Fragment du « dictionnaire » bilingue (sumérien-akkadien) connu d'après son incipit Nabnitu « construction, structure », une œuvre qui mérite bien son nom. C'est un chef-d'œuvre de lexicographie qui regroupe le vocabulaire en fonction de l'akkadien et en chapitres commençant par les parties du corps humain, en allant de la tête aux pieds (le chapitre « tête » précède donc les chapitres « nez », « joue », « bouche », etc.). À l'intérieur d'un tel chapitre, par exemple, « bouche » (akk. pû) attire atwû « parler » etc. par attraction sémantique, mais aussi l'homonyme pû « paille », par attraction phonétique. Notre petit fragment se situe tout au début de l'œuvre : il énumère en effet des mots et expressions formées sur banû « bâtir, fonder », car banû est étymologiquement apparenté à Nabnitu, premier mot et titre de l'œuvre ; il mentionne aussi binītu « construction, forme », qui est relié étymologiquement et sémantiquement à banû « construire », mais aussi bīnu « tamaris », qui ne l'est pas, mais pourrait l'être formellement. Il poursuit avec qaqqadu « crâne », la première partie du corps humain à proprement parler. Cette copie date de la période néo-babylonienne (7e-6e siècles avant notre ère). Tablette de la collection Boissier, don de 1938 au MAH. Publiée par A. Cavigneaux dans Altorientalische Studien zu Ehren Pacal Attinger . . ., Orbis Biblicus et Orientalis, vol. 256, p. 65-88, 2012.