à base de monogrammes y participaient de la même façon. Deux tissus monogrammés sont parvenus jusqu’à nous, l’un marqué du nom d’Héraclius qui doit désigner l’empereur de ce nom, tandis que l’autre évoque sans doute le nom d’un Théodore48 . Les soieries aux lions que nous avons conservées portent des inscriptions permettant de les attribuer aux ateliers impériaux. Si au moins deux sont signalées en France, elles ont malheureusement disparu49 , tandis que les collections allemandes en possèdent plusieurs exemples50 .

Beaucoup plus tard, on retrouve des représentations de tissus monogrammés sur des peintures funéraires de l’église de Saint-Sauveur-in-Chora à Constantinople. Les monogrammes sont ceux des défunts appartenant à la famille des Paléologues ensevelis à cet endroit51 . Ces derniers exemples témoignent-ils d’une reprise de ce type de motif ou au contraire s’inscrivent-ils dans une continuité ? Nous l’ignorons, même si les sceaux font pencher pour la seconde hypothèse.

Les inscriptions relèvent de la production des ateliers impériaux de même que les portraits impériaux, ce qui pourrait expliquer l’absence de mentions de ce type de tissus dans le Livre du Préfet qui était dévolu à la réglementation des ateliers privés.

Conclusion

La notion de luxe à Byzance diffère assurément de l’acception contemporaine, bien que nous y retrouvions à l’évidence des points communs. Ainsi, l’emploi de matières précieuses et de techniques élaborées renvoie aux pratiques en vigueur de nos jours. Cependant, nous avons vu que les soieries impériales destinées à l’exportation pouvaient présenter des défauts de fabrication, parfois très visibles.

À en croire les sources historiques, les échanges de techniques et de secrets de fabrication pouvaient s’obtenir par des transferts forcés de tisserands. Des règlements extrêmement sévères visaient néanmoins à empêcher ce que nous qualifierions d’espionnage industriel, mais sans doute cette concurrence, en particulier avec le monde arabe, a-t-elle engendré une dynamique, aboutissant à la création des chefs-d’œuvre qui ont été conservés dans les trésors de nos églises.

Les textiles de luxe ont eu la fonction d’établir une hiérarchie, désignant la place de chacun et identifiant les diverses phases du rituel, mais il est évident, à la lecture du Livre des cérémonies, que le type de vêtement et sa couleur étaient les véritables marqueurs.

On constate aussi que les cycles iconographiques de certaines soieries des premiers siècles de Byzance sont abandonnés au profit de décors plus symboliques ou simplement ornementaux. Peut-être a-t-on recherché des motifs plus neutres, davantage adaptés aux échanges diplomatiques, bien que les images destinées à magnifier la personnalité impériale byzantine subsistent.

Nous avons pu noter que les motifs décoratifs ont peu d’importance à l’étranger d’après le Livre des dons et des raretés et que le sens de l’iconographie paraît incompris. Ce phénomène est mis en évidence par l’utilisation de soieries découpées en bandes si étroites que l’on ne comprend plus le motif. On retrouve ce principe aussi bien en Égypte qu’en Scandinavie. Malgré la complexité et la somptuosité de certaines représentations, le tissu est avant tout considéré par sa matière et aussi par sa teinture.

Matières, teintures, technique, épaisseur des tissus permettent de marquer la supériorité de la production industrielle et artistique byzantine et d’honorer les notables de la cour et des puissances étrangères. Grâce à la ferveur religieuse, à la vénération des reliques et à leur réputation au-delà de l’empire, nous sommes à même de connaître, au moins partiellement, et d’apprécier cette production textile.

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David Jacoby, « Bishop Gunther of Bamberg, Byzantium and Christian Pilgrimage to the Holy Land in the Eleventh Century », in Lars M. Hoffmann, Anuscha Monchizadeh (éd.), Zwischen Polis, Provinz und Peripherie: Beiträge zur Byzantinischen Geschichte und Kultur, [Mainzer Veröffentlichungen zur Byzantinistik, 7], 2005, pp. 267‑285.

Jaroszynski / Kotlowska 2013
Adam Jaroszynski, Anna Kotlowska, « Eparchikon biblion, V, 2. Is Thalassai the same as Byssus ? », Studia Cerenea, 3, 2013, pp. 39‑46.

Kotzsche 2004
Liselotte Kotzsche, Der bemalte Behang in der Abegg-Stiftung in Riggisberg, [Riggisberger Berichte, 11], 2004.

