Description
Peinture murale, fragment
Titre
Centaure
Sur un fond rouge qui transparaît par endroits, un centaure au visage juvénile, être hybride mi-homme mi-cheval symbolisant la nature sauvage, le bras gauche enveloppé d’une peau de bête, brandit un bâton au cours d’un combat qui l’opposait sur la partie perdue de la fresque à l’un ou l’autre de ses ennemis légendaires, peut-être Hercule ou les Lapithes. En arrière-plan se dresse un pilastre au chapiteau feuillu et à droite s’ouvre une embrasure bordée de bleu.D'après les indications transmises par le donateur, Walter Fol, ce fragment de fresque a été acquis par celui-ci en même temps qu’un autre figurant une gazelle s’abreuvant (MF 3793). Tous deux auraient été découverts en 1867 dans les ruines de la fameuse bibliothèque d’Asinius Pollion, première bibliothèque publique de Rome construite en 38 av. J.- C. sur l’Aventin. Sur un fond rouge, un centaure se précipite vers le spectateur en brandissant un bâton ; en arrière-plan se dresse un pilastre, et à gauche s'ouvre une embrasure bordée de bleu. L’attribution de cette représentation à la deuxième phase (ornementale) du second style pompéien concorde avec la datation qui découle du contexte de découverte indiqué et avec l’utilisation du rouge cinabre, dont l’usage, répandu au Ier siècle av. J.-C., disparaît après l’an 50.
Gaius Asinius Pollio (76 av. J.-C. - 4 ap. J.-C.) était un historien romain, homme de lettres et d'État qui joua un rôle actif dans les évènements de la fin de la République. Partisan d'abord de Jules César dans la guerre civile contre Pompée, puis de Marc Antoine. Il fut consul en 40 av. J.-C. ; il contribua à faire conclure le traité de Brindisi entre Marc Antoine et Octave. Il refusa de se battre contre Marc Antoine à Actium, mais devint un partisan de l'avènement d'Octave, futur empereur Auguste. Pollion écrivit une histoire des guerres civiles, qui n'a malheureusement pas survécu, mais fut utilisée par Appien et par Plutarque. Il écrivit aussi des tragédies et des poèmes érotiques, et se forgea une réputation d'orateur. Il fonda la première bibliothèque publique à Rome. (Dictionnaire de l'Antiquité, Université d'Oxford, Ed. Robert Laffont, 1993, pp 793-794)
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Marin Jean-Yves, MAH : Les Collections du Musée d'art et d'histoire de Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, 2019, p. 56
Morel-Deledalle Myriame (dir.), Migrations divines, catalogue d'exposition, Marseille, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, 4 juin-16 novembre 2015, Arles, Marseille: Actes Sud, MuCEM, 2015, p. 32, n° 13
Ritschard Claude (dir.), Animaux d'art et d'histoire. Bestiaire des collections genevoises, catalogue d'exposition, Genève, Musée d'art et d'histoire, 30 mars-24 septembre 2000, Genève: Musée d'art et d'histoire de Genève, 2000, p. 206, n° 132, p. 177, repr. coul. (publiée sous le faux numéro M 3792)
Fuchs Michel, Peintures romaines dans les collections suisses, BullCEPMR 9, Paris, 1989., p. 71 (18b), fig. 21a
Loche Renée (dir.), Sauver l'art ? Conserver, analyser, restaurer, catalogue d'exposition, Genève, Musée Rath, 18 mars-16 mai 1982, Genève: Éditions du Tricorne, 1982, cat. n° 23, p. 108-110 (par Jacques Chamay) ; p. 109 repr. n/b
Fol Walther (dir.), Catalogue du Musée Fol. Peinture artistique et industrielle, 3, Genève, Paris: H. Georg, Cherbuliez, Sandoz et Fischbacher, 1876, n° 3792, p. 337