Comme il est rapporté dans le Compte rendu de l’Administration municipale pendant l’année 1905, cette série de fragments fut acquise par voie d’échange par l’intermédiaire de Georges Nicole, ancien membre de l’École française d’Athènes (EFA) et au bon vouloir de Valérios Staïs, alors directeur du Musée national archéologique d’Athènes. Georges Nicole, spécialiste de céramique grecque antique, fut par ailleurs le premier membre suisse de l’EFA (1902-1903), le plus ancien établissement étranger dévolu aux recherches archéologiques en Grèce et fondé en 1846. Figure incontournable de l’archéologie classique en Suisse, Waldemar Deonna lui succèdera, avant d’exercer comme professeur à l’Université de Genève (1920-1955) et directeur du MAH (1920-1951).
Les 70 tessons mycéniens de ce lot couvrent une période allant de 1500 (Helladique Récent II A) à 1150 av. J.-C. (Helladique Récent III C Moyen). Leur pâte claire varie du beige rosé au beige orangé. La plupart d’entre eux sont recouverts d’un engobe beige clair. La peinture est de couleur rouge, brune ou noire. Les formes, lorsqu’elles sont identifiables, sont variées. Des alabastres plats, des bols profonds et des jarres à étrier sont bien représentés parmi ce matériel fragmentaire. D’autres types de jarres et de vases à boire telle la kylix, ainsi qu’un fragment de cratère sont également identifiés dans ce lot. Quant aux motifs, dont la liste est longue, on se limitera à noter la présence récurrente de spirales et de triglyphes (fig. 2), à côté de motifs plus rares mais caractéristiques de cette classe céramique : les fleurs (fig. 3), les coquillages (fig. 4), le « tricurved arch », la bande foliée, la boucle hachurée, le motif rocheux (fig. 5) et les écailles.