Description
Morion de la garde de Henri II, roi de France
Forgé d'une seule pièce et doté d’un porte-plumail en forme de cartouche du côté droit de la nuque, ce morion se distingue par le caractère exceptionnel de son décor. La crête et le bord sont gravés de trophées d’armes et d’instruments de musique, d’angelots et de grotesques, tandis que le timbre (calotte du casque) reçoit de chaque côté trois grandes fleurs de lys disposées en triangle et trois croissants entrelacés, le tout se détachant sur un fond granulé. À l’origine, tant les lys que les croissants étaient dorés, mettant en évidence les armes du royaume de France ainsi que l’emblème du commanditaire, Henri II (1519-1559). Devenu dauphin en 1536, celui-ci prit