Lombard 1978
Maurice Lombard, Études d’économie médiévale III, Les textiles dans le monde musulman, VIIe-XIIe siècle, Paris-La Haye : Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 1978.

Maeder 2010
Felicitas Maeder, « La soie marine en France et les objets tricotés du XIVe siècle au XXe siècle », in Marguerite Coppens (éd.), La maille, une histoire à écrire, actes des journées d’étude, Bruxelles – Paris, 2010, pp. 77‑100.

Mango / Ertuğ 1997
Cyril Mango, Ahmet Ertuğ, Haghia Sophia, a vision for Empires, Istanbul : Ertuğ & Kocabıyık, 1997.

Mango / Ertuğ 2000
Cyril Mango, Ahmet Ertuğ, Chora. The scroll of Heaven, Istanbul : Ertuğ & Kocabıyık, 2000.

Martiniani-Reber 1986
Marielle Martiniani-Reber, Soieries sassanides, coptes et byzantines, Ve-XIe siècles, Paris : Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1986.

Martiniani-Reber 1999
Marielle Martiniani-Reber, « Tentures et textiles des églises romaines au haut Moyen Âge d’après le Liber Pontificalis », Mélanges de l’école française de Rome, Moyen Âge, 111-1, 1999, pp. 289‑305.

Martiniani-Reber 2004
Marielle Martiniani-Reber, « L’image du lutteur au lion sur les soieries byzantines », Bulletin du Centre international d’Etude des Tissus Anciens, 81, 2004, pp. 21‑31.

Martiniani-Reber 2016
Marielle Martiniani-Reber, « Les couleurs du deuil à Byzance », in Marguerite Coppens (éd.), Les étoffes du deuil, couleurs et symboles, Actes des journées d’étude, Musée national des arts asiatiques-Guimet, Paris, 27-28 novembre 2015, Association française pour l’étude du textile, Paris : Édition Sépia, 2016, pp. 41‑48.

Martiniani-Reber 2018
Marielle Martiniani-Reber, « Les tissus médiévaux de l’abbaye de Baume-les-Messieurs », in Marc Heijmans, Anastasia Ozoline (éd.), Autour des reliques de saint Césaire d’Arles, Arles : Amis de Saint-Trophine, 2018, pp. 121‑128.

Martiniani-Reber 2019
Marielle Martiniani-Reber, « Byzance et la mer : le cas du textile », in Claude Coupry et al. (éd.), De la mer aux textiles, Association française pour l’étude du textile, La Rochelle, 11-13 octobre 2018, Paris : Les Indes savantes, 2019, pp. 29‑38.

Martiniani-Reber 2020
Marielle Martiniani-Reber, « La chasuble de saint Ebbon, un ornement liturgique entre Orient et Occident », in Jacques Meissonnier (éd.), De la Bourgogne à l’Orient, Mélanges offerts à M. le Doyen: Jean Richard, Dijon : Université de Dijon, 2020, pp. 641‑658.

Martiniani-Reber et al. 2000
Marielle Martiniani-Reber et al., Parure d’une princesse byzantine, tissus archéologiques de Sainte-Sophie de Mistra, Το ένδυμα μιας βυζαντινής πριγκίπισσας, Αρχαιολογικά υφάσματα από την Αγία Σοφία του Μιστρά, Genève : Musées d’art et d’histoire, 2000.

Muthesius 1997
Anna Muthesius, Byzantine Silk Weaving, AD 400 to AD 1200, Vienne : Fassbaender, 1997.

Nicole 1893 (analyse)
Jules Nicole, « Le Livre du Préfet, édit de l’empereur Léon VI le Sage sur les corps de métiers de Constantinople », Revue générale du droit, Paris 1893 (qualifié d’analyse par son auteur, cet article a été réimprimé dans le volume publié en 1970 par Ivan Dujcev, comme Commentary by Professor Jules Nicole, pp. 283‑294).

Papamastorakis 2003
Titos Papamastorakis, « The Bamberg Hanging reconsidered », Deltion tes Christianikes Archaiologikes Hetaireias, 24, 2003, pp. 375‑392.

Prinzing 1993
Gunther Prinzing, « Das Bamberger Gunthertuch in neuer Sicht », Byzantinoslavica, 54, 1993, pp. 218‑231.

