En 1806, J. B. Augustin s'installe 25, rue Croix des Petits Champs, où il réalise peu après, à l'intention de sa femme, cette aquarelle de son atelier, élégante pièce d'une discrète opulence, parquetée "à compartiments", au plafond décoré du "Char de l'Aurore", meublée et décorée au goût du jour. Près de la fenêtre, le chevalet du miniaturiste et sa boîte à pinceaux sont visibles sur le beau bureau plat d'époque Louis XVI, tandis qu'un grand portrait de la miniaturiste Constance Mayer, par Prud'hon, occupe le chevalet de droite. Sur les murs, les peintures semblent être des écoles du nord, et certaines miniatures de la main d'Augustin ont pu être identifiées : près de la fenêtre, le portrait de sa femme, Pauline Ducruet et, contre la cheminée, celui du corniste Frédéric Duvernoy. Un peu plus haut et par-delà la cheminée, un portrait collectif réunit des membres de la famille d'Augustin. Dans la cheminée, sur laquelle trône une pendule sous globe encadrée de jardinières en tôle laquée, l'âtre a été aménagé pour la belle saison, différents objets y sont posés, notamment un modèle de tasse en forme de cygne, qui fut créé en 1810 à la manufacture de Sèvres, puis repris par Dagoty et les frères Darte. Révélateur d'un artiste "arrivé" et prospère, l'atelier rayonne d'un charme vivant, où quelques éléments familiers comme la douillette chancelière sous le bureau, et la tenture placée en travers de la fenêtre pour neutraliser les courants d'air, contribuent à l'impression générale de bien-être. (notice de l'œuvre, in "l'âge d'or du petit portrait", Réunion des Musées Nationaux, 1995)