Daniel Ihly et Ferdinand Hodler fréquentent en même temps les cours de Barthélemy Menn. Mais le Bernois choisira plus tard la voie du symbolisme, alors que Ihly restera fidèle aux enseignements de leur maître, à la peinture de plein air et aux paysages intimes. Le cortège funèbre se dirige vers le cimetière du village. Le petit être décédé ne pèse pas lourd : il est porté sous le bras par le croque-mort, précédé du prêtre et de trois enfants de chœur. Seuls les parents et quelques proches complètent la procession clairsemée. Mais cet événement personnel lié à la biographie de l’artiste, est relégué à l’arrière-plan, et semble ainsi secondaire. Le centre est investi par un paysan, portant une faux, et sa fille. Immobiles face à l’inévitable destin et l’immensité du ciel, ils évoquent la fragilité de la vie, la solitude de l’homme et bien sûr de l’enfant. Le paysage s’étale muet, plat, sans relief notable – indifférent à la souffrance humaine.