Cette plaquette représente la scène de l’Annonciation, qui prend place sous un arc en accolade, habilement mouluré. Agenouillé sur la gauche, l’archange Gabriel, s’adresse à la Vierge, l’index pointé dans sa direction. À l’origine, il tenait de sa main gauche une extrémité de la longue banderole. Ce geste du doigt ainsi que la banderole qui se déroule signifient la parole : l’archange annonce le message divin à Marie. Surprise dans sa lecture, celle-ci lève sa main droite en signe d’acceptation, tout en gardant son livre dans sa gauche. Au-dessus des personnages, la dimension céleste est appuyée par la présence de Dieu le Père, qui tient l’autre extrémité de la banderole, et de la colombe qui s’élance vers la Vierge. Au centre, un vase contient une grande fleur de lys, symbole de la virginité de la Vierge. La sculpture en ajour demande de la dextérité. Ici les jours sont de grande taille, sans pour autant fragiliser la pièce. L’adresse du sculpteur s’observe aussi dans la brillante superposition de divers éléments, malgré la faible épaisseur de l’ivoire : la banderole se déploie devant l’aile de l’ange, la colombe vole devant cette même aile et l’auréole de Marie. Si les ateliers du nord de la France ou de l’Angleterre sont rompus à cette technique difficile au début du XVe siècle, on ignore cependant le nom de l’artiste.