Sculpture architecturale et édifices majeurs en province. L’exemple de la cité de Cnide à l’époque protobyzantine

Gabriella Lini, Musée d'art et d'histoire de Genève

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Le sculpteur sur pierre byzantin n’exerçait pas à proprement parler un métier du luxe. Toutefois, par son travail, il contribuait amplement à la mise en valeur des espaces publics et privés. La sculpture architecturale, sujet de cette contribution, pouvait, à travers le choix des matériaux ainsi que par le soin apporté aux finitions et aux détails ornementaux, conférer aux constructions un aspect monumental et somptueux.

Durant l’époque protobyzantine, période à laquelle nous nous intéressons, des édifices constantinopolitains majeurs en témoignent. Nous songeons notamment aux décors sculptés de l’église Saint-Polyeucte, avec ses chapiteaux finement polis et ciselés, ses colonnes de marbre incrustées de pierres précieuses et de pâtes de verre, ainsi que ses blocs sculptés d’une inscription exaltant la magnificence de l’édifice commandité par la princesse Anicia Juliana et construit entre 524 et 527 (fig. 1).1 À Sainte-Sophie, église inaugurée par l’empereur Justinien en 537, les marbres de revêtement muraux, posés côte à côte de manière symétrique afin de créer un effet de miroir, les nombreuses plaques de clôtures sculptées, dont une partie soigneusement ajourée, les colonnes de marbres polychromes et de porphyre, ainsi que les chapiteaux minutieusement travaillés, amplifient la splendeur du monument.2 Le raffinement apporté par la sculpture architecturale est également attesté à l’église des Saints-Serge-et-Bacchus, construite dans le deuxième quart du VIe siècle, à l’intérieur de laquelle des chapiteaux à imposte et autres éléments finement ajourés complètent des colonnes de marbre polychromes qui s’alternent harmonieusement (fig. 2).3

Fig. 1. Istanbul, jardin du Musée archéologique, fragment d'un bloc sculpté provenant de l'église Saint-Polyeucte (sauf indication contraire, toutes les photos sont de l'auteur)

Fig. 2. Istanbul, éléments sculptés de l'église des Saints-Serges-et-Bacchus

Mais qu’en est-il de ce type de décor dans les édifices de villes plus modestes de l’Empire byzantin ? Afin d’aborder les procédés de travail des sculpteurs et la qualité de leurs œuvres, nous allons présenter l’exemple de Cnide, une cité de taille moyenne, où le matériel sculpté d’époque protobyzantine, encore conservé in situ, a été majoritairement attribué au VIe siècle.4

Située dans l’ancienne région de Carie, sur la côte sud-ouest de l’Asie Mineure, la cité de Cnide était érigée sur l’extrême pointe occidentale d’une longue et étroite péninsule montagneuse qui constituait son territoire. Tout au long de l’Antiquité, cette presqu’île, limite naturelle entre la mer Égée et la Méditerranée, a bénéficié de conditions géographiques optimales pour le développement des installations humaines. Elle occupait non seulement une position centrale dans le système économique régional, composé des îles de l’actuel Dodécanèse, de la péninsule d’Halicarnasse, des régions du golfe Céramique et de la péninsule de Bozburun, mais elle se trouvait également au point de croisement des principaux axes maritimes internationaux, nord‑sud et est-ouest, reliant Constantinople à l’Égypte et les pays de la Méditerranée orientale à l’Occident. La ville elle-même se développait sur un système de terrasses qui, du haut d’une colline, descendaient jusqu’à la mer. Son rivage était relié à une petite île par un isthme artificiel étroit. Entre celle-ci et l’extrémité de la péninsule, les anses formées par la mer constituaient deux ports naturels (fig. 3).

Fig. 3. Site archéologique de Cnide en Turquie

En dehors de nombreux monuments des époques hellénistique et romaine, l’actuel site archéologique conserve d’importants vestiges datant de la période protobyzantine. L’espace urbain exploité aux IVe-VIIe siècles semble correspondre à peu près à celui de la cité antique. La ville a été désertée au cours du VIIe siècle, lors de l’avancée de la flotte arabe en Méditerranée. Des graffiti de l’époque omeyyade, gravés sur le pavement du chœur et sur des plaques de chancel de l’une de ses nombreuses églises, attestent par ailleurs la présence musulmane à Cnide durant cette période.5

