Surimono
Dans le sillage de l'exposition consacrée au kabuki en 2014, le MAH poursuit l'exploration de son fonds d'estampes japonaises à travers une centaine de ses surimono. Dans sa traduction littérale, surimono signifie œuvre imprimée et désigne des feuilles luxueusement travaillées et offertes lors de réunions, de fêtes, ou destinées à marquer une grande occasion. Leur faible tirage ainsi que leur somptueuse technique d’impression en font des objets particulièrement précieux. Le MAH a la chance de posséder un fond riche en pièces de grand format produites à Kyoto et Osaka, qui a pour spécificité de représenter les arts vivants (kabuki, Nô, Bunraku, Shamisen). L'exposition "Surimono" donne ainsi à voir la complexité culturelle japonaise à travers la poésie, la calligraphie mais aussi la représentation de célébrations, les saisons... Parmi les thèmes abordés, celui des geishas est tout particulièrement mis en valeur.
Focus sur une œuvre
Le rôle du surimono
La caractéristique principale des surimono est d’allier des textes et des images tissant entre eux des liens subtils et complexes. Les inscriptions, en général des haïku, forme de poésie courte et concise, intègrent habituellement des symboles liés aux saisons et des images de nature, dans le cadre d’une tradition poétique qui est restée populaire au Japon durant des siècles. Les poèmes étaient souvent créés par des cercles d’acteurs de kabuki, de geishas, de musiciens, d’artistes, d’intellectuels et de comédiens, qui se retrouvaient pour converser, se restaurer et composer de la poésie. Ils se réunissaient régulièrement pour célébrer des événements tels que les mariages, les changements de nom, les départs à la retraite, les anniversaires de décès ou encore les fêtes de Nouvel An. Sur les estampes commandées par un groupe lors de telles occasions, les poèmes étaient placés avec soin dans un ordre d’importance déterminé et associés ensuite à des images qui reflétaient soigneusement la célébration, la saison et la teneur des textes qui les accompagnaient. Un soin particulier était ensuite porté à l’impression, avec l’utilisation de techniques raffinées, rendant ces objets particulièrement précieux. Ces derniers n’étaient pas destinés à la vente. Leur faible tirage ainsi que leur somptueuse technique d’impression en faisaient des objets particulièrement précieux.