Rodón y Font 1934
Camilo Rodón y Font, L’historique du métier à tisser pour la fabrication des étoffes façonnées, Paris – Liège 1934.

Schorta 2001
Regula Schorta, Monochrome Seidengewebe des hohen Mittelalters, Berlin : Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, 2001.

Vedeler 2014
Marianne Vedeler, Silk for the Vikings, [Ancient textiles Series, 15], Oxford – Philadelphie : Oxbow Books, 2014.

Willers / Niekamp 2015
Dietrich Willers, Bettina Niekamp, Der Dionysiosbehang der Abegg-Stiftung, [Riggisberger Berichte, 20], 2015.

Notes

  • 1.
    Voir La vie de saint Géraud, comte d’Aurillac écrit en latin par Odon de Cluny et traduite en français par M. Campaing, Paris 1715, livre I, pp. 62-63, et sur ce point précis François Ganshof, « Notes sur un passage de la Vie de saint Géraud d’Aurillac », Mélanges offerts à M. N. Iorga, par ses amis de France et des pays de langue française, Paris 1933, pp. 295‑307. Les commerçants vénitiens, offrant à la vente des vêtements et autres produits byzantins, se déplaçaient quand arrivaient des caravanes de riches voyageurs. Géraud les rencontre à Pavie et leur achète un manteau byzantin.
  • 2.
    Cette chasuble n’a pu appartenir à ce saint, car étant mort en 750, il n’a pas été en mesure de porter ce vêtement taillé dans un tissu byzantin du Xe siècle. Voir Chanoine Émile Chartraire, « Les tissus anciens du trésor de la cathédrale de Sens », Revue de l’art chrétien, 1911, p. 263 et no 25, p. 380. La chasuble aurait été retirée du tombeau de cet archevêque à l’abbaye de Saint-Pierre le Vif ; or, cette chasuble, en bon état malgré son usure, ne porte pas de traces d’ensevelissement, ni de séjour dans la terre (remarque déjà énoncée par l’abbé Chartraire). Voir Marielle Martiniani-Reber, « La chasuble de saint Ebbon, un ornement liturgique entre Orient et Occident », in Jacques Meissonnier (éd.), De la Bourgogne à l’Orient, Mélanges offerts à M. le Doyen : Jean Richard, Dijon : Université de Dijon, 2020, pp. 641‑658.
  • 3.
    Ailleurs en Suisse, à l’église de Valère à Sion ou encore dans la cathédrale de Coire, voir Martiniani-Reber (dir.), Byzance en Suisse, cat. exp., Genève, Musée Rath, décembre 2015-mars 2016, Genève – Milan : 5 Continents Éditions, 2015.
  • 4.
    Des exemples de la fin de l’Antiquité romaine de la Fondation Abegg nous donnent une bonne idée des tentures disposées dans l’habitat des classes aisées, voir entre autres Dietrich Willers, Bettina Niekamp, Der Dionysiosbehang der Abegg-Stiftung, [Riggisberger Berichte, 20], 2015, et Liselotte Kotzsche, Der bemalte Behang in der Abegg-Stiftung in Riggisberg, [Riggisberger Berichte, 11], 2004. Des tentures étaient destinées aux églises et aux monastères comme la tenture copte montrant la Vierge entourée des archanges et de saints au Musée d’art et d’histoire de Genève, voir Tissus coptes, cat. exp., Genève, Musée d’art et d’histoire, mai-octobre 1991, 2 vol., Genève : Musée d’art et d’histoire, 1991, no 186, p. 68.
  • 5.
    La tapisserie de Gunther entourait le corps de l’évêque de Bamberg dans sa sépulture. Elle mesure 218 cm de hauteur et 211 cm de largeur. Décédé en Hongrie lors de son retour du pèlerinage à Jérusalem, il avait été enseveli dans cette magnifique tenture byzantine qui représente, selon Grabar, le retour triomphal de Basile II (976-1025) après ses victoires en Bulgarie, ou encore celui de son prédécesseur Jean Tsimiskès (969-976) victorieux des Rus’. André Grabar, « La soie byzantine de l'évêque Gunther à la Cathédrale de Bamberg », Münchener Jahrbuch, 7, 1956, pp. 7‑26, et pour la deuxième hypothèse. Gunther Prinzing, « Das Bamberger Gunthertuch in neuer Sicht », Byzantinoslavica, 54, 1993, pp. 218‑231. Mais une troisième identification a été faite par Titos Papamastorakis, « The Bamberg Hanging reconsidered », Deltion tes Christianikes Archaiologikes Hetaireias, 24, 2003, pp. 375‑392. Cet auteur revisite le contexte de l’utilisation de cette tenture et émet la possibilité que soit représenté là le triomphe de Nicéphore Phocas en 965 après ses reconquêtes de Tarse et de Mopsueste. Le caractère unique de cette œuvre, seul exemple conservé, explique sans doute les difficultés à la dater plus précisément. Voir aussi David Jacoby, « Bishop Gunther of Bamberg, Byzantium and Christian Pilgrimage to the Holy Land in the Eleventh Century », in Lars M. Hoffmann, Anuscha Monchizadeh (éd.), Zwischen Polis, Provinz und Peripherie: Beiträge zur Byzantinischen Geschichte und Kultur, [Mainzer Veröffentlichungen zur Byzantinistik, 7], 2005, pp. 267‑285. Pour l’usage des tentures byzantines dans les églises romaines, voir Marielle Martiniani-Reber, « Tentures et textiles des églises romaines au haut Moyen Âge d’après le Liber Pontificalis », Mélanges de l’école française de Rome, Moyen Âge, 111-1, 1999, pp. 289‑305.
     