Six églises protobyzantines à plan basilical, dont les dimensions varient entre 25 et 30 mètres de longueur sur 15 à 20 mètres de largeur, ont été excavées à l’intérieur du périmètre urbain (fig. 4).6 Seules quatre d’entre elles conservent encore des éléments sculptés. Il s’agit de l’église nommée C par les chercheurs, construite face au grand port commercial, sur le podium de l’ancien temple de Dionysos (fig. 5) ; de l’église D, bâtie dans le secteur du petit port à proximité de la principale voie est-ouest de la ville (fig. 6), de l’église E, également construite dans le périmètre du petit port (fig. 7), et de la grande église dite « des graffiti arabes », qui dominait le port commercial depuis la terrasse centrale de la ville (fig. 8). C’est cette dernière, probablement la cathédrale, qui a livré le plus grand nombre de pièces sculptées.7

Fig. 4. Plan du site archéologique de Cnide d'après Christine Bruns-Özgan, Knidos: ein Führer durch die Ruinen, Konia 2002. Les annotations sont de l'auteur.

Fig. 5. Cnide, vue sur les vestiges de l'église C

Fig. 6. Cnide, vue sur les vestiges de l'église D

Fig. 7. Cnide, vue sur les vestiges de l'église E

Fig. 8. Cnide, vue sur les vestiges du chevet de l'église "des graffiti arabes"

La sculpture architecturale protobyzantine de Cnide se présente sous la forme d’un corpus composite qui regroupe de nombreux éléments appartenant tant aux installations liturgiques – ambons, plaques de clôture et de chancel, mains courantes, piliers et piliers colonnettes, colonnettes et bases de tables d’autel ou d’offrandes – qu’à des éléments architecturaux porteurs – chapiteaux, impostes, colonnes, bases de colonnes, doubles colonnes avec imposte et meneaux. Tous ces éléments appartiennent à des typologies bien connues à Constantinople dès la seconde moitié du Ve siècle et surtout au VIe siècle.8

La majorité des pièces sculptées conservées se trouvent encore à proximité de leur lieu de découverte, lequel correspond le plus souvent à leur emplacement d’origine. Elles livrent ainsi de précieux renseignements relatifs à l’aménagement et à l’organisation des espaces à l’intérieur des églises. L’étude des éléments de clôture de l’église des graffiti arabes permet notamment de faire quelques constats sur leur emplacement et leur fonction. Une plaque de marbre, surmontée d’une cimaise sculptée dans le même bloc, a été retrouvée à proximité du chœur, couchée sur le stylobate séparant la nef du collatéral sud. Placée à l’origine entre deux colonnes, comme l’atteste l’encoche verticale creusée sur la base de colonne avoisinante, elle devait bloquer le passage entre la nef et le collatéral sud (fig. 9 et 10). Quant aux fragments de plaques et de piliers colonnettes soigneusement polis, situés à proximité de l’abside centrale, ils composaient assurément le chancel (fig. 11 et 12). Les dimensions des plaques sont adaptées aux fragments de mains courantes situés à proximité et aux mortaises d’encastrement des piliers colonnettes et du stylobate du chancel encore conservés (fig. 13a-b et 14). Ailleurs, dans l’église E, une plaque comprise entre deux piliers séparait l’abside sud du collatéral (fig. 15). Des plaques de clôture ont été découvertes également dans le périmètre des églises C et D, sans pour autant nous livrer de renseignements quant à leur fonction et à leur emplacement d’origine.

Fig. 9. Cnide, église "des graffiti arabes", plaque couronnée d'une cimaise (H. 100 x l. 128 cm ; ép. champ 11,5 cm, ép. cimaise 19,5 cm)

Fig. 10. Cnide, église "des graffiti arabes", base de colonne (diam. lit d'attente 53,5 cm)

Fig. 11. Cnide, église "des graffiti arabes", plaque de chancel fragmentaire, cassée en trois morceaux jointifs (H. 97 x l. max. cons. 71 cm ; ép. champ 10 cm, ép. bord 11 cm)

Fig. 12. Cnide, église "des graffiti arabes", fragment d'un pilier-colonnette de chancel (H. max. cons. 67 cm ; lit d'attente 23 x 24 cm, fût ellipsoïdal 24 x 17 cm)

Fig. 13a. Cnide, église "des graffiti arabes", deux fragments jointifs d'une main-courante (H. 17 x l. max cons. 100 cm ; ép. à la base 18,5 cm, ép. max. au sommet 26 cm)

