Les horloges de table en forme de crucifix font partie du groupe des garde-temps décoratifs à motif religieux, contemporains des œuvres de la catégorie des montres et autres œuvres de type « memento mori » (« souviens-toi que tu vas mourir »), exprimant la vanité de la vie terrestre. Le modèle illustré est un modèle courant dans la production allemande du XVIe siècle. Durant ce siècle et le début du suivant, de nombreuses horloges de table de type crucifix sont créées : en laiton doré, celle-ci représente une scène de calvaire avec la Vierge Marie et Marie Madeleine debout au pied de la croix, devant laquelle est déposé un crâne. Le corps du Christ mort est surmonté de l’inscription « INRI » (Jésus de Nazareth Roi des Juifs), conformément aux Ecritures, ici sur un support postérieur au bâti. Des variantes du sujet illustrent Saint Jean Baptiste à la place de Marie Madeleine et accumulent des ossements au pied de la croix. La sphère placée au sommet est soulignée d’un cercle d’argent tournant, ponctué de chiffres romains, sur lequel défile l’heure désignée par un index fixe en acier. Quant au boîtier de l’horloge, il contient le mouvement, qui possède une fusée à chaîne et un échappement à roue de rencontre. Placé sur six pieds boules, il est mouluré, gravé et ajouré dans sa partie supérieure, pour laisser échapper le son de la cloche qu’il contient : la sonnerie se déclenche au passage des heures et souligne l’écoulement du temps ...