Texte de Juliane Willi-Cosandier accompagnant la fiche descriptive de la SGG, édition 1992: Distance, rigueur, concentration caractérisent le travail de Jean-Luc Manz qui pratique la peinture et le dessin et affirme avoir découvert la lithographie au Cabinet des estampes de Genève, à la faveur de l'avant-garde russe et hongroise (1913-1925). Jusqu'alors, il avait réalisé une dizaine de xylographies. La planche éditée par la SGG s'inscrit dans le cadre d'une recherche entreprise il y a une quinzaine d'années, visant à obtenir des compositions qux formes géométriques simples et aux couleurs pures qui se démarquent pourtant du "néo-géo". Contrairement à la sérigraphie, la lithographie permet à l'artiste d'obtenir des couleurs saturées, fortes, denses et lumineuses appliquées en trois couches qui laissent cependant apparaître le grain du papier. Les rectangles rouges, bleus, verts et jaunes qui vont recevoir la couleur sont tout d'abord délimités par un trait au crayon à peine perceptible, sauf dans le cas du jaune qu'il empêche de flotter. Les minuscules rectangles au crayon qui encadrent le bleu et le rouge médians rythment la composition de façon subtile. Afin de réduire l'aspect graphique et d'augmenter la vie du travail, l'artiste a souhaité conserver la barbe latérale gauche du papier. Jean-Luc Manz, à qui l'imprimeur-lithographe a su donner confiance dans ce nouveau mode d'expression, aime intervenir et suivre l'évolution du tirage; il a été présent durant toute l'opération (jwc).