Fig. 13b. Cnide, église "des graffiti arabes", fragment de main-courante (H. 17 x l. max. cons. 25 cm ; ép. à la base 18,5 cm, ép. max. cons. au sommet 24 cm)

Fig. 14. Cnide, église "des graffiti arabes", stylobate du chancel

Fig. 15. Cnide, église E, une plaque brisée en deux parties inégales (H. 80 x l. 90 cm ; ép. bord 12,5 cm) et deux piliers de clôture (H. 80 x l. 30 cm ; ép. 20 cm et H. max. cons. 64 x l. 29 cm ; ép. 21 cm)

Parmi les pièces identifiées comme appartenant à des installations liturgiques, trois fragments en marbre semblent également correspondre à des éléments d’un ambon. Le premier pourrait appartenir à une plaque de parapet arrondie, à cause de sa forme légèrement convexe, alors que le deuxième présente les caractéristiques d’un parapet d’escalier trapézoïdal et le dernier celles d’une plaque de parapet droit, généralement placée aux extrémités de la plate-forme (fig. 16-18). Nous ne disposons pas de renseignements sur la découverte des deux derniers fragments. En revanche, le premier a été signalé comme provenant de l’église E.9

Ces pièces appartiennent à des ambons monumentaux à double rampe axiale et à plate-forme, dits d’origine gréco-constantinopolitaine, lesquels sont attestés dans de nombreuses églises protobyzantines et largement répandus dans l’Empire byzantin, et notamment en Asie Mineure à partir du VIe siècle. L’ambon le plus célèbre de ce groupe est celui de Sainte-Sophie à Constantinople, décrit par Paul le Silentiaire.10 En Carie par exemple, on en trouve à Milet11 , Didyme12 , Iasos13 , Kéramos (aujourd’hui Ören)14 , Loryma15 et Kaunos16 . Par leur structure et leurs dimensions plus importantes, ces ambons se différencient de ceux connus dans la région sous l’appellation d’ambons de Carie, attestés à Priène17 , Milet18 , Iasos19 , Peçin Kalesi20 , Peçin köyü, Strobilos, Bargylia, Kédreai21 , Bodrum22 et Cos23 .

Fig. 16. Cnide, église E, fragment d'une plaque légèrement convexe, probablement d'un parapet d'ambon (H. max. cons. 44 x l. max. cons. 56 cm ; ép. bord 7 cm)

Fig. 17. Cnide, jardin du dépôt, fragment d'un parapet trapézoïdal d'escalier d'ambon (H. max. cons. 34 x l. max. cons. 28 cm ; ép. bord 11 cm)

Fig. 18. Cnide, jardin du dépôt, fragment d’un parapet d’ambon (H. max. cons. 56 x l. max. cons. 29 cm ; ép. cadre 10 cm)

Les motifs qui ornent les diverses pièces sculptées font partie du répertoire géométrico-végétal et zoomorphe reproduit dans l’ensemble des régions sous influence gréco-constantinopolitaine à partir de la seconde moitié du Ve siècle, ainsi que tout au long du VIe, et sont largement attestés dans les sites protobyzantins du sud-ouest de l’Asie Mineure.24

Sur les plaques de clôture ou de chancel, nous avons pu identifier trois groupes de décors. Le premier comprend les plaques ornées d’une croix centrale, parfois inscrite dans un cercle ou un autre motif géométrique (deux carrés entrelacés formant une étoile à huit branches ; un losange entrelacé d’un ruban) (fig. 19 et 27a). Le deuxième groupe rassemble les pièces figurant une couronne centrale, délimitant une croix ou un chrisme agrémenté d’éléments végétaux, au bas desquelles jaillissent deux lemnisques terminés par une feuille cordiforme (fig. 9, 11, 20 et 21). Ce motif central peut être flanqué de croix ou, plus rarement, de motifs zoomorphes (paons) (fig. 22). Le dernier groupe réunit les plaques à grillage ajouré. Les autres éléments du chancel – mains courantes, piliers et piliers colonnettes – ainsi que les éléments d’ambons sont ornés soit d’une simple croix pattée, soit d’une moulure encadrant une croix ou un rinceau de feuilles (fig. 12, 13a, 15, 16-18 et 23). Quant aux colonnettes, elles se terminent par des chapiteaux composés de feuilles d’acanthe plus ou moins stylisées (fig. 12 et 23). Enfin, les éléments porteurs possèdent un décor plus simple, qui se limite à des croix, des acanthes, des fleurons et d’autres éléments très stylisés. Ces motifs ornent des impostes et des chapiteaux, ainsi que le fût de certaines colonnes (fig. 24-26a-b, 28, 31, 33a-b, 34a-b et 38).

