En 1979, Mauro Natale dans son catalogue des Peintures italiennes du MAH attribuait cette gouache et les onze autres de la série (CRd 0206-022 à 033) à Maestri d’après une série de planches imprimées à Paris par Richomme et Daumur, gravées en 1805-1806 par une dizaine de graveurs. Connues comme Heures de Raphaël, ces allégories jouissent d’une bonne renommée au XIXe siècle. Mauro Natale a relevé cependant que ces figures s’inspirent en fait de décors peints de Raphaël et de son cercle. Toutes se présentent sur un fond noir à la manière des fresques romaines antiques. Il semblerait donc qu’il s’agisse d’un exercice de virtuosité stylistique, hommage a posteriori à Raphaël, adapté à la vogue néo-classique, réalisé à la fin du XVIIIe siècle. Les recherches récentes (2015) de Giangiacomo Gandolfi, démontrent cependant que les gravures dérivent en fait des gouaches de Maestri, qui les a soit inventées, en s’inspirant de Raphaël mais également de l’édition de 1603 du fameux recueil de Cesare Ripa Iconologia, soit recopiées d’un autre « faussaire » à Rome.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Rainer Michael Mason, Mauro Natale, Raphaël et la seconde main, [Exposition Genève, Cabinet des estampes et Musée d'art et d'histoire, 12 janvier - 25 mars 1984], Genève, Musée d'art et d'histoire, 1984, 266.263
Natale Mauro, Peintures italiennes du XIVe au XVIIIe siècle, Genève, Musée d'art et d'histoire de Genève, 1979, n° 99, p. 78, repr. pl. 55
Sidler Godefroy, Catalogue officiel du Musée de l'Ariana, Genève, Ville de Genève / Atar, 1905, p. 125, cat. 22
Sidler Godefroy, Catalogue officiel du Musée Ariana, Genève, Ch. Eggimann & Cie, 1901, p. 112, cat. 22
Catalogue sommaire du Musée Ariana, Genève, Ch. Eggimann et Cie, libraires-éditeurs, [1895], 380