Henri Toutin est le fils de Jean (1578-1644), considéré comme l’initiateur de la peinture sur émail qu’il perfectionne vers 1632 : sur un fond d’émail blanc opaque appliqué sur le métal, l’artiste peint au moyen de couleurs vitrifiables, composées de pigments et d’oxydes métalliques mêlés à de l’huile de lavande. Il ne s’agit plus à proprement parler de peinture en émail (en épaisseur et en relief), mais de peinture sur émail (à plat). Cette nouvelle technique appelée « miniature à l’émail » rénove l'émail en Suisse et en France au commencement du XVIIe siècle. L'un des disciples des Toutin, Jean I Petitot, est connu comme" le Raphaël de l’émail " pour ses œuvres parfaites, en particulier celles réalisées d'après les ébauches et œuvres d’Anton van Dyck avec une palette de couleurs créée par le chimiste Théodore Turquet de Mayerne ( Genève, 1573-Chelsea, 1635).La miniature, art hérité des enlumineurs, se développe au XVI e siècle. Le support traditionnel de ces oeuvres de petit format et d’une grande finesse d’exécution (parchemin, ivoire ou vélin) s’enrichit de l’émail, dont on apprécie la brillance et la pérennité des couleurs. L’un des premiers maîtres de cet art du feu est Jean I Toutin (1578-1644). Il emploie des poudres de matière vitrifiable mêlées à des huiles essentielles qu’il applique au pinceau. Son fils Henry réalise ici un tour de force : il reproduit sur une plaque de 14 cm de large l’entier d’un plafond du salon de Mars à Versailles. La copie d’oeuvres de grands peintres, pratique courante dans la peinture sur émail, met en évidence le niveau de maîtrise technique requis par la miniaturisation extrême de chaque détail.