Fig. 19. Cnide, église "des graffiti arabes", deux fragments d'une plaque de chancel (H. max. cons. 86,5 x l. max. cons. 44 cm ; ép. champ 10 cm, ép. bord 11 cm)

Fig. 20. Cnide, église E, plaque de clôture brisée en deux parties inégales (H. 80 x 90 cm ; ép. bord 12,5 cm)

Fig. 21. Cnide, église "des graffiti arabes", plaque fragmentaire, cassée en deux morceaux jointifs (H. max. cons. 74 x l. max cons. 81 cm ; ép. 10 cm)

Fig. 22. Cnide, église C, deux fragments de plaque représentant un paon (H. max. cons. 43 x l. max. cons. 29 cm et H. max. cons. 42 x l. max. cons. 37 cm ; ép. champ 11,5 cm, ép. bord 15 cm)

Fig. 23. Cnide, jardin du dépôt, deux chapiteaux de colonnette fragmentaires (H. max. cons. 22 cm ; abaque 13,5 cm de côté ; H. de l'abaque 7,5 cm et H. max cons. 21 cm ; abaque 14,7 x 13 cm max. cons. ; H. de l'abaque 8,5 cm)

Fig. 24. Cnide église D, imposte de chapiteau fragmentaire (H. 33 cm ; lit de pose 22 cm de côté, lit d'attente 40 x 37 cm max cons. ; H de l'abaque 7,2 cm)

Fig. 25. Cnide église D, imposte de double colonne ou meneau (H. 26 cm ; lit de pose 44,5 x 26 cm ; lit d'attente 61,5 x 32 cm ; H. de l'abaque 9 cm)

Fig. 26a. Cnide église D, double colonne ou meneau avec chapiteau et base (H. max cons. 201 cm ; plinthe 34,5 max. cons. x 31 cm ; lit d'attente 42 x 29,5 cm)

Fig. 26b. Détail

Si l’influence artistique de la capitale ne fait aucun doute, il faut toutefois noter que la majorité des pièces de Cnide a été sculptée dans des marbres provenant de carrières situées dans des régions limitrophes. Une partie des éléments ont été réalisés avec un marbre blanc à gros cristaux qui rappelle celui des carrières de Mylasa et d’Héraclée sur le Latmos, en Carie, tandis qu’une autre partie a été exécutée dans un marbre blanc-gris de moindre qualité, semblable à celui extrait sur l’île de Cos, ou sur d’autres îles micrasiatiques.25 Seul un fragment d’ambon en marbre blanc veiné de gris semble provenir des carrières du Proconnèse (fig. 17).26

D’autres éléments sculptés ont en revanche été produits sur place à partir de marbres de remploi, témoignant ainsi de l’existence d’artisans travaillant sur la péninsule de Cnide. Il s’agit notamment d’une plaque provenant de l’église C (fig. 27a-b) et de deux éléments provenant de sites mineurs de la péninsule : une imposte conservée à Yazıköy (fig. 28), un village proche du site de Cnide, et une plaque de chancel découverte dans l’église du « sanctuaire d’Apollon » à Emecik.27

Fig. 27a. Cnide, église C, fragment d'une plaque de remploi, face principale (H. max. cons. 60 x l. max. cons. 32 cm ; ép. bord 13 cm)

Fig. 27b. Dos de la plaque, avec un bandeau d'oves. Cette pièce provient du décor de la stoa romaine.

Fig. 28. Yazıköy, cimetière, imposte de chapiteau (H. 35 cm ; lit de pose 37 x 29 cm, lit d'attente 65 x 43,5 cm). Il s'agit d'un bloc de remploi, une inscription plus ancienne figure sur l'abaque.

Des relations étroites existent entre des éléments sculptés de Cnide et ceux des îles du Dodécanèse, ou d’autres sites continentaux des environs. Pour ne citer que quelques exemples, une plaque conservée au Musée archéologique de l’île de Symi fournit le parallèle le plus proche pour une petite plaque conservée dans le jardin du dépôt de Cnide. Celle-ci figure une croix latine boulotée inscrite dans une couronne lisse au profil arrondi, dont la circonférence interne est bordée d’un listel ; deux lemnisques se détachent du motif central en ondoyant vers les angles inférieurs du champ pour se terminer de chaque côté par une feuille cordiforme dirigée vers le bas (fig. 29 et 30). Bien que de plus grandes dimensions, la plaque de Symi présente les mêmes bordures d’encadrement et le même schéma décoratif, ainsi que des proportions similaires entre les éléments représentés. Le même musée expose une double colonne dont le fût est sculpté d’une croix à la forme et aux proportions identiques à celles de la croix qui orne une colonne de Cnide conservée dans le périmètre de l’église C (fig. 31 et 32).

