La base de la croix processionnelle (inv. AA 2004-255-1) se compose d'une sphère amovible (inv. AA 2004-255-2) qui possède un décor en relief de pétales alignés de chaque côté d'un bandeau bordé de fines tresses. La hampe et le dos de la croix sont sans ornement tandis que le décor aniconique sur la face se compose de rosaces à quatre pétales inscrites dans des cercles tracés au compas. Le diamètre des cercles des extrémités des bras est de 3,2 cm, tandis que celui placé à l'intersection des bras est légèrement plus grand (diamètre 3,7 cm). Cette croix a laissé son empreinte au dos de la patène (inv. AA 2004-256) avec laquelle elle a été conservée dans le sol. L'encensoir (inv. AA 2004-258), le calice (inv. AA 2004-257), la croix de procession (inv. AA 2004-255-1 et 2) et la patène (inv. AA 2004-256) ont été découverts ensemble dans un lieu qui nous est inconnu. Le calice et l'encensoir, de style semblable, proviennent vraisemblablement d'un même atelier. Le calice et la patène portent tous deux une inscription syriaque les dédiant à l'église de Raphanaea (aujourd’hui Rafniye en Syrie), par des donateurs différents. L'encensoir porte quant à lui une inscription grecque qui mentionne l'église de Mopsueste (Yakapinar en Turquie). Ces deux églises dépendaient du siège religieux d'Antioche, l'une des plus importantes cités de l'Empire byzantin, qui constituait un carrefour commercial et cosmopolite. La richesse et la qualité de ce « trésor » réalisé dans cette région, ne doit donc pas étonner. Il provient du legs exceptionnel de la collection de Janet Zakos qui enrichit la collection byzantine du musée, la plus importante de Suisse. Constitué dans les années 1970 principalement, cet ensemble de renommée mondiale comprend aussi trois-cents poids de la donation Naville et cinq-cents sceaux de Georges Zacos.