  • 6.
    Cyril Mango, Ahmet Ertuğ, Haghia Sophia, a vision for Empires, Istanbul : Ertuğ & Kocabıyık, 1997,  pp. 6, 8, 11 et 15.
  • 7.
    Le Livre des Cérémonies rédigé par l’empereur Constantin VII, a été édité et traduit en français, voir Vogt 1935, et beaucoup plus récemment en anglais, voir Constantine Porphyrogennetos, The Book of Ceremonies, éd. et trad. angl., Anne Moffatt, Maxeme Tall, [Byzantina Australiensia, 18], Canberra 2012.
  • 8.
    Voir Marielle Martiniani-Reber, « L’image du lutteur au lion sur les soieries byzantines », Bulletin du Centre international d’Etude des Tissus Anciens, 181, 2004, pp. 21‑32.
  • 9.
    Pour une traduction française complète, voir Édit de Dioclétien : établissant le maximum dans l’Empire romain, éd. et trad. fr., William H. Waddington, Paris 1864, ch. XVI « Étoffes de laine et de soie », XVII et XVIII « Toile de lin ».
  • 10.
    Voir Rodolphe Dareste, « La lex rhodia », Nouvelle revue historique de droit français et étranger, 29, 1905, pp. 429‑448, paragraphe 39, sur le détail des compensations en cas de dommage ou de perte de la cargaison.
  • 11.
    Parmi les nombreux exemples connus, on peut citer ceux conservés au Musée des tissus de Lyon, voir Marielle Martiniani-Reber, Soieries sassanides, coptes et byzantines, Ve-XIe siècles, Paris : Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1986, nos 30, 31, 32, pp. 60-63, no 62, p. 82, no 66, p. 85, no 70, p. 87.
  • 12.
    On a parfois interprété la description de certains auteurs, comme Théodoret de Cyr sur le métier à la tire et les étoffes façonnées, voir Theodoretus, De providentia, [Patrologiae cursus completus, series graeca, 83], Paris, 1864, col. 617. Théodoret parlant de la création évoque diverses actions concernant le tissage ou la broderie et ne décrit aucunement le fonctionnement du métier à la tire, voir Camilo Rodón y Font, L’historique du métier à tisser pour la fabrication des étoffes façonnées, Paris – Liège 1934, p. 10.
  • 13.
    Ce texte comporte encore des termes et des énoncés de mesures qui semblent peu compréhensibles. Quelques hypothèses concernant les textiles ont été émises dans, op. cit., Martiniani-Reber (dir.) 2015, p. 238, liées à notre connaissance des métiers traditionnels de la soie.
  • 14.
    Jules Nicole, Le Livre du Préfet ou l’Édit de l’empereur Léon VI le Sage sur les corporations de Constantinople, texte grec du Genovensis 23, publié pour la première fois par Jules Nicole (…), avec une traduction latine (…), Genève 1893 ; traduction française du texte grec de Genève par Jules Nicole (…), Genève – Bâle : Georg, 1894 et Jules Nicole, « Le Livre du Préfet, édit de l’empereur Léon VI le Sage sur les corps de métiers de Constantinople », Revue générale du droit, Paris 1893 (qualifié d’analyse par son auteur, cet article a été réimprimé dans le volume publié en 1970 par Ivan Dujcev, comme Commentary by Professor Jules Nicole, pp. 283‑294). Voir aussi Das Eparchenbuch Leons des Weisen, éd. et trad. all., Johannes Koder, [Corpus Fontium Historiae Byzantinae, 33], Vienne : Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1991. Voir également André-Louis Rey, « Introduction au Livre du Préfet ». Le Livre du Préfet, édicté entre septembre 911 et mai 912 par Léon VI le Sage, in Genève 2015, Byzance en Suisse, cat. cit., pp. 95-96.
  • 15.
    Marielle Martiniani-Reber, dans Genève 2015, Byzance en Suisse, cat. cit., p. 239.
