L’irrévérence et la virulence de la critique de Töpffer à l’égard du fanatisme religieux atteignent un sommet dans cette page représentant l’affrontement de la religion réformée et du catholicisme. La première a les traits d’un pasteur non identifié, la seconde ceux de Jean-François Vuarin (1769-1843), curé de Genève de 1806 à sa mort. Tous deux joutent férocement au-dessus des flammes de l’Enfer, où des diablotins précipitent indifféremment les brebis de l’une ou l’autre religion. Dans un premier temps, l’artiste avait choisi un crucifix comme arme du catholicisme, ce que révèle une observation en lumière transmise. Prudent (ou soucieux de symétrie dans sa composition ?), il lui préfèrera finalement les effigies d’Ignace de Loyola et de saint Dominique, respectivement fondateurs de la Compagnie de Jésus et de l’ordre mendiant des dominicains.