Humaniser la guerre? CICR, 150 ans d’action humanitaire

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Une exposition pas très jeune public?

À l’occasion des 150 ans sa fondation en 1863 et de la première Convention de Genève signée en 1864, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se dévoile et revient sur son histoire, son évolution et les nouveaux enjeux auxquels il fait face, dans l’exposition Humaniser la guerre?. La présentation s’articule autour de deux axes majeurs: une approche théorique et historique des 150 ans d’action et de droit humanitaire ainsi qu’une mise en situation face au travail et aux questionnements des délégués sur le terrain. Elle plonge le visiteur au cœur de l’humanité en guerre et révèle la complexité des enjeux qui ont nourri l’action du CICR depuis sa création.

Le personnel de l’Agence internationale des prisonniers de guerre devant le Musée Rath, en décembre 1914, © CICR, photo: F. Boissonnas

Dès lors, la visite de cette exposition nécessite de préparer les plus jeunes. En effet, par le biais d’images, de sons et d’objets, parfois violents, la réalité des victimes de conflits armés n’est pas que suggérée; bien au contraire… elle est rendue visible. Comment dès lors aborder cette exposition avec les scolaires et le jeune public, sans entrer dans le sensationnel ou le choquant?

Un parcours imposé

Un cheminement imposé vient structurer l’exposition. Celui-ci débute avec la création du CICR il y a 150 ans, puis plonge le visiteur au cœur des conflits violents qui ont jalonné son histoire au moyen de ressources variées (archives, objets témoins, documents sonores et vidéos). En parallèle, il retrace l’évolution du droit humanitaire international (DIH) sur lequel s’appuie l’institution dans son action, venant ainsi compléter ce volet théorique. Cette première partie se conclut sur l’image contemporaine du CICR, à travers ses délégué-e-s et ses emblèmes.

Le parcours se poursuit par une mise en situation de l’intervention du CICR auprès des victimes, et des impasses auxquelles sont confrontés les délégués, avant d’évoquer les enjeux et défis contemporains auxquels le Comité fait face.

Une confrontation directe à la violence de la guerre

La scénographie plonge le visiteur dans la réalité des délégués sur le terrain. Happé, chahuté, plongé au cœur de 150 ans de conflits armés et d’aide humanitaire, il est confronté à certaines sources qui montrent des scènes de violence pouvant heurter; c’est pourquoi elles sont indiquées par un pictogramme adéquat afin d’avertir les visiteurs.

Pictogramme signalant des scènes pouvant heurter le public

Face à cette une mise en scène dont le propos, tout comme le contenu, est à priori destiné à un public adulte, capable de distinction et de distanciation, comment aborder l’exposition avec une classe?

Les enseignants connaissent bien leurs élèves et sont donc les mieux placés pour évaluer si ces derniers ont les compétences cognitives et socio-émotionnelles nécessaires pour intégrer et assimiler un tel scénario. Le but de la visite est de sensibiliser les enfants à l’histoire et aux enjeux de l’aide humanitaire, sans les choquer.

Il est donc essentiel de ramener la présentation à un contexte historique et culturel. En classe, les élèves doivent être préparés aux images qu’ils peuvent être amenés à voir pendant le parcours et avoir reçu les clefs pour les analyser et les contextualiser.

Choisir un angle de réflexion

La visite peut, par exemple, être centrée sur un aspect précis de l’exposition: l’histoire du CICR, l’évolution du droit international humanitaire, le travail d’un délégué, par exemple. Une réflexion sur des questions plus philosophiques peut également être menée: qu’est-ce qu’une victime? De quoi ai-je besoin pour me sentir bien? Un travail qui devrait être effectué avec les élèves en amont, en classe, l’exposition servant ensuite de contextualisation et d’illustration.

Une expérience réussie

Dans le cadre de l’exposition Humaniser la guerre? CICR – 150 ans d’action humanitaire, le Musée d’art et d’histoire a collaboré avec les écoles primaires de Micheli-du-Crest, Ferdinand-Hodler et Saint-Antoine. Nous avons demandé aux élèves de répondre à la question: De quoi ai-je besoin pour me sentir bien? Suite au débat, les enfants ont eu pour consigne de rendre sur une feuille A5 le fruit de leur réflexion sous la forme d’un dessin ou d’un texte. Les réponses de ces élèves allant de la 1P à la 8P sont présentées dans l’entrée du Musée Rath, sous forme d’une mosaïque.

De quoi ai-je besoin pour me sentir bien? La réponse de Julia, 6P, école Ferdinand Hodler (classe de Danielle Marx et Sandra La Banca

Une réflexion qui fait écho à la salle du sous-sol sur l’évolution de l’aide apportée par la Croix-Rouge aux victimes…

Pour vous préparer à la visite

Pour cette exposition, comme pour tout autre, une visite préparatoire de l’enseignant est primordiale.

Pour mieux vous préparer, le dossier de presse de l’exposition est disponible au téléchargement sur le site du musée. Le 7 mai 2014, un accueil des enseignants est prévu sur inscription à 14h. Les ressources pédagogiques du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge peuvent aussi compléter cette offre.

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