Fig. 29. Cnide, jardin du dépôt (fragment le plus grand : H. max. cons. 32 x l. max. cons. 26 cm ; ép. champ 4,5 cm, ép. cadre 6,5 cm) (photo Asnu Bilban Yalçın)

Fig. 30. Musée archéologique de l'île de Symi, plaque de clôture

Fig. 31. Cnide, église C, fragment d'une colonne décorée d'une croix (H. max. cons. 54 cm ; diam. 51 cm)

Fig. 32. Musée archéologique de l'île de Symi, double colonne ornée d'une croix provenant de Niborio

Deux chapiteaux provenant de ce même secteur du site, tout comme les doubles colonnes avec chapiteau attenant de l’église D (fig. 26a-b, 33a-b et 34a-b), peuvent en revanche être comparés à des productions de Rhodes, exécutés en pierre de Latros, une carrière située au sud de l’île à proximité de Lindos. Plus précisément, ces éléments trouvent des comparaisons avec des chapiteaux et des doubles colonnes remployés dans l’arcade supérieure du Palais du Grand Maître dans la ville de Rhodes (fig. 35a-b et 36). Comme à Cnide, ces pièces reproduisent des formes extrêmement simplifiées du chapiteau corinthien : quatre feuilles d’angle lisses se développent depuis la base en direction d’un abaque rectangulaire sous lequel leur pointe se recourbe assez nettement. L’espace libéré sur la corbeille par les feuilles d’angle est occupé soit par un arc de cercle, soit par un fleuron trifide, ou encore par une croix latine légèrement pattée. Un chapiteau ionique à imposte conservé au Musée archéologique de Rhodes constitue une autre comparaison pertinente pour l’une des pièces de l’église C. II figure presque à l’identique des feuilles d’angle lisses, bordées d’un bandeau et séparées par un motif lancéolé.28

Les divergences entre les éléments sculptés de Cnide ne se remarquent pas uniquement dans le type de marbre utilisé, mais également dans l’exécution et la finition du travail. À côté d’éléments finement polis, on rencontre un certain nombre de pièces dont la surface est travaillée de manière rapide et peu soignée, parfois même laissée à l’état d’ébauche.29 Au nombre des éléments dont le décor sculpté n’est pas complètement terminé figurent entre autres une imposte de chapiteau, un chapiteau (fig. 34a-b) et une plaque de clôture (fig. 37) ayant probablement appartenu à l’église C, ainsi que des pièces aujourd'hui conservées à Yazıköy (fig. 38). Le degré de finition des sculptures varie également d’une église à l’autre. D’une manière générale, les éléments conservés dans l’église des graffiti arabes et dans l’église D apparaissent d’une exécution plus soignée que ceux des églises E et C. Dans cette dernière, on trouve cependant des colonnes et des chapiteaux en marbre blanc finement polis.

Cet écart de qualité dans la finition des sculptures, que ce soit à l’intérieur d’un même édifice ou d’un édifice à l’autre, pourrait s’expliquer par des moments d’exécution différents, et être mis en relation avec les diverses phases de construction et de restructuration rencontrées lors de l’analyse des structures des églises.30 Aussi pourrait‑il correspondre à l’expression d’artisans et d’ateliers travaillant à la même époque, mais avec des choix et des aptitudes techniques différents. Nous avons par ailleurs remarqué que chaque église possédait des éléments avec des décors et des moulures d’encadrement spécifiques, reflétant ainsi le travail d’ateliers différents, chacun avec son programme décoratif unitaire.

