Pour la galerie

Mode et portrait

exposition de format L

Longtemps réservé à l’élite, aujourd’hui à portée de téléphone mobile, le portrait est le lieu de la projection et de la fabrication de l’image de soi par excellence. Le vêtement, des somptueux drapés des portraits d’apparat à la variété du vestiaire contemporain, en constitue un élément clé : il est un moyen de distinction, entre conformisme et quête d’originalité. Et au-delà de tout ce qui caractérise une époque, les codes traversent les modes comme autant de signes d’un statut affirmé ou rêvé.

En confrontant les peintures et les objets du MAH à la collection d’histoire de la mode de la Fondation Alexandre Vassiliev, du XVe siècle à la période contemporaine, cette exposition invite à s’élancer dans un tourbillon de matières et de couleurs, un grand défilé déployé dans les salles palatines du musée transformées en galerie des miroirs. Instruments de pouvoir, de séduction ou d’évasion, vêtements et portraits nous entraînent dans une foire aux vanités où trouve à s’exprimer, de manière éblouissante ou dérisoire, toute la gamme des aspirations et des émotions humaines.

« Le Musée d'art et d'histoire (MAH) s'interroge sur la mise en scène de soi en instaurant un dialogue entre portraits de prestige et vêtements d'apparat. Vivifiant! »

— La Tribune de Genève

« Indicateur de pouvoir, évocateur d'évasion, outil de séduction ou marqueur d'ego: le vêtement est l'accessoire qui montre ce que l'on est ou ce que l'on voudrait être. C'est ce que racontent les 200 oeuvres de l'exposition.

»

— Le Temps
Rosalba Carriera

Rosalba Carriera (Venise, 1675 – Venise, 1757) Portrait de Felicita Sartori en costume turc, avant 1740 Pastel sur papier Dépôt de la Fondation Jean-Louis Prevost, 2004, inv. BA 2004-0003-D © Musée d’art et d’histoire de Genève, photo : B. Jacot-Descombes

Focus sur une œuvre

Portrait de Felicita Sartori en costume turc, avant 1740

Pastelliste vénitienne de renom international, Rosalba Carriera impose au début du XVIIIe siècle la mode du portrait au pastel et joue un rôle essentiel dans la diffusion de cette technique. Elle suscite des vocations, dont celle de Maurice Quentin de La Tour. Image brillante du rococo, ce portrait « à la turque » fait allusion à la Venise des bals costumés, mais incarne aussi le goût du siècle des Lumières pour un orientalisme de fantaisie. Le modèle tient un masque à la main à l’instar de Thalie, muse de la comédie. Toutefois, au-delà de l’allégorie, on reconnaît les traits de Felicita Sartori, l’une des plus proches élèves de Rosalba.