Cet exemple est de nature à nous rendre prudents lorsqu’il s’agit d’exploiter les informations provenant de sources littéraires rhétoriques : l’exagération des éléments qui servent le propos amène ainsi l’auteur à dire que la citadelle (akra) d’Alexandrie mérite cette qualification davantage que l’acropole d’Athènes. On joue ici sur la définition de l’acropole (ville haute), la colline peu prononcée d’Alexandrie étant effectivement le point culminant de la ville, tandis que l’acropole d’Athènes est nettement dominée par le Lycabette (mais est toutefois plus haute que les autres éminences comprises dans le circuit des murs urbains, la colline du Mouseion, à peine plus basse, la Pnyx ou l’Aréopage). L’essentiel de la description d’Aphthonios porte sur l’accès, l’architecture et la décoration du sanctuaire, dont la taille est avant tout exaltée, ainsi qu’une certaine complexité, et, assez partiellement, sur le luxe des matériaux, comme ici en parlant des portiques qui entourent la cour centrale de l’acropole : « Le plafond des galeries, paré d’ornements en or, et le sommet des colonnes sont en bronze plaqué d’or. » Les colonnes sont l’élément architectural le plus souvent mentionné, ainsi que la présence d’ornements variés, notamment des représentations mythologiques figurées. Alors que le temple principal n’est pas réellement décrit, l’auteur conclut ce qui devrait être un morceau de bravoure par une pirouette rhétorique : « Mais cette beauté est trop grande pour qu’on puisse l’exprimer. Et ce qui a pu être omis ne fait qu’ajouter au merveilleux (parenthêkê gegenêtai thaumatos), car il n’a été omis que parce qu’il était indicible. »
On voit bien que les descriptions inspirées par de tels modèles sont d’un réalisme pour le moins discutable, et qu’elles visent avant tout à suggérer le caractère de ce qui est décrit et à susciter des associations d’idées et des émotions chez les auditeurs ou lecteurs du texte : à ce titre, elles nous renseignent sur les conventions esthétiques traditionnelles qui avaient cours chez les Byzantins ayant reçu une éducation poussée, mais qui pouvaient également être répandues, par imitation des goûts et des biens de ce groupe, dans d’autres couches de la société. Indépendamment de la richesse des matériaux mis en œuvre, il faut aussi tenir compte de l’agrément d’usage, qu’on pourrait appeler le luxe fonctionnel, des bâtiments et de leurs aménagements : l’ombre donnée par un portique, qu’il soit en marbre ou en bois, est sensiblement aussi agréable, et la qualité de l’eau d’une fontaine dépend du réseau qui l’approvisionne et non de son décor et des matériaux qui la composent.
Dans le monde méditerranéen antique, le lieu agréable par excellence est frais, riche en eau, en chants d’oiseaux, et bien peu urbain par essence : on aura reconnu le topos littéraire du locus amoenus, lié à la poésie bucolique, mais dont certaines caractéristiques sont présentes dès la poésie homérique. Verdure, fraîcheur, abondance d’eau, mais aussi calme sont autant de qualités qui s’opposent à l’agitation des villes, à l’entassement de la population, au manque d’espace des rues, qui sont le plus souvent la règle en milieu urbain. C’est donc un privilège que de jouir en pleine ville, et à plus forte raison au cœur de la capitale elle-même, d’un espace qui échappe à ces inconvénients. Écrivant dans la seconde moitié du Xe siècle, Jean Géomètre, surtout connu pour ses poèmes, décrit en ces termes le jardin de sa demeure constantinopolitaine, dans une lettre à un ami qui développe une première lettre d’éloge rhétorique de ce lieu
:
« C’est ainsi que les beautés du jardin se précipitent vers moi en nombre et de tous côtés, et je ne sais ni comment ni par où commencer <à les décrire>. L’air vient en premier, s’il s’agit d’abord vraiment bien de cela – à ceux qui le regardent, il semble être plutôt de l’éther, ce qui n’est aucunement entravé par le fait de se trouver au-dessous de la lune : en effet, toute notre demeure se trouve dans le plus bel endroit de la ville, et la ville, comme tu le sais, se trouve dans le plus bel endroit du ciel
. Ce que l’ombilic est au bouclier, ma demeure l’est à la ville, dont elle occupe le point central, tout en n’étant ni très éloignée du palais impérial, ni certes située à côté des lieux dont les uns rassasient leurs habitants de fumée, de chaleur brûlante et suffocante et autres torrents de suie, et du tumulte des places publiques ou des cris des mendiants, et dont les autres les accablent de neige et de froid, ou de boue, de bourrasques de vent et du reste de ces misères; mais ce que la Ville est à la terre entière, voilà ce que ma demeure est au sol de celle-ci ! L’endroit est appelé d’après sa position, et les gens de maintenant, tout comme le faisaient autrefois les Delphiens, le nomment l’ombilic du milieu de la ville. Et c’est le lieu le plus beau et le plus central de l’ombilic lui-même qu’occupe notre demeure, de sorte que les excès de chaleur et de froidure en sont tenus à l’écart, supérieure qu’elle est aux jardins d’ailleurs : car de douces brises le traversent toujours, et la plus charmante lumière le baigne ; mais j’en parlerai le moment venu. »
Jean Géomètre fait allusion au nom de la partie de la ville où se trouvait sa maison, le Mesomphalos, quatrième des sept collines de Constantinople, et, outre l’allusion classicisante à l’omphalos de Delphes, il insiste sur le paradoxe d’une centralité géographique dépourvue des inconvénients habituels de la ville en termes de désagréments du voisinage (on songe aux dispositions de Julien d’Ascalon pour limiter ceux-ci !) et sur une exposition aux avantages des vents et du soleil qui ne s’accompagne pas des excès du climat. Le jardin proprement dit, décrit ou plutôt évoqué dans la suite de la lettre, est défini essentiellement comme un pré fleuri, leimôn, accessible de plain-pied, et par la présence de quelques plantes et arbres, une vigne, un poirier et un laurier. La description insiste sur les qualités du lieu sans en préciser les dimensions et semble bien s’appliquer à un espace petit mais charmant, précieux par sa position au cœur de la cité où il offre paix et verdure, derrière un mur de clôture qui l’isole de la rue.
De tels espaces sont depuis l’Antiquité un élément du décor des romans, et l’ecphrasis de ces lieux, avec le détail de leur végétation et des fontaines ainsi que des œuvres d’art qui les ornent, constitue un morceau de bravoure pour les auteurs, en offrant un lieu propice aux rencontres et aux conversations des protagonistes de ces récits
.
Il arrive qu’une cité tout entière soit considérée comme un objet placé dans le paysage, et puisse ainsi avoir part à la qualité de celui-ci ; dans le premier des deux traités de rhétorique épidictique transmis sous le nom de Ménandre le rhéteur, toute la seconde moitié du texte donne les règles de l’éloge des pays et des villes
, et nous permet de voir quels sont les éléments de leur situation qui sont valorisés, et quelles qualités sont recherchées. Le rhéteur examine systématiquement les divers cas possibles, selon que le territoire est plat ou montagneux, situé au milieu des terres ou au bord de la mer, etc., et il met en évidence ce qui peut être considéré comme favorable dans chaque situation. Ce qui nous intéresse ici est que l’éloge est mené en fonction de deux critères, le plaisir et l’utilité (pros hêdonên ê pros ôpeleian). L’approvisionnement en eau est évidemment important, de même que l’équilibre du climat entre les extrêmes opposés du chaud et du froid ; dans d’autres domaines, il est plus facile de trouver des caractéristiques dignes d’éloge dans tous les cas.