  • 16.
    Michel Psellos, Chronographie, livre VI, chapitre 158 (vol. 2, page 49).
  • 17.
    Liutprand de Crémone, Ambassades à Byzance, trad. fr. Joël Schnapp, intr. Sandrine Lerou, Toulouse : Anacharsis, 2005.
  • 18.
    Les vêtements de l’empereur, de la cour et des hauts fonctionnaires sont usés et défraîchis selon la description de Liutprand, « Ambassade de Liutprand, évêque de Crémone vers Nicéphore Phocas », 9.
  • 19.
    Liutprand de Crémone, op. cit., 9, « … la moindre de vos robes que cent des robes de ces Grands de Constantinople ».
  • 20.
    Liutprand de Crémone, op. cit., 54-55.
  • 21.
    Book of Gifts and Rarities. Kitāb al-Hadāyā wa al-Tuḥaf, éd. et trad. angl., Ghāda al-Ḥijjāwī al-Qaddūmī, [Harvard Middle Eastern Monographs, 29], Cambridge, Mass. : Harvard University Press, 1996, paragraphe 263, pp. 196-197. Al-Kafartâbî, en 1071, constate que l’empereur revêt un costume si lourd qu’il lui est difficile de le porter. La remarque a aussi pour but de décrire l’empereur comme un être faible.
  • 22.
    Voir plus bas note 42.
  • 23.
    Voir Marianne Vedeler, Silk for the Vikings, [Ancient textiles Series, 15], Oxford – Philadelphie : Oxbow Books, 2014.
  • 24.
    Voir par exemple le manuscrit grec 134 de la Bibliothèque nationale de France, Paris, fol. 184v.
  • 25.
    Après la fin de l’Antiquité, on constate l’absence du taqueté et du damas, du moins parmi les tissus conservés de la période iconoclaste et des siècles suivants. Cet abandon a-t-il été aussi radical dans les pratiques artisanales à Byzance ? La connaissance technique n’avait toutefois pas été perdue puisqu’on retrouve conjointement le damas et le taqueté dans les Empires perse et ottoman de même que le damas dans l’Italie de la Renaissance. Cela suppose que les artisans en connaissaient les méthodes de tissage, même si elles étaient passées au second plan pendant une période.
  • 26.
    On appelle tissu façonné un tissu décoré de dessins plus ou moins complexes obtenus par les croisements des fils de chaîne et de trame et dont l’exécution nécessite l’emploi de procédés spéciaux de fabrication. Par ces procédés manuels ou mécaniques, les fils peuvent évoluer de diverses manières et varier les formes du dessin sur de larges surfaces, définition du Centre International d’Étude des Tissus anciens, Lyon 1957.
  • 27.
    Voir par exemple les illustrations du Ménologe de Basile II, produit à Constantinople vers 1000, Georgette Cornu, Marielle Martiniani-Reber, « Étoffes et vêtements dans le Ménologe de Basile II, reflets des courants d’échanges entre Byzance et le monde islamique », Quaderni di studi arabi, 15, 1997, pp. 45‑64.
  • 28.
    Le métier à la tire est celui qui a précédé le métier Jacquard. Il permettait de créer les tissus façonnés complexes grâce à la tire qui sélectionnait les fils de chaîne au moyen des lacs dont la sélection était pratiquée par le tireur de lacs. La mécanique de Jacquard créée par Joseph Marie Jacquard au tout début du XIXe siècle a remplacé le tireur de lacs. Aucun métier à la tire d’époque antique ou médiévale n’ayant jamais été retrouvé, son emploi a été déterminé par l’analyse des tissus façonnés.
  • 29.
    Voir cette coiffe ou partie de coiffe de forme rectangulaire en toile de laine brochée de filés métalliques dorés qui dessinent des étoiles et des triangles dans Trésors d’art médiéval bulgare, VIIe-XVIe siècle, cat. exp. Genève, Musée d’art et d'histoire, juin-septembre 1988, Genève – Berne : Benteli, 1988, no 90.
