Projets de recherche

L’étude de la collection du MAH vise à ouvrir des perspectives historiques et à questionner les courants sociaux, esthétiques et culturels liés à la compréhension des enjeux d’hier et d’aujourd’hui. Les expertises réunies au sein du MAH permettent également de renforcer l’inscription de l’institution dans différents réseaux de recherche à l’échelle régionale, nationale et internationale.

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Deux collaboratrices en train de travailler sur un tableau de la collection

Crédits photo MAH

Recherche de provenance

La Confédération suisse, avec 43 autres États, a participé à la Conférence de Washington en décembre 1998 et a pris une part active à l'élaboration des «Principes de la Conférence de Washington applicables aux œuvres d'art confisquées par les nazis » (Principes de Washington). Non contraignants, ces principes ont pour objectif d’encourager la recherche de provenance et de trouver des solutions justes et équitables dans les cas qui se présentent.

En vue d’inciter la recherche de provenance dans les musées cantonaux, communaux et même privés, l’Office fédéral de la culture (OFC) leur propose des aides financières depuis 2017. L’OFC soutient ainsi des projets ayant pour but la clarification de la provenance d’œuvres art (notamment celles potentiellement confisquées par les nazis entre 1933 et 1945) et la publication en ligne des résultats des recherches menées en ce sens.

Trois projets beaux-arts co-financés par l'OFC

Le MAH a bénéficié de ces allocations pour trois projets successifs menés par le domaine des beaux-arts. Ainsi, ce co-financement (MAH et OFC) a déjà permis d'étudier depuis janvier 2019 et jusqu’en juin 2020 la provenance d’environ 70 tableaux, puis de poursuivre en 2021 et 2022 l’examen de 52 peintures supplémentaires. Les rapports finaux et les notices des œuvres étudiées sont consultables ci-dessous.

Actuellement, un troisième projet de recherche de provenance est en cours. Il a débuté en janvier 2023 et se poursuivra jusqu’au 30 juin 2024. Il examinera la provenance de quelques 90 peintures et sculptures entrées dans la collection du MAH entre 1933 et 1937 par achat, don, legs ou dépôt.

Rapports beaux-arts

Projet OFC 2019-2020

Rapport final beaux-arts

Notices de provenance beaux-arts

Notices de provenance beaux-arts (mise à jour avril 2023)

Projet OFC 2021-2022

Rapport final beaux-arts

Notices de provenance beaux-arts

Couverture du catalogue "De bleu, de blanc et de rouge. Catalogue des peintures françaises du XIXe siècle (1800-1918)", couverture représentant un tableau de Camille Corot.

Étude des peintures françaises du XIXe siècle

Depuis 2020, le domaine Beaux-arts collabore avec le secteur de la conservation-restauration et l’Unité d’histoire de l’art de l’Université de Genève afin de publier le catalogue de la collection des peintures françaises du XIXe siècle conservées au MAH, soit un corpus d’environ 250 peintures produites en France à cette époque.

Ce projet fait suite à la publication en 1996 du catalogue des peintures françaises du XVIe au XVIIe siècle. Il s’inscrit également dans une série de catalogues issus de la collaboration entre le MAH et l’Université de Genève. Il est destiné à revaloriser la collection du musée tout en contribuant au rayonnement de l’institution. Cette collaboration est aussi l’occasion d’offrir un terrain idéal à la formation des étudiantes et des étudiants en histoire de l’art.

Le catalogue de collection a été présenté au public à l'occasion de l'ouverture de l'exposition De bleu, de blanc, de rouge. Les peintures françaises du XIXe siècle. Cette dernière présente une sélection de peintures abordant les thématiques : provenance, identités et choix de conservation-restauration.

Un prince et une princesse montés sur un cheval marron

Miniature Persane, Un prince et une princesse montés sur un cheval marron, 1er quart 20e siècle, gouache sur papier, MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Legs Jean Pozzi, 1971, inv. 1971-0107-0532

Étude de la collection Pozzi

En 1967, le diplomate Jean Pozzi lègue au MAH une collection d’environ 800 miniatures persanes, réalisées entre le début du XIVe siècle et la fin du XIXe siècle. Plusieurs de ces pièces sont considérées aujourd’hui comme des chefs-d’œuvre de l’art iranien.

Cette collection a fait l’objet d’une exposition et d’une étude préliminaire en 1992. Un colloque international sur cette collection a été organisé par le Musée d'art et d'histoire et l'Université de Genève. Il s'est tenu le 29 juin en présentiel et en ligne.