Fig. 33a. Cnide, église C, chapiteau (H. 34 cm ; lit de pose diam. 51 cm, lit d'attente 64 x 60 cm ; H. de l'abaque 6,5 cm)

Fig. 33b. Autre côté du même chapiteau

Fig. 34a. Cnide, église C, chapiteau (H. 27 cm ; lit d'attente 59 x 56 cm ; H. de l'abaque 8,5 cm)

Fig. 34b. Autre côté du même chapiteau

Fig. 35a. Rhodes, Musée du Palais du Grand Maître, chapiteau

Fig. 35b. Autre côté du même chapiteau

Fig. 36. Rhodes, Musée du Palais du Grand Maître, double colonne en pierre de Latros

Fig. 37. Cnide, église C, fragment de plaque avec décor sommaire (H. max. cons. 42 x l. max. cons. 37 cm ; ép. du champ 11,5 cm, ép. du bord 15 cm)

Fig. 38. Yazıköy, cimetière, doubles colonnes

Compte tenu de toutes ces observations, il paraît légitime de s’interroger sur l’existence d’artisans sculpteurs itinérants, principalement actifs dans le sud-ouest anatolien et les îles micrasiatiques, une région qui d’après les sources écrites et archéologiques a connu de nombreux chantiers d’églises tout au long du VIe siècle.31 Ces sculpteurs utilisaient un langage artistique commun, tout en produisant des pièces de qualités diverses. Les édifices qu’ils ont décorés exprimaient néanmoins une volonté de monumentalité et de magnificence qui, à une échelle bien plus modeste qu’à Constantinople, reflétait pleinement les tendances de la capitale. Dans les églises, à Cnide comme ailleurs, cette volonté s’affirmait bien entendu à travers la globalité du décor – sculptures, mosaïques, pavements en marbre – et du mobilier liturgiques.

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Stephan Westphalen, « Die Basilika von Priene. Architektur und liturgische Ausstattung », Istanbuler Mitteilungen, 48, 1998, pp. 279‑340.

Yalçın 1996
Asnu Bilban Yalçın, « Alcune osservazioni sul decoro scultoreo e musivo delle chiese protobizantine di Cnido in Caria », in Bisanzio e l’Occidente : arte, archeologia, storia. Studi in onore di Fernanda de’ Maffei, Rome 1996, pp. 105‑128.

Yalçın 2005
Asnu Bilban Yalçın, « Sculture bizantine conservate nel museo del castello di Bodrum », in Luigi Padovese (éd.), Atti del X Simposio di Efeso su S. Giovanni Apostolo, Rome 2005, pp. 327‑345.

