En juin 1905, sur la plage de Phalère, au soleil couchant, toute une population s’est réunie pour un bain collectif dans le golfe Saronique.Dès son invention, la photographie est utilisée par les archéologues et les épigraphistes, qui trouvent dans cette technique une façon objective de documenter fidèlement les monuments, leurs trouvailles ou encore le terrain que les fouilles archéologiques détruisent irrémédiablement. De 1903 à 1939, l’archéologue Waldemar Deonna (1880-1959) effectue de nombreux voyages autour de la Méditerranée. Il documente sites et monuments antiques par des écrits et des prises de vue. À l’époque, les ouvrages illustrés sont rares ; les photographies constituent un support indispensable pour les recherches archéologiques, mais aussi pour les cours et les conférences que Deonna, devenu professeur à l’Université de Genève, puis directeur du Musée d’art et d’histoire, donne en Suisse et à l’étranger. Parallèlement à la documentation en lien avec les fouilles ou l’étude d’objets, Waldemar Deonna porte aussi son regard sur le pays et ses habitants. Prises de vues de paysages exotiques, scènes de la vie quotidienne, portraits de Grecs constituent des albums de souvenirs, que l’éloignement dans l’espace et le temps rendent particulièrement précieux.