Tapisserie, fragment

6e s. (?)
Œuvre non exposée actuellement

Description

Tapisserie, fragment
Titre
David en Orphée

Datation
6e s. (?)
Lieu de création
Egypte
Dimensions
haut.: 45 cm
larg.: 82 cm
Matériaux
Tapisserie de laine et lin
Mention obligatoire
Ville de Genève, Musées d'art et d'histoire. Achat, 1988
Numéro d'inventaire
AD 7122

Description
Ce fragment, provenant sans doute d’une tenture, montre un joueur de lyre nimbé assis près d’une lampe à huile et d’un arbre lacunaire, sans doute un pin. L’absence de bonnet phrygien caractéristique d’Orphée et la coiffure bouclée autorisent l’identification du musicien à David. Cependant, les quelques lettres conservées, qui n’ont pu être mises en place, ne confirment pas cette hypothèse; de même que l’absence de représentation d’animaux sur ce tissu très incomplet ne permet pas de voir en ce musicien un David-Orphée avec certitude. Le style reste fidèle à la tradition classique, comme en témoigne la traduction des volumes au moyen de subtils dégradés de couleurs. Le musicien maintient l’instrument de la main droite et joue de la main gauche. Bien que cette main soit incomplète, il semble assuré qu’il n’utilise pas de plectre. Les représentations paléochrétiennes et byzantines de David le montrent vêtu d’une tunique et coiffé de boucles courtes, correspondant ainsi à l’image de ce textile. La mosaïque découverte en 1966 à Gaza révèle un tel musicien identifié comme David par une inscription hébraïque. Il est nimbé et arbore un large diadème. Son costume luxueux l’apparente à un souverain et le distingue d’Orphée habillé simplement, en berger, et coiffé de son couvre-chef phrygien, qui figure sur de nombreuses mosaïques de pavement, soit plus d’une cinquantaine connues à ce jour, sur tout le territoire de l’Empire romain. Sur la plupart, Orphée est présenté assis de trois quarts, à l’instar du musicien de notre tissu. Toutes ces images paléochrétiennes de David musicien dérivent de la représentation d’Orphée, connue sur divers supports comme les peintures des catacombes romaines (Domitille) ou de Doura-Europos, la céramique, les sculptures d’ivoire ou de marbre, de bois comme les portes de Saint-Ambroise de Milan, et surtout les pavements de mosaïques d’églises ou peut-être d’une synagogue comme à Gaza (508/509). Une mosaïque du Musée d’art et d’histoire est un fragment de ce thème. Aux IIIe et IVe siècles, de grands auteurs chrétiens, comme Clément d’Alexandrie ou Eusèbe de Césarée ont mis en parallèle Orphée et le Christ. Plus tard, Georges Pisidès, diacre de Sainte-Sophie de Constantinople entre 610 et 638, qualifiera David d’«Orphée du Seigneur».

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Byzantine et copte
Textiles
Période
Antiquité
Moyen Âge

Bibliographie

Bibliographie

Marielle Martiniani-Reber (dir.), Byzance en Suisse, cat. exp. Genève, Musée Rath, 4 décembre 2015 - 13 mars 2016, Milan: 5 Continents Éditions, 2015, p. 244-245, n° 308

Campagnolo Matteo, Martiniani-Reber Marielle et al., Héros antiques : La tapisserie flamande face à l'archéologie, [Exposition, Genève, Musée Rath, 29 novembre 2013 - 2 mars 2014], Milan, 5 Continents Editions, 2013, p. 181, n° 208

Martiniani-Reber Marielle, Claude Ritschard, Georgette Cornu, Barbara Raster, Tissus coptes, Genève, Médecine & Hygiène, Musée d'art et d'histoire, Genève, 1991, p. 17-55, n° 91

Expositions

Tissus coptes, Genève, Musée d'art et d'histoire, 30.05.1991 - 27.10.1992
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