  • 30.
    Fragment de taffetas de soie façonné à décor d’oiseaux affrontés, (XIe siècle) trouvé dans une tombe de l’île du lac de Prespes, au nord de la Grèce, et conservé au Musée de la civilisation byzantine à Thessalonique, voir le résumé d’une présentation faite dans le cadre du symposium annuel de la XAE, à Athènes en 2003, Anastassios Antonaras, Kalliope Kavasila, « Χρυσομέταξα ύφασμα από τον Αγιο Αχιλλείο Πρεσπών, τεχνική, ανάλυση, εργασίες συντήρησης », in 23o συμπόσιο βυζαντινής και μεταβυζαντινής αρχαιολογίας και τέχνης, Athènes 2003, pp. 14‑15.
  • 31.
    Ces restes d’une tunique en fine soie à losanges et d’une robe de damas italien évoquent l’adoption de la mode occidentale à l’époque Paléologue, voir Marielle Martiniani-Reber et al., Parure d’une princesse byzantine, tissus archéologiques de Sainte-Sophie de Mistra, Το ένδυμα μιας βυζαντινής πριγκίπισσας, Αρχαιολογικά υφάσματα από την Αγία Σοφία του Μιστρά, Genève : Musées d’art et d’histoire, 2000, et surtout la reconstitution des vêtements par Alexandre Fiette, pp. 35-50.
  • 32.
    On parlera de filé « riant » si l’âme de soie reste visible, ce qui signifie que l’on a quelque peu économisé la lame d’argent.
  • 33.
    Une sélection de témoignages de l’utilisation du byssus chez les Byzantins et les Arabes est présentée dans Marielle Martiniani-Reber, « Byzance et la mer : le cas du textile », in Claude Coupry et al. (éd.), De la mer aux textiles, Association française pour l’étude du textile, La Rochelle, 11-13 octobre 2018, Paris : Les Indes savantes, 2019, pp. 29‑38.
  • 34.
    On a des témoignages écrits de son utilisation à l’époque romaine comme dans l’Édit de Dioclétien (301) et dans le De Pallio de Tertullien, voir Tertullien, Le manteau (De Pallio), éd. et trad., Marie Turcan, Paris : Les Éditions du Cerf, 2007.
  • 35.
    Voir Felicitas Maeder, « La soie marine en France et les objets tricotés du XIVe siècle au XXe siècle », in Marguerite Coppens (éd.), La maille, une histoire à écrire, actes des journées d’étude, Bruxelles – Paris, 2010, pp. 77‑100.
  • 36.
    Voir Martiniani-Reber, 2019, op. cit.
  • 37.
    Voir Adam Jaroszynski, Anna Kotlowska, « Eparchikon biblion, V, 2. Is Thalassai the same as Byssus ? », Studia Cerenea, 3, 2013, pp. 39‑46.
  • 38.
    Ibn Sa`id, cité dans Maurice Lombard, Études d’économie médiévale III, Les textiles dans le monde musulman, VIIe-XIIe siècle, Paris-La Haye : Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 1978, p. 118.
  • 39.
    Rolf Haubrichs, « L’étude de la pourpre : histoire d’une couleur, chimie et expérimentations », Preistoria Alpina, supp. 1, 40, 2004, pp. 3‑29.
  • 40.
    La couleur jaune peut être obtenue à partir d’un grand nombre de végétaux et le vert par une association d’indigo et de jaune, mais il resterait à pratiquer et à publier un nombre plus important d’analyses de ces teintures qui permettraient peut-être d’appréhender les raisons de ces interdictions mentionnées dans le Livre du Préfet. Voir Martiniani-Reber (dir.), op. cit. pp. 264-265, no 328-329.
  • 41.
