En 1654, Rembrandt réalise six estampes de formats proches, probablement conçues comme une série, autour de l’enfance du Christ dont cette œuvre fait partie avec « L'Adoration des bergers avec la lampe » (inv. E 90-0006 et E 2008-0109), « La Fuite en Égypte, le passage d'un gué » (inv. E 2008-0112 et E 2008-0113), « La Sainte Famille », dite « La Vierge au chat » (inv. E 77-0265-013 et E 2008-0120), « Jésus assis parmi les docteurs » (inv. E 2008-0119) et « Jésus ramené du Temple par ses parents ». Il entame à la même époque une autre série autour de la Passion du Christ. Il semble que la décision de Rembrandt de réaliser des séries d’estampes religieuses soit liée à ses problèmes financiers. Les séries – pratique courante pour ce type de gravures aux XVIe et XVIIe siècles – se vendent en effet plus cher et sont susceptibles d’attirer un autre public que celui des feuilles individuelles. Rembrandt grave trois fois la scène de la Circoncision, vers 1625 ( Amsterdam, Rijksmuseum, inv. RP-P-OB-789B : http://hdl.handle.net/10934/RM0001.COLLECT.37017), vers 1630 ( Amsterdam, Rijksmuseum, inv. RP-P-1962-25 : http://hdl.handle.net/10934/RM0001.COLLECT.35835) et en 1654. Les deux premières suivent la tradition iconographique qui situe la scène dans le Temple de Jérusalem, celle-ci en revanche se déroule dans l’étable où le Christ est né. Si cette représentation est conforme au texte évangélique (Luc 2, 21-22) qui situe la scène juste après l’adoration des bergers, elle reflète sans doute avant tout une meilleure connaissance de Rembrandt des pratiques historiques juives, probablement acquise au contact de ses commanditaires et voisins israélites. Selon la loi mosaïque, en effet, une femme ne peut entrer au Temple que quarante jours après son accouchement. La Vierge ne peut donc être présente dans le Temple le huitième jour après la naissance, date requise pour la circoncision [1]. En plus d’un tirage du 3e état (inv. E 2008-0106) la collection du MAH compte une copie sur papier transparent réalisée par Barthélémy Menn (1815-1893) (inv. 1912-4780). [1] Charles M. Rosenberg, Rembrandt’s Religious Prints: the Feddersen Collection at the Snite Museum of Art, Bloomington : Indiana University Press, 2017, p.160.