Autour des métiers du luxe à Byzance

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Les bijoux d’époque byzantine parvenus jusqu'à nous ne sont pas assez nombreux pour en apprécier tout l'éclat et la magnificence. Néanmoins, le recours à des documents figurés, comme par exemple les mosaïques ou les peintures murales, nous permet d’admirer des pièces perdues, en particulier les parures impériales en usage à la cour.

Les procédés techniques du travail des métaux et les motifs sont directement empruntés à l’orfèvrerie de l’époque romaine tardive. Toutefois, l’esthétique byzantine privilégie la polychromie, exprimée non seulement par l'utilisation de pierres de couleur, de perles et de pâtes de verre, mais également par l'emploi de l'émail et du nielle (inv. AD 7292, AD 8022). Pour créer des jeux d’ombre et de lumière, les orfèvres adoptent un autre procédé ornemental en usage dès la fin du IIe siècle : l'opus interrasile, lequel consiste à réaliser un décor ajouré sur une feuille de métal découpée. Nombre de pièces, telles les boucles d’oreilles en or à corps semi-circulaires, témoignent de la parfaite maîtrise de cet art jusqu'au VIIe siècle (inv. AD 7493, AD 7498, AD 7499, AA 2004-0224-001 et 2). Du IXe au XIIe siècle, l'extrême finesse d’exécution des bijoux en émail cloisonné atteste la qualité artistique et l'extraordinaire savoir-faire atteints par les artisans byzantins (AD 7500). Quant au répertoire iconographique, il s’enrichit dès le IVe siècle : aux décors géométriques et végétaux s’ajoutent des symboles et des thèmes chrétiens, qui deviendront rapidement prédominants (AA 2003-0029, AD 6611, AD 7996, AD 8577).

Les bijoux reflétaient la richesse et le rang de leurs propriétaires. Ils n'étaient pas uniquement réservés aux femmes, mais étaient également très appréciés par les hommes, dont les bagues arboraient souvent des monogrammes complexes (inv. AD 7491). Leur costume pouvait en outre être agrémenté de fibules en métaux précieux (AD 2387), ainsi que de ceintures richement ornées (inv. AA 2004-0232, AA 2004-0259-1 à 23). Parallèlement aux productions de grand luxe, réservées à la cour de Constantinople et aux classes dirigeantes de l'Empire, des objets destinés à une clientèle plus modeste étaient confectionnés en métaux moins nobles (inv. D 0680, D 0837, D 0752, AA 2006-0092, AD 7880, AD 7881, AD 7882).

Parmi les éléments de parure byzantins, les enkolpia, connus depuis le IVe siècle, occupent une place importante. Il s'agit de pendentifs à iconographie chrétienne, destinés à être portés sur la poitrine. Le plus souvent en forme de croix, ils pouvaient faire office de reliquaires (inv. AD. 7501, AD 8909, AD 7489, AD 7490, AD 8077, AD 7488, AD 7950, AD 7949). Le modèle en boîtier à deux volets et muni d'une bélière se diffuse à partir des VIIIe‑IXe siècles. Les pièces les plus raffinées étaient réalisées en métaux précieux, émaillé ou niellé (AD 8022), rehaussé de pierres précieuses et de perles, les plus simples en bronze gravé d'un décor rudimentaire, géométrique ou figuré (inv. AD 4733, AD 6608). Ces dernières, retrouvées en grand nombre, témoignent assurément d’une grande ferveur religieuse.

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