Cette planche célèbre le changement de nom de l'acteur de kabuki Arashi Tomosaburō嵐富三. L’événement a lieu avec la participation de nombreux autres acteurs de kabuki de la scène d'Osaka. Les images frappantes de l'éléphant et de la courtisane constituent une parodie humoristique d'un thème bouddhique plus ancien, appelé «Eguchi no kimi », qui était à l'origine le nom des prostituées de la région d'Eguchi, dans le nord de Settsu (qui fait aujourd'hui partie d'Osaka), immortalisées dans la biographie du prêtre Saigyō (1118-1190). Dans une série de poèmes échangés avec Tae, prostituée et tenancière d'une maison close, le vieux moine Saigyō prend part à une conversation chargée de significations sexuelles et religieuses. Cette histoire sert ensuite de base à une pièce de théâtre nō de Kan'ami (1333-1384) dans laquelle la prostituée Eguchi finit par apparaître comme une manifestation de la divinité bouddhiste Fugen, habituellement représentée comme une divinité féminine assise sur un éléphant blanc. (Texte écrit par Hans Bjarne Thomsen, professeur à l'Université de Zurich)