Les murs de Burhan Doğançay

Œuvres emblématiques

L'exposition Les murs de Burhan Doğançay présente 55 œuvres de la série Walls of Israel. Ces œuvres constituent le point de départ de la grande entreprise artistique, photographique et archivistique de l'artiste turc Burhan Doğançay (1929-2013), Walls of the World. Gros plan sur trois œuvres phare à découvrir dans cette exposition.

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Great Lady, 1975

La Great Lady mise en exergue dans cette œuvre est Golda Meir (1898-1978), première ministre de l'État d'Israël de 1969 à 1974. Surnommée la « dame de fer » pour la dureté de sa politique, elle perd son mandat à la suite de la guerre du Kippour, qui opposa du 6 au 24 octobre 1973 Israël à une coalition militaire arabe menée par l’Égypte et la Syrie. Les colombes, symbole de paix et motif récurrent dans la série Walls of Israel, semblent lui faire une auréole, tandis que le mot « vérité » ( אמת ) se détache en rouge en bas. L'œuvre fait transparaître l'admiration que suscite Golda Mair aux États-Unis dans les années 1970. L'effet de trompe-l'œil d'éléments se détachant du mur est caractéristique de la pratique artistique de Doğançay

Collage représentant Golda Meier

Burhan Doğançay (1929-2013), Great Lady, 1975
Don de Angela Doğançay, 2018; inv. D 2018-83

Crimson Lips, 1975

L'image frappante d'un profil humain aux lèvres disproportionnées et à la couleur cramoisie est en partie masquée par une affiche apparemment collectée par Doğançay à Tel Aviv. Celle-ci invite des enfants à un spectacle qui aura lieu au « Club 77 » pendant la Pâque. Une empreinte de main bleu la recouvre partiellement. Deux photographies de Doğançay conservées au Weisman Art Museum de Minneapolis indiquent que tous les éléments de l'oeuvre étaient déjà présents sur le mur photographié par l'artiste. L'empreinte de main a cependant été considérablement agrandie. L'une des photographies donne une vision d'ensemble du mur : il s'agit d'une annonce invitant les jeunes à un festival annuel à Gan Sacker, l'un des parcs publics de Jérusalem. L'élément rectangulaire dans le coin inférieur gauche s'avère être un morceau d'une flèche d'orientation pour le festival, tandis que la flèche en haut à gauche du tableau était à l'origine une mèche de cheveu schématique du personnage de profil. Cette œuvre donne ainsi un aperçu de la démarche de Doğançay, une recréation : l'unité de composition de la surface murale d'origine est largement conservée tandis qu'une affiche collectée à Tel-Aviv vient remplacer celle de Jérusalem. Burhan Doğançay (1929-2013) Look Little Lion, 1975 Collage, gouache, acrylique et pastel gras sur papie

Dogancay_crimson lips

Burhan Doğançay (1929-2013) Crimson Lips, 1975. Don de Angela Doğançay, 2018 Inv. D 2018-80

Look little lion, 1975

Le travail d'agrégation et de recomposition est plus important dans cette œuvre, basée sur une photographie de mur présentant deux épaisses flèches roses, dont l'une contient une inscription en arabe, tandis qu'une autre se détache au bas du mur. Le mot arabe peint à l'intérieur de la flèche sur le mur signifie « regarde ! », tandis que celui en-dessous pourrait signifier « globes oculaires » et paraît faire partie d'un graffiti plus long. L'intérêt de Doğançay pour la calligraphie arabe est déjà présent dans sa série de peintures Ribbons (1972-1989) et demeure esthétique plutôt que sémantique, même s'il semble qu'ici le graffiti inspire le titre de l'œuvre. C'est cependant l'harmonie formelle du texte combiné à l'affiche hébraïque placée à l'envers qui l'intéresse.

Dogancay_little lion

Burhan Doğançay (1929-2013) Look Little Lion, 1975. Don de Angela Doğançay, 2018 Inv. D 2018-90

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