10 milliards d'années
10 milliards d’années, c’est la durée de vie estimée de notre Soleil : arrivant aujourd’hui à mi-course de son cycle, celui-ci finira par se transformer en géante rouge d’ici 5,5 milliards d’années et consumera une grande partie de notre système... 10 milliards d’années, c’est une durée formulée en superlatif, un temps vertigineux. Pourtant, elle constitue un cadre temporel circonscrit. Mais de quel temps parle-t-on? Celui universel et quantifiable par des instruments de mesure? Ou celui quantique, lié à l’expérience qu’en fait l’observateur? La nouvelle exposition du MAH explore cette notion plurielle, et pose plus précisément la question du temps des horloges en regard du temps des artistes. Genève est à la fois une cité horlogère et la ville d’accueil du CERN. Aussi le MAH, qui possède l’une des plus importantes collections d’horlogerie au monde, a-t-il souhaité explorer les liens entre les temps mesurable et quantique, entre les champs linéaires et contextuels. Et qui d’autres pour mieux formaliser un temps quantique que les artistes? Eux seuls peuvent nous transposer au-delà de ce cadre figé de 10 milliards d’années, dans un temps artistique, certes ancré sur la course de la trotteuse de nos horloges, mais capable de créer en permanence de nouveaux chemins.
Avec des oeuvres de: Alighiero Boetti, Brognon Rollin, Valentin Carron, Alicja Kwade, David Lamelas, Miriam Laura Leonardi, Philippe Mayaux, Jonathan Monk, François Morellet, Gianni Motti
Focus sur une œuvre
24h Silence (157 / 1,440 min)
Le duo d’artistes Brognon Rollin (né.e.s en 1978 et 1980 en Belgique et au Luxembourg) a collecté compulsivement une série de minutes de silence enregistrées. Cette installation permet de nous rappeler que le monde a besoin de ne pas trop percevoir le temps qui s’écoule. Ainsi, par respect et hommage lorsque l’activité humaine suspend son cours, le silence révèle sa densité et sa fragilité. Le temps est certes une durée quantifiable, mais sa perception est un phénomène étrangement contextuel.