Avers : dans un cercle de fin grènetis, le prophète Daniel en pied, de face, visage plein, imberbe, doté d’une courte chevelure bouclée, vêtu d’un habit persan, dans l’attitude de la prière. Il est accosté de deux lions s’apprêtant à lui lécher les pieds. De part et d’autre de l’effigie, inscription en colonne, Ὁ προφίτης Δανιήλ, Le prophète Daniel. Revers : légende métrique sur sept lignes, surmontée d’une croisette et terminée par un triangle de perles : + Κριτὴς Δανιὴλ καὶ γραφῶν νῦν προστάτης τελεῖ σεβαστοῦ Λιβέρου πράξεις κρί[ν]ων. Le juge Daniel est le protecteur des écrits du sébaste Libéros, portant un jugement sur ses actes Le patronyme semble être d’origine occidentale, Olivier ou Oliver. Il n' apparaît que dans des documents byzantins et serbes (Oliber) au XIVe siècle. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, Jean Oliver était prince de Lesnovo (aujourd’hui en république de Macédoine), où vivaient aussi des populations grecques, et jouissait de la faveur de l’empereur JeanCantacuzène (1347-1354), qui cherchait l’aide du kral Stephan Dušan. Cantacuzène promit même à Oliver de donner en mariage sa fille à son fils Manuel. Les contacts avec Cantacuzène auraient suscité l’intérêt d’Oliver pour la culture byzantine et expliqueraient qu’il ait fait frapper un sceau à son nom, en langue grecque. Cependant, la datation de la bulle au début du siècle et la dignité, trop modeste pour un futur sympenthéros de l’empereur, infirment le rapprochement d’Oliver avec le propriétaire de notre plomb.