Photographie appartenant aux archives de l'égyptologue genevois, Édouard Naville. Elle est signée Jean Pascal Sebah, photographe français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle représente la façade du Petit temple d'Abou Simbel, datant du règne Ramsès II (XIXe dynastie). C'est un spéos, qui se trouvait sur la colline de d'Ibshek, sur la rive occidentale du Nil. Il est dédié à l'épouse de Ramsès II, Néfertary, représentée sous les traits d'Hathor. Sa façade, d'environ 12 m. de haut, est composée de six statues colossales debout. Les deux statues centrales représentent Ramsès II portant la couronne blanche, de chaque côté se trouve Néfertary portant la couronne solaire, puis aux extrémités Ramsès II, portant à gauche la couronne blanche et à droite la couronne atef. Les enfants royaux encadrent les jambes de six statues (voir Obsomer, C., Ramsès II, Paris, 2012, pp. 384-396). Ce temple ne se trouve aujourd'hui plus à son emplacement d'origine. En effet, à la suite de la construction des barrages d'Assouan et de la montée des eaux qu'elle a provoquée, les collines sacrées de Méha et d'Ibshek, sur lesquelles étaient construits le Grand temple (inv. A 2007-0024-02-015) et le Petit temple, se sont vues entièrement englouties. L'Unesco entama donc une campagne pour le sauvetage des temples de Nubie et il fut décidé du déplacement des bâtiments au bord du lac Nasser, né de la montée des eaux, sur des collines artificielles, à environ 70 kilomètres de la deuxième cataracte du Nil. Pour cela, les temples furent découpés en 1042 blocs, déplacés et remontés sur le site définitif. Ils sont protégés de dômes en béton que recouvrent deux collines artificielles (voir Säve-Söderbergh, T., Victoire en Nubie. La campagne internationale de sauvegarde d'Abou Simbel, de Philae et d'autres trésors naturels, Paris, 1992, pp.102-136).