Ce colloque s'inscrit dans un projet de recherche sous la direction du MAH.

Plusieurs magazines et un diagramme circulaire qui montre la diversité des pays représentés

Image issue du projet de recherche FNS Visual Contagions, mené par la Chaire des Humanités numériques de l'Université de Genève

Humanités numériques

Dépositaire d’importantes collections et d’archives patrimoniales, le MAH est en train de déployer une politique d’open data. Dans ce cadre, l’institution collabore avec l’Université de Genève, en particulier avec sa chaire des Humanités numériques, qui a développé des compétences et des outils pour permettre au musée d’opérer son tournant numérique tout en garantissant sa vocation de transmission pédagogique.

UN PARTENARIAT TOURNÉ VERS L’AVENIR

Le partenariat établi entre les deux institutions permet de conjuguer leurs ressources pour réaliser des projets communs. Ainsi, les chercheurs et les chercheuses ainsi que les étudiantes et les étudiants pourront à la fois travailler sur des données concrètes et locales tout en bénéficiant des possibilités de diffusion du MAH. L’institution agit ici comme un laboratoire d’expérimentation, mais aussi comme une boîte à outils pouvant être mise à disposition de ses publics et de ses équipes.

En juin 2023, le MAH a ainsi accueilli la journée inaugurale du colloque international Humanistica (cliquer ici pour en savoir plus).

Paire de pendules à automates et musique « La Montagne sacrée du taoïsme »

Paire de pendules à automates et musique
« La Montagne sacrée du taoïsme »
Canton [bâti] et Londres [mouvement], 1810-1820
MAH, Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Inv. AD 431 et H 2003-99

Déchiffrage de deux pendules à automates

Engagés en 2022, des gestes de conservation et d’étude matérielle ont été consacrés à une flamboyante paire de pendules à automate et à musique, issue d’une collection privée, séparées en 1959 et réunies à Genève depuis 2003.

Leur étude, mécanique, esthétique, technique et historique, permet de déchiffrer et contextualiser ces œuvres, non signées, ni datées.

Des comparaisons, avec des œuvres conservées tant en Suisse qu’à la Cité Interdite de Beijing, confirment que si les mécanismes (horaire et à musique) sont en partie des remplois européens, leurs bâtis est une production indigène, vraisemblablement de Guangzhou (Canton), au tournant du 19e siècle : l’étude matérielle a confirmé des savoir-faire différents de ceux maîtrisés par les émailleurs européens, notamment genevois.

La recherche se poursuit en parallèle sur l’histoire de ce type d’objets, sachant que la mesure du temps mécanique constitue l’un des pas fondateurs de la rencontre entre l’Occident et l’Extrême-Orient : ces spectaculaires pendules à musique et automates (« sing-song » ou « horloges qui sonnent d’elles-mêmes ») sont le vecteur par lequel les sciences et la technologie de l’Europe pénètrent en Asie à la fin du 17e siècle. Inversement, savoir-faire techniques et artistiques développés en Chine influencent les arts décoratifs européens : tous sont les témoins des échanges culturels et scientifiques qui ont enrichi mutuellement le développement des arts, mécaniques et décoratifs.

Ensemble de décors gravés

Des traits sur le papier et le laiton

Plusieurs fonds anciens de traits gravés sur métal sont sur le point d’être inventoriés. Ils réunissent quelques 8000 motifs et couvrent la période allant de la fin du 18e s. aux années 1930.

Ils sont la mémoire d’ornements destinés aux ouvriers de la Fabrique genevoise, horlogers, orfèvres, graveurs, peintres sur émail, etc.

Scènes de genre, d’intérieur, paysages, vues de villes, vedute, ruines antiques, personnages en pied, costumés, putti, bouquets de fleurs, encadrements héraldiques et déclinaisons géométriques à l’infini constituent cette grammaire ornementale.

L’étude engagée sur ce fonds se prolongera avec l’examen de ses liens avec les modèles gravés sur papier et cahiers de traits de graveurs réalisés dans les ateliers de la Fabrique. La provenance des traits gravés respectivement sur papier et sur métal va pouvoir être clarifiée grâce aux données recoupées, complétées par les objets achevés, illustrant l’art appliqué des graveurs apposant des monogrammes sur des couverts, ou décorant avec adresse des couvercles et bâtes de tabatières, fonds de montres et autres objets usuels.