Ce meuble, appelé « secrétaire en armoire » ou « secrétaire à abattant » doit sa grande popularité à l’économie de place qu’il offre. De forme contournée, il présente une façade ouvrant à un abattant, découvrant cinq petits tiroirs en marqueterie ornés de fleurs, surmontés de trois compartiments. Il est doté de dix panneaux marquetés à décor de fleurs en bois de bout (découpage d’un tronçon de bois en rondelle donnant un motif de veines d’écartement égal) sur fond de bois de rose dans des encadrements d’amarante. De riches bronzes dorés à motifs feuillagés et des agrafes soulignent le décor et les arêtes du meuble. Ces éléments sont destinés, outre leur rôle décoratif, à protéger les angles et les parties saillantes, également à fixer le placage. Enfin, un plateau de marbre rouge et gris veiné de blanc, provenant probablement des carrières du sud de la France, orne son sommet. Estampillé du monogramme B.V.R.B sous le plateau de marbre, ce secrétaire en armoire n’est pas une pièce unique. Plusieurs exemplaires à peu près similaires ont ainsi été identifiés, probablement vendus par le marchand-mercier, Lazare-Duvaux. Bernard II Van Risenburgh est issu d’une dynastie d’ébénistes d’origine hollandaise qui s’est fixée à Paris dès 1696, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le père et le petit-fils se prénommant également Bernard, et chacun d’eux apposant l’estampille B.V.R.B sur ses créations, il est d’usage de les distinguer par un chiffre suivant leur prénom. Bernard II Van Risenburgh est le plus célèbre d’entre eux. Reçu maître en 1733, il produit des meubles de très grande qualité, dont plusieurs sont destinés au château de Versailles. Il est l’un des premiers à cintrer les panneaux de laque de Chine, pouvant ainsi les adapter aux formes galbées alors à la mode.