Description
Croix processionnelle
La rare représentation du cycle de la vie du prophète Élie suggère que cette croix a été effectuée à l’intention d’une église ou d’un monastère dédié à Élie.
Sur les bras transversaux sont représentés, au repoussé, les personnages de la Deisis, en buste, à l’intérieur de médaillons. Le Christ bénissant est au centre, accompagné des inscriptions IC XC ; de chaque côté, Marie. Les autres bras portent les images des archanges Michel, en haut, et en bas, de manière identique, Gabriel.
Le dos de la croix est illustré du cycle de la vie du prophète Élie, gravé et niellé. En haut, le prophète en pied présente un phylactère déroulé avec le texte suivant :
ΥΙΚCΚΥΙΗΨΙΧΙCΟΥΟΥΚΕCΤΥCΤΟCΕΠΙΤΙCΓΙΙΜΙΔΙΑCΤ ΟΜΑΤΟCΜΥ
Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, il ne pleuvra pas sur terre sinon par mon ordre [menace d’Élie au roi Achab].
L’image principale, au centre, montre l’ascension d’Élie. D’une main, il tient les rênes des chevaux, de l’autre, il brandit une croix.
Au-dessous, le cycle d’Élie est interrompu au profit de celui d’Élisée. Celui-ci, en pied, se prosterne et reçoit son manteau comme le confirme le commentaire tiré du Livre des Rois (II,2), soit le prophète Elisée recevant la mélote d’Élie.
Le bras gauche montre les chevaux tirant Élie, ainsi que la Sunamite tendant de la nourriture à Élisée (désigné comme Élie). La scène est légendée « Livre des Rois, II,4,8 ». Le bras droit porte la résurrection du fils de la Sunamite (Livre des Rois, II,4,20-30).
Les inscriptions comportent des fautes et les deux prophètes sont confondus ; les deux prophètes sont contemporains et ont accompli leur ministère sous le règne d’Achab et de ses fils. Élisée, disciple d’Élie, hérite du manteau symbole de sa fonction, lorsqu’Élie monte au ciel. Ce vêtement est symbole de son ministère. Les analogies de leurs miracles respectifs contribuent aussi à cette erreur.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Marielle Martiniani-Reber (dir.), Byzance en Suisse, catalogue d'exposition, Genève, Musée Rath, Genève, du 4 décembre 2015 au 13 mars 2016, Milan, 2015, p. 315, n° 357
Martiniani-Reber Marielle (dir.), Antiquités paléochrétiennes et byzantines, IIIe-XIVe siècles : collections du Musée d'art et d'histoire - Genève, Genève, Milan: Musée d'art et d'histoire, 5 Continents, 2011, p. 64-66, n° 27
Byzanz Pracht und Alltag, [Exposition, Bonn, Kunst und Austellunghalle des Bunderespublik, 26 février-13 juin 2010], Münich, Hirmer, 2010, p.157, fig. 33
de Castro Valdès César Garcia (ed.), Signvm Salvtis Cruces de Orfebreria de los Siglos V al XII, KRK ediciones, 2008, pp. 326-329, n° 62
Cäsar Menz, Musée d'art et d'histoire, Genève, Genève/Zurich, Banque Paribas (Suisse), Institut suisse pour l'étude de l'art, 2008, p. 54, fig. 59
Schweizer François, Nielle byzantin : étude de son évolution, Genava, n.s., t. 41, 1993, p. 67-82, p. 69, repr. n/b, n° 1
Schweizer François, "L'art du niellage à l'époque byzantine", Musées de Genève, n° 321, novembre-décembre 1992. p. 10-13, p. 10 repr. coul.
Bank Alice, "Einige Besonderheiten in der Entwicklung der byzantinisichen Metallkunst", dans Metallkunst von der Spätantike bis zum ausgehenden Mittelalter, Berlin, 1982, p. 10-12; ill.1 et 2
Miroslav Lazovic, Nicolas Dürr, Harold Durand, Claude Houriet, François Schweizer, "Objets byzantins de la collection du Musée d'art et d'histoire", Genava, n.s., t. 25(1977), p. 5-62, p. 27-30, p. 38-46, fig. 18 et fig. 24, n° 16
Expositions
Cette œuvre figure dans la publication MAH
Autour des métiers du luxe à Byzance
Autour des métiers du luxe à Byzance
Le colloque "Autour des métiers du luxe à Byzance" a été organisé à l’occasion de l’exposition "Byzance en Suisse", qui s'articulait en bonne partie autour du "Livre du Préfet" (règlement des professions à Constantinople au début du dixième siècle).
De nombreux spécialistes suisses et internationaux y ont abordé les thématiques suivantes: les objets de luxe qui nous sont parvenus, ceux présents dans la littérature et dans l’iconographie, les échanges diplomatiques, la réglementation des professions du luxe, le travail de l’orfèvrerie et de la soie, ainsi que le mode de vie de la cour et de l’aristocratie.
Cette publication a été réalisée avec le soutien de la Fondation Migore