Notes

  • 1.
    Sur l’église Saint-Polyeucte et sa sculpture, voir R. Martin Harrison, Excavations at Saraçhane in Istanbul, Volume 1, Princeton : Princeton University Press, 1986 ; R. Martin Harrison, A Temple for Byzantium. The Discovery and Excavation of Anicia Juliana’s Palace Church in Istanbul, Londres 1989. Anicia Juliana était la fille de l’empereur Olybrius (472).
  • 2.
    Pour une étude du décor en marbre de l’église Sainte-Sophie de Constantinople, voir Alessandra Guiglia Guidobaldi, Claudia Barsanti (dir.), Santa Sofia di Costantinopoli. L’arredo marmoreo della Grande Chiesa giustinianea, Cité du Vatican 2004.
  • 3.
    Pour l’église des Saints-Serge-et-Bacchus, voir par exemple Richard Krautheimer, Early Christian and Byzantine Architecture, New Haven – Londres 1986, pp. 222-227.
  • 4.
    Gabriella Lini, La péninsule de Cnide. Évolution topographique de la cité et de son territoire à l'époque byzantine : les données archéologiques, Thèse de doctorat non publiée, Université de Genève, 2012, cet ouvrage comprend un catalogue de la sculpure architecturale de la péninsule de Cnide (état 2008) ; Gabriella Lini, « Einige Bemerkungen zur Kirche C und ihrer Bauskulpur », in Christine Bruns Özgan (dir.), Knidos : Ergebnisse der Ausgrabungen von 1996-2006, Istanbul 2013, pp. 106-118.
  • 5.
    Frédéric Imbert, « Graffiti arabes de Cnide et de Kos : premières traces épigraphiques de la conquête musulmane en mer Égée », in Constantin Zuckerman (éd.), Constructing the Seventh Century, Travaux et Mémoires, 17, Paris 2013, pp. 731-758.
  • 6.
    Iris C. Love, « A Preliminary Report of Excavations at Knidos 1967-1973 », in The Proceedings of the 10th International Congress of Classical Archaeology, I-III, Ankara-Izmir, 23-30. IX. 1973, Ankara 1978, pp. 1111-1133.
  • 7.
    Lors des travaux de prospections archéologiques que nous avons menés sur le site et la péninsule de Cnide entre 2005 et 2008, nous avons pu cataloguer 128 éléments de sculpture à fonction architecturale ou liturgique. La majorité de ces pièces est encore conservée dans le périmètre urbain de l’ancienne cité, Lini 2012, op. cit., pp. 205-380.
  • 8.
    Voir par exemple Guiglia Guidobaldi / Barsanti, op. cit. ; Jean-Pierre Sodini, Claudia Barsanti, Alessandra Guiglia Guidobaldi, « La sculpture architecturale en marbre au VIe siècle à Constantinople et dans les régions sous influence constantinopolitaine », in Acta XIII Congressus internationalis archaeologiae christianae, Split – Poreć (25.9 – 1.10.1994), vol. 2, Cité du Vatican – Split 1998, pp. 301‑376.
  • 9.
    Iris C. Love, « A Preliminary Report of the Excavations at Knidos, 1972 », American Journal of Archaeology, 77, 1973, pp. 413-424, voir plus particulièrement p. 417 ; Iris C. Love, « Excavations at Knidos, 1972 », Türk Arkeoloji Dergisi, 21/2, 1974, pp. 85-129, voir plus particulièrement p. 88, fig. 30.
  • 10.
    Les extraits du poème de Paul le Silentiaire concernant l’ambon de Sainte-Sophie de Constantinople sont transcrits et commentés dans Peter H. F. Jakobs, Die frühchristlichen Ambone Griechenlands, Bonn 1987, pp. 27-30.
  • 11.
    Otto Feld, « Zur kunstgeschichtlichen Stellung der Grosser Kirche », Istabuler Mitteilungen, 23/24, 1973-1974, pp. 135-137, voir plus particulièrement pp. 136-137, pl. 38, fig. 3 et 4.
  • 12.
    Urs Peschlow, « Byzantinische Plastik in Didyma », Istanbuler Mitteilungen, 25, 1975, pp. 211-257, voir plus particulièrement pp. 241-249, fig. 4 et 5, pl. 50.
  • 13.
    Ufuk Serin, Early Christian and Byzantine Churches at Iasos in Caria : An Architectural Survey, Cité du Vatican 2004, pp. 133-136.
  • 14.
    Marina Falla Castelfranchi, « Amboni carii : un caso desueto », Boreas, 17, 1994, pp. 49-52 ; Vincenzo Ruggieri (dir.), Il golfo di Keramos : dal tardo-antico al medioevo bizantino, Catanzaro : Rubettino, 2003, pp. 291-293, fig. AA60-AA63.
  • 15.
    Cet élément, photographié par K. Böhne en 1992, semble demeurer inédit. Le négatif est conservé à la photothèque du Deutsches Archäologisches Institut d’Istanbul, n° inv. 114.654 ; Repro KB 30.086. Au sujet des monuments paléochrétiens de Loryma, voir Albrecht Berger, « Die frübyzantinische Phase », in Winfried Held, « Loryma in Karien. Vorbericht über die Kampagnen 1995 und 1998 », Istanbuler Mitteilungen, 49, 1999, pp. 191‑195.
  • 16.
    Falla Castelfranchi, op. cit., p. 51 ; Alessandra Acconci, « Amboni carî : una tipologia d’arredo liturgico », in Vincenzo Ruggieri, La Caria Bizantina : topografia, archeologia e arte, Catanzaro: Rubettino, 2005, pp. 227-245, voir plus particulièrement p. 233, fig. V/6.
