Autour des métiers du luxe à Byzance

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La fondation de Constantinople par l’empereur Constantin Ier en 324 marque par convention le début de l’Empire romain d’Orient, aussi connu sous le nom d’Empire byzantin. La « nouvelle Rome », bâtie sur la rive européenne du Bosphore, devient la capitale d’un vaste territoire situé au carrefour de l’Europe et de l’Asie. Au Moyen Âge, elle représente la ville par excellence du monde chrétien, suscitant par son faste et ses richesses l’admiration, ainsi que la convoitise des Occidentaux. La prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 signe la fin de l’Empire byzantin qui, pendant plus de mille ans, a su faire face à de nombreux changements géopolitiques et économiques.

Le Musée d’art et d’histoire conserve une importante collection d’objets byzantins de diverses époques, de l’Antiquité tardive au Moyen Âge. Les points forts en sont l’argenterie et les objets en bronze, à fonction aussi bien civile que religieuse. Principalement constituée dès le milieu des années 1970, avec l’acquisition de pièces de grande valeur, cette collection s’est considérablement enrichie en 2004, avec l’entrée au Musée du legs de Janet Zakos. Les objets du luxe y sont bien représentés : vaisselle, bijoux, luminaires, croix processionnelles et autres objets liturgiques.

À Constantinople, certains métiers pouvaient être soumis à une réglementation stricte émanant de l’empereur, comme en témoigne le Livre du préfet. Ce texte édicté au début du Xe siècle par l’empereur Léon VI le Sage devait permettre au préfet de la Ville, magistrat responsable du respect des lois, de prendre les mesures nécessaires pour garantir l’ordre dans le domaine des activités commerciales. Bien qu’il soit loin de réglementer tous les métiers exercés dans la capitale, il nous livre néanmoins de précieux renseignements sur des métiers du luxe ou qui pouvaient engager la souveraineté de l'État. On y trouve notamment les notaires, les orfèvres, les banquiers ou changeurs, les professions en lien avec le commerce et l’industrie de tissus de valeur, tels que la soie, et d’autres activités concernant des biens intermédiaires entre le luxe et l’usage commun (parfumeur, fabricant de cierge, savonnier, épicier). Une copie de l’édit de Léon VI le Sage est conservée à la bibliothèque de Genève dans le manuscrit Genavensis gr. 23, daté du milieu du XIVe siècle.

La richesse et le raffinement des pièces de la collection byzantine du Musée d’art et d’histoire, de même que la présence de ce précieux texte juridique à la bibliothèque de Genève, ont inspiré le thème du colloque « Les métiers du luxe à Byzance ».

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