La statue en bois de noyer est grandement endommagée, mais les personnages restent suffisamment reconnaissables pour que l’on puisse identifier une scène de l’Epiphanie : la Vierge, couronnée, est assise sur un trône et soutient l’Enfant, assis sur son genou gauche ; celui-ci s’adresse au roi mage, agenouillé à ses pieds. On reconnaît en effet dans le bras levé du Christ le geste de bénédiction. Les trois protagonistes sont sculptés dans un seul bloc de bois, mais, suivant l’iconographie répandue, ce groupe devait être complété à l’origine d’au moins deux statues indépendantes et représentant les autres rois mages. De dimensions moyennes (hauteur 83 cm) et évidé à l’arrière, ce groupe qui formait l’élément central de l’ensemble a pu prendre place sur un autel. Faute de renseignements sur sa provenance, l’œuvre reste difficile à localiser. Sculptés avec précision, les visages présentent un même modelé délicat et sont empreints d’une grande douceur. Le drapé fin et fluide des vêtements est tout aussi gracieux. Peu d’exemples de statuaire en bois figurant cette scène et remontant au XIIIe siècle sont parvenues jusqu’à nous. Cependant, ces caractéristiques stylistiques rapprochent ces sculptures de quelques unes réalisées dans le nord de la France ou dans ses contrées limitrophes, comme une Vierge à l’Enfant provenant du diocèse de Liège et datée vers 1220-1230 (conservée au Musée diocésain de Namur). S’il n’était pas actif dans cette aire, l’artiste a certainement connu de telles œuvres et s’en est largement inspiré.