  • 17.
    Stephan Westphalen, « Die Basilika von Priene. Architektur und liturgische Ausstattung », Istanbuler Mitteilungen, 48, 1998, pp. 279-340, voir plus particulièrement pp. 305-310, fig. 14-18, pl. 37.1-6, 38.1-2. L’ambon de Carie est également reconnaissable par la présence d’une niche creusée de chaque côté des deux rampes de l’escalier.
  • 18.
    Otto Feld, « Christliche Denkmäler aus Milet und seiner Umgebung », Istanbuler Mitteilungen, 25, 1975, pp 197-209, voir plus particulièrement pp. 198-202, pl. 34, fig. 1-2.
  • 19.
    Serin, op. cit., pp. 60-82 et 129-133.
  • 20.
    Feld, op. cit., p. 199, pl. 35, fig. 1-4.
  • 21.
    Acconci 2005, op. cit. ; Falla Castelfranchi 2005, op. cit.; Marina Falla Castelfranchi, « Il complesso ecclesiale di Bargylia », La parola del passato, 60, 2005, pp. 419-464, voir plus particulièrement pp. 432-438 ; Vincenzo Ruggieri, Alessandra Acconci, Jeffrey M. Featherstone, « Amboni carî et la “Vita Xenae seu Eusebiae” di Mylasa », Orientalia Christiana Periodica, 68, 2002, pp. 37‑88, voir plus particulièrement pp. 37-66.
  • 22.
    Asnu Bilban Yalçın, « Sculture bizantine conservate nel museo del castello di Bodrum », in Luigi Padovese (éd.), Atti del X Simposio di Efeso su S. Giovanni Apostolo, Rome 2005, pp. 327-345, voir plus particulièrement pp. 328-329, fig. 13.
  • 23.
    Anastassios Orlandos, Η ξυλόστεγος παλαιοχριστιανικβασιλικτῆς μεσογειακῆς λεκάνης, Athènes 1954, voir p. 544, fig. 509 ; Jakobs, op. cit., pp. 259-260, pl. 44.
  • 24.
    Lini 2012, op. cit., pp. 205-243 ; Asnu Bilban Yalçın, « Alcune osservazioni sul decoro scultoreo e musivo delle chiese protobizantine di Cnido in Caria », in Bisanzio e l’Occidente : arte, archeologia, storia. Studi in onore di Fernanda de’ Maffei, Rome 1996, pp. 105-128.
  • 25.
    Sur les carrières antiques de marbre de la région du sud-ouest de l’Anatolie et des îles égéennes, voir Dario Monna, Patrizio Pensabene, Marmi dell’Asia Minore, Rome 1977, pp. 91-144 ; Achilleas Chatzikonstantinou, Eirene Poupaki, « The extraction of traverine on antiquity on the island of Cos, Dodecanese, Greece », Mediterranean Archaeology and Archaeometry, 2.2, 2002, pp. 59-68.
  • 26.
    Yalçın 1996, op. cit., pp. 117-118, fig. 10 (n° 8).
  • 27.
    Dietrich Berges, Knidos. Beiträge zur Geschichte der archaischen Stadt, Mayence : Verlag Philipp von Zabern, 2006, pl. 20, fig. 1.
  • 28.
    Ce chapiteau ionique à imposte a été classé dans une catégorie définie comme « atypique », voir Vassiliki Vemi, Les chapiteaux ioniques à imposte de Grèce à l'époque paléochrétienne, Athènes 1989, pp. 30-31, 35-36 et 55, n° 306.
  • 29.
    À l’époque protobyzantine, il n’est pas rare de trouver des éléments architecturaux utilisés à l’état d’ébauche à côté d’autres dont la finition est plus aboutie, mais avec de nombreuses traces d’outils. Ce phénomène peut être observé aussi bien dans les provinces qu’à Constantinople. Toutefois, dans la capitale, ce sont généralement les éléments les moins visibles qui restent à l’état d’ébauche, voir par exemple Nusin Asgari, « Objets de marbre finis, semi-finis et inachevés de Proconnèse », in Marc Waelkens (éd.), Pierre éternelle du Nil au Rhin. Carrière et préfabrication, Bruxelles 1990, pp. 106-126 ; Nusin Asgari, « The Proconnesian production of architectural elements in late antiquity, based on evidence from the marble quarries », in Cyril Mango, Gilbert Dagron (éd.), Constantinople and its Hinterland, Oxford 1995, pp. 263-288.
  • 30.
    En 2004, le dégagement du secteur sud de l’église C a permis de mettre à jour de nouveaux éléments témoignant de diverses phases de restructurations : près de l’angle nord-est de la salle qui flanque l’abside au sud, trois couches successives d’enduit peint ont été découvertes, voir Lini 2012, op. cit., pp. 93-107 (église C). D’autres traces de restructurations ont été observées lors des travaux menés par d’Iris C. Love dans le périmètre de l’église E, voir Lini 2012, op. cit., pp. 112-125 (église E).
  • 31.
    Voir par exemple Ruggieri 2005, op. cit., pp. 187-188 et p. 197 (note 173, avec références aux sources écrites) ; Georgios Deligiannakis, « The Economy of the Dodecanese in Late Antiquity », in Charikleia Papageorgiadou-Banis, Angeliki Giannikouri (éd.), Sailing in the Aegean: readings on the economy and trade routes, [MELETEMATA, 53], Athènes 2008, pp. 209-234, voir plus particulièrement pp. 209-210.