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Tout au long des XVIIe, XVIIIe et XIXe s., jusque vers 1860, les peintres sur émail se partagent en deux courants. Les uns se spécialisent dans le décor des montres, tabatières, étuis, objets de vertu, bijoux; ils s'inspirent de la peinture officielle en vigueur dans les différents pays, des gravures anglaises, françaises et suisses, de façon à adapter leurs travaux au goût d'une clientèle nationale et internationale; parfois ils s'attachent à un certain type d'iconographie, comme le paysage ou les costumes suisses, pour des objets destinés au tourisme. Les autres, miniaturistes, assument une création individuelle dans le domaine du portrait; ils deviennent les peintres attitrés des grandes cours européennes, dont ils transmettent l'élégance et le goût aux émailleurs restés sur place. Avec un abondant corpus d’œuvres signées par les familles Huaud, Petitot, Mussard, Prieur……, la collection du musée a concentré son attention sur les auteurs genevois et leurs descendants, dont l’influence a été importante au niveau européen.Apprenti dans l'atelier d'orfèvre de son oncle Jean Royaume, puis chez Pierre Bordier, Jean Petitot (Genève, 1607- Vevey, 1691) se spécialise dans la peinture de miniature sur médaillons en émail et entreprend, avec son collaborateur et associé Jacques Bordier (1616-1684), un voyage à Limoges et Blois, puis en Grande-Bretagne, à la cour de Charles Ier. Petitot produit d’après le vif diverses miniatures représentant des personnalités de la cour, se servant également de modèles, tels les portraits peints par Antoine van Dyck, qu’il rencontre en personne, ou Philippe de Champaigne.