La Fabrique de l'argent

exposition de format S

Associées aux banquiers d’affaires parisiens, quelques maisons genevoises émettent, dès le deuxième quart du XIXe siècle, des titres payables au porteur qui facilitent les transactions au sein de leur réseau. Mais c’est juste avant et juste après la révolution fazyste de 1846 que sont créées coup sur coup à Genève deux banques concurrentes spécialisées dans l’émission de billets afin de soutenir l’économie et l’industrie du Canton : la Banque du Commerce par les milieux conservateurs, puis la Banque de Genève par les Radicaux.

Grâce à un exceptionnel fonds d’archives de la Banque du Commerce (1845-1907), l’exposition veut montrer le pourquoi et le comment de la fabrication des billets genevois. La confrontation du matériel d’impression et des techniques mises en œuvre pour empêcher les contrefaçons avec des œuvres et des objets issus des différentes collections du MAH met en évidence de nombreux savoir-faire hérités des arts graphiques, mais aussi de l’industrie horlogère genevoise.

Image d'un ancien billet de cent francs

Auguste André Bovet (Genève, 1799 – Genève, 1864), graveur Essai pour un billet de 1000 francs avec éléments du 100 francs Banque du Commerce (Genève, 1845 – Genève, 1907), commanditaire Date de création : 1846 ; émission de 1867 Papier imprimé en typographie noire, surchargé de deux tampons, puis imprimé en lithographie carmin Don du Conseil d’administration de la Banque du Commerce, 1907. Inv. CdN 55951 © Musée d’art et d’histoire de Genève

Focus sur une œuvre

Essai pour un billet de 1000 francs

La combinaison de deux dénominations différentes (100 et 1000 francs) montre clairement qu’il s’agit d’un essai. Pour voir ce qu’allait donner l’impression lithographique pour l’émission de 1867, on a en effet simplement surimprimé un premier billet. Celui-ci avait été annulé à la fin de l’émission (1846), sans même avoir été mis en circulation puisqu’il y manque les signatures ; il devait donc être en parfait état. Sur cet exemplaire, on distingue que l’impression carmin vient par-dessus l’impression noire et les timbres humides alors que, pour la version finale, elle sera effectuée en premier. Le filigrane du papier, probablement jugé trop simple lors de la première émission, a également été modifié et enrichie de cadres.

Vidéo