Focus sur une œuvre

Espace rythmique. Ciel ouvert

the horizons (2020) de Rondinone répondent ici aux tableaux de Hodler représentant le lac Léman et le lac de Thoune.

Là encore les réseaux d’échos et de contraste dominent la perception du visiteur. Ces silhouettes animales s’incarnent pourtant ici dans une matière ouvragée et créée de manière artisanale et artificielle, le verre, réfléchissant ainsi une autre alchimie : la conversion d’un univers naturel en pigments sur une toile, par la magie du regard du peintre.

Au-delà de cette dialectique qui unit l’artificiel et le naturel, une forte dimension symbolique s’ajoute du fait que chacun des chevaux de verre est aussi le réceptacle d’eaux et d’airs provenant de différentes mers du monde ; l’immensité s’invite dans la forme, l’illimité dans la limite.

Enfin, la surface de l’eau dans les chevaux de Rondinone figure la démarcation du ciel et de la mer, selon un jeu de contrastes entre l’aquatique et l’aérien que l’on retrouve aussi dans le chromatisme de Hodler. Du pigment au minéral, de la toile à la sculpture, du lacustre au maritime se crée alors un fascinant jeu de va-et-vient qui enchante le regard et que love invents us (1999) teinte cette fois-ci de jaune.