Quelques exemples de descriptions ou d’éloges de villes vont nous montrer ces principes à l’œuvre, sous le calame d’auteurs qui n’appliquent pas servilement ces règles de composition, mais qui illustrent les qualités les plus appréciées par leurs contemporains. Le grand sophiste d’Antioche, Libanios, actif dans la seconde moitié du IVe siècle, prononça en 360 un éloge de sa cité natale
. Sur les 272 paragraphes de ce discours, les paragraphes 12 à 41 sont consacrés à l’éloge du territoire (chôra) de la cité, en commençant par l’air (ou les vents, évoqués par le pluriel aerôn), sa place relativement à la mer, l’approvisionnement en eau et les produits du sol. Ces éléments, antérieurs au peuplement de la cité, précèdent dans le discours l’éloge de l’histoire et des habitants d’Antioche, qui occupe le centre du discours. Puis, au paragraphe 196, Libanios en vient à la situation de la ville et à ses constructions, en mettant l’accent sur les rues bordées de portiques, puis à ses faubourgs, dont celui de Daphné, splendide et riche en sources, ce qui l’amène au paragraphe 244 à un éloge de l’abondance d’eau à Antioche en général. La thématique de l’abondance amène celle du commerce et de la richesse de la cité, sur le bonheur de laquelle se conclut le discours. Libanios tisse ainsi habilement les motifs d’éloge prescrits par la tradition et représente de manière suggestive les charmes de sa patrie, l’une des plus importantes cités de l’Empire, destinée cependant à tomber aux mains des Perses puis des Arabes, avant de devenir à l’époque des Croisades une pomme de discorde entre Latins et Byzantins. Des éloges rhétoriques de ce type continueront à être produits jusqu’à la fin de l’Empire et mériteraient une étude détaillée, autant d’un point de vue littéraire que pour leur rapport avec la documentation archéologique.
Deux descriptions de villes d’époque mésobyzantine vont nous permettre de compléter ce trop rapide tour d’horizon des qualités d’une ville médiévale : tout d’abord, la description de Thessalonique contenue dans le récit de Jean Caminiatès, un prêtre fait prisonnier par un raid naval arabe en 904
. L’auteur de ce texte parle de sa patrie, Thessalonique, en commençant par en exalter le caractère chrétien, avec le passage de saint Paul et la présence de son saint patron Démétrios ; puis il campe le décor dans lequel vont prendre place les événements dramatiques qu’il a vécus : « La ville est grande, comme je l’ai dit, étendue et fortifiée par des murs et de nombreuses tours, dont la solidité garantit la sécurité des habitants. Un golfe s’étend au sud, qui la baigne sur le côté et offre un accès facile aux navires venus dans cette ville de tous les coins du monde. » Jean Caminiatès continue sa description par le port et ses qualités, protégé qu’il est par une digue et par un promontoire naturel, puis il passe aux abords de la cité du côté du nord, où une montagne la protège, bordée de plaines fertiles, dont celles du côté est sont agrémentées de lacs poissonneux. Du côté de l’occident s’étend une autre plaine : « Pour ceux qui la regardent, cette plaine est d’une beauté à couper le souffle. De fait, la partie qui peut se vanter d’être mitoyenne de la mer et des murs de la ville est fort bien arrosée. Elle est ornée d’arbres touffus, de vignobles et de jardins potagers qui lui font sa parure, enjolivée de maisons et de nombreux et vénérables édifices sacrés, dont la plupart sont tenus par des communautés de moines qui y exercent toutes sortes de vertus et ne vivent que pour Dieu, auquel ils désirent revenir. Ils ont quitté la confusion de la ville pour ne suivre que le chemin qui mène à Lui. La plaine qui se trouve de ce côté s’étend fort avant dans les terres. Sa végétation est pour l’essentiel basse et permet tout genre d’occupation agricole. » Caminiatès évoque la population, largement slave, de cette région, qui s’étend jusqu’à Béroé/Verria, et les échanges économiques abondants entre Thessalonique, son territoire et les régions soumises aux Bulgares, puis il revient à son sujet et à la ville elle-même, vaste et bien fortifiée, sauf du côté de la mer, où la muraille était basse et mal entretenue, tous les assauts étant venus depuis la terre.