    Voir Marielle Martiniani-Reber, « Les couleurs du deuil à Byzance », in Marguerite Coppens (éd.), Les étoffes du deuil, couleurs et symboles, Actes des journées d’étude, Musée national des arts asiatiques-Guimet, Paris, 27-28 novembre 2015, Association française pour l’étude du textile, Paris : Édition Sépia, 2016, pp. 41‑48. On suit un rituel vestimentaire très complexe durant lequel toutes les couleurs semblent être utilisées tour à tour, selon le rang ou le moment. Dans les recherches que nous avons menées, on a constaté que seul le vert est absent.
  • 42.
    [ΙΜΕ] ΧΑΙΡΕ ΕΝΔΟΞΕ ΚΥΡ ΙΒΑΝΗ ΠΡΟΤΟCΠΑΘΑΡΙΕ ΑΝΘΗC  CΥ[Ν] ΝΕΟΤΗC ΦΑΙΔΡΥΝΗC]. Voir Birgitt Borkopp-Restle, Anna Ierusalimskaia, Von China nach Byzanz, frühmittelalterliche Seiden aus der Staatlichen Ermitage Sankt-Petersburg, Saint-Pétersbourg 1996, no 79, pp. 68-69.
  • 43.
    Voir Marielle Martiniani-Reber, « L’image du lutteur au lion sur les soieries byzantines », Bulletin du Centre international d’Etude des Tissus Anciens, 81, 2004, pp. 21‑31.
  • 44.
    Pour un bel exemple retrouvé à Ascoli Piceno, voir Le trame del Romanico : tesori medievali nella Città di travertino, cat. exp., Ascoli Piceno, Battistero di San Giovanni, aprile-novembre 2007, Chiesa di San Vittore, giugno-novembre 2007, Ascoli Piceno : Provincia di Ascoli Piceno, 2007, pp. 44-49 avec bibliographie antérieure.
  • 45.
    Le fragment est conservé au Museo Diocesiano de Susa, provenant du reliquaire de saint Eldrado de l’église paroissiale de Novalese. L’inscription entre les deux lions mentionne l’empereur Nicéphore, probablement Nicéphore Phocas ou Nicéphore Botaniate. L’hypothèse d’Anna Maria Colombo, basée sur une lecture erronée, qui l’attribue à Nicéphore 1er ne semble guère probable en regard des autres tissus analogues conservés en Allemagne, voir Anna-Maria Colombo, « Sete dall'oriente cristiano. I tessili ritrovati nella cassa argentea di Sant'Eldrado alla Novalesa », in Claudio Bertolotto et al., Valle di Susa, tesori d’arte, Turin – Londres – Venise – New York : Allemandi, 2005, pp. 245-246.
  • 46.
    Marielle Martiniani-Reber, « Les tissus médiévaux de l’abbaye de Baume-les-Messieurs », in Marc Heijmans, Anastasia Ozoline (éd.), Autour des reliques de saint Césaire d’Arles, Arles : Amis de Saint-Trophine, 2018, pp. 121‑128.
  • 47.
    Regula Schorta, Monochrome Seidengewebe des hohen Mittelalters, Berlin : Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, 2001, fig. 32, p. 71, l’évêque Ulrich fut sur le siège épiscopal de 923 à 973, voir également le petit fragment d’une bande de reliure de la 2e moitié du Xe siècle, p. 130 et plus généralement le chapitre Kaiserdarstellungen, pp. 66-71.
  • 48.
    Soie aux monogrammes d’Heraclius, provient de la châsse de sainte Madelberte à la cathédrale et est conservée au Musée d’art religieux et d’art mosan, Liège. Soie de « Théodore » à l’abbaye de Saint-Maurice, voir notice de Regula Schorta, in Pierre-Alain Mariaux (dir.), L’abbaye de Saint-Maurice, 515-2015, vol. 2, Le trésor, Gollion : Infolio Éditions, 2015, p. 277, no Text.15.
  • 49.
    Marielle Martiniani-Reber, in Byzance. L’art byzantin dans les collections publiques françaises, cat. exp., Paris, Musée du Louvre, novembre 1992-février 1993, Paris 1992 : Réunion des musées nationaux, p. 372, l’un était à Auxerre (au nom de Léon, sans doute Léon VI), où survit un magnifique tissu à grands aigles, l’autre à Crépy-en-Valois (au nom de Constantin et Basile).
  • 50.
    Anna Muthesius, Byzantine Silk Weaving, AD 400 to AD 1200, Vienne : Fassbaender, 1997, ch. 4, pp. 34-43.
  • 51.
    Cyril Mango, Ahmet Ertuğ, Chora. The scroll of Heaven, Istanbul : Ertuğ & Kocabıyık, 2000, pl. 104.