Revenant sur la prospérité de la cité, Caminiatès évoque la foule qui la traverse : « Une grande voie publique traversait Thessalonique d’ouest en est en son milieu, incitant les voyageurs à séjourner chez nous pour leur besoin et à s’y munir de tout le nécessaire : nous tirions de ces gens tous les profits et nous en acquérions tous les biens qu’on peut imaginer. C’est donc une foule très mélangée qui arpentait sans cesse les rues, composée d’indigènes et d’étrangers, et il aurait été plus facile de compter les grains du sable de la plage que les personnes qui traversaient le marché, s’adonnant au commerce. Le plus grand nombre des citoyens amassaient des trésors innombrables d’or, d’argent, de pierres précieuses ; ils disposaient de vêtements de soie autant que les autres avaient des habits de laine. Je crois qu’il est inutile de parler des autres matériaux, du cuivre, du fer, de l’étain, du plomb et du verre, qui alimentent les métiers pour lesquels on a recours au feu et qui améliorent notre vie : ils étaient tellement nombreux qu’on aurait pu les utiliser pour bâtir et entretenir une nouvelle ville. » Cette énumération de biens matériels est suivie par l’évocation du niveau culturel et social de la ville, où les lois et les études étaient honorées, où la musique des hymnes s’élevait avec piété, et où « des églises très grandes et fort belles, au riche décor, s’élèvent au milieu de la ville : ce sont des lieux ouverts à tous, où l’on adresse à Dieu ses supplications. » Le récit continue par l’évocation de la catastrophe qui s’est abattue sur cette cité magnifique, et que les vices de ses habitants, endormis et rendus égoïstes par leur prospérité, ont attiré sur elle… Comme on le voit, l’exposé de Caminiatès, qui n’est pas un discours formel ou un exercice rhétorique, mais qui n’en est pas moins soigneusement construit, est assez libre par rapport au schéma de Ménandre le rhéteur ; l’auteur met l’accent sur la sécurité qu’auraient dû assurer la position et les fortifications de la ville, et sur la prospérité due au commerce et à la productivité des environs ; les inconvénients de l’activité économique et de la foule sont omis, tandis que des éléments liés à la religion chrétienne occupent une place importante, autant parmi les qualités et les agréments de la ville que pour en expliquer la chute, juste punition de sa décadence morale. Enfin, du point de vue du paysage et des avantages naturels du lieu, la vue est privilégiée, tandis que les considérations sur la qualité de l’air et des vents manquent complètement
.
La dernière description à laquelle nous allons nous intéresser est d’un caractère très différent et concerne une cité visitée par un auteur byzantin, un lettré du siècle des Comnènes, Constantin Manassès, qui se rend dans les États latins du Levant en 1160, à l’occasion d’une ambassade chargée de négocier une union matrimoniale pour l’empereur Manuel Ier dont la première épouse était décédée. Manassès, qui fut un auteur prolifique, avant de terminer sa carrière comme évêque de Naupacte, est un constantinopolitain qui se lamente de devoir quitter la capitale et le milieu aristocratique au service duquel il met son talent littéraire ; mais c’est bien dans la suite du chef de l’ambassade, Jean Kontostephanos, l’un des proches de l’empereur, qu’il reçoit l’ordre de partir, peut-être pour jouer un rôle de secrétaire.
Le récit de son voyage est conservé dans un poème de près de 800 dodécasyllabes, l’Hodoiporikon
, qui contient notamment des descriptions des lieux visités, généralement sous la forme de brèves évocations faisant la part belle aux impressions personnelles du narrateur et souvent plutôt dépréciatives, rien ne pouvant égaler la capitale de l’Empire. Après Antioche, qui fait l’objet d’un jugement favorable, la cité de Samarie (Sichem ou Naplouse) reçoit cependant une description favorable et plus développée, sans doute motivée par le fait que Manassès avait pu y voir l’une des princesses candidates au mariage impérial qu’il s’agissait d’arranger
. Voici ce qui est dit d’Antioche (chant I, vv. 84-90), puis de Samarie (vv. 99-122) : « La cité d’Antioche vint à ma vue, l’éclat, le charme, l’élégance de toutes les contrées d’Asie ! Et je contemplai la beauté de Daphné, je jouis des délices (katetruphêsa) des eaux de Castalie, semblables au nectar et très douces à boire, froides au toucher et transparentes à la vue [...]. J’arrivai à Samarie, je vis une contrée fleurie par de nombreuses beautés issues des Grâces, charmante à voir, naturellement bien située : un air pur, des flots d’eaux légères, transparentes, bonnes pour la santé, coulant en permanence ; le sol porte des arbres, toute sorte de plantes, nourrit des récoltes, du blé, toute sorte de fruits, des vignes, fait pousser des oliviers, porte des légumes, est riche ; il y a une plaine propice aux chevaux, des avenues commodes, des prés que distinguent des roses parfumées ; douce est la situation <de la ville>, en accord avec la contrée : on dirait, à la voir, qu’une femme qui aime son enfant tient au creux de ses bras un bébé qui la tète. De là s’élève une crête difficile à escalader, difficile à attaquer, où l’on combattrait difficilement, faute d’appui, une crête aiguë et rude, qui s’étend au loin ; et de celle-ci part une autre crête qui s’avance jusqu’à l’éther, protégée par des rochers sauvages et inaccessibles, raide, escarpée, montante. L’emplacement (chôrion) <de la ville> se trouve au milieu de ces deux crêtes, comme un bébé emmailloté par sa mère, comme lorsqu’une toute belle jeune fille est confiée aux bons soins d’une femme qui aime son enfant pour être amenée à la chambre nuptiale. Telles étaient les heureuses dispositions naturelles de ce lieu. » Les métaphores maternelles et nuptiales choisies par Manassès sont bien sûr en rapport avec l’objet de l’ambassade et avec le fait que c’est à Samarie qu’il va entrevoir la jeune princesse qui pourrait être unie à Manuel Comnène, mais on aura reconnu sans peine les principales caractéristiques d’un lieu favorable à l’implantation d’une ville charmante.
Au terme de ce parcours très partiel parmi des documents dont chacun mériterait un examen critique approfondi, il nous semble voir apparaître quelques éléments fondamentaux d’un cadre de vie urbain idéal, dont la présence assure une forme de luxe à une cité entière ou à une demeure individuelle, et qui retiennent l’attention des régulateurs, tant qu’une forme d’urbanisme est codifiée, ou des auteurs de descriptions, à travers la variété de leurs situations individuelles. Pour aller du plus général, avec l’insertion de la ville dans son cadre géographique, au plus particulier, on relèvera d’abord ce qu’on pourrait appeler l’exigence de sécurité militaire et sanitaire, c’est-à-dire les défenses naturelles ou construites qui mettent une ville à l’abri des attaques et les facteurs de salubrité, abondance et qualité des eaux et des vents qui éloignent les dangers de pestilences. La beauté des lieux et des points de vue peut accompagner ces éléments pour en rehausser l’agrément, et découle souvent naturellement de la présence de l’une des qualités fondamentales : ainsi l’abondance d’eau engendre-t-elle la présence d’arbres, qui à leur tour donnent une ombre agréable…
La prospérité économique qui est fonction de la position d’une cité dans un territoire fertile ou sur des voies de communication privilégiées amène à son tour des avantages, mais est aussi cause de diverses nuisances et de l’agitation de la ville, à laquelle les auteurs que nous avons vus sont diversement sensibles. Au niveau de la résidence individuelle, nous trouvons alors un idéal qui s’exprime par une antithèse rhétorique, un oxymore bien dans la tradition littéraire byzantine, où la maison et, au cœur de celle-ci, isolé de la rue, le jardin, dans une cour abritée, recréent un lieu d’agrément en plein centre de la ville. Dans l’espace public, le rôle des églises, dont le décor comprend souvent des éléments de jardins, et qui offrent aux fidèles des lieux de calme et de beauté, devrait être examiné parallèlement à celui des demeures privées, et en rapprochant les données littéraires de celles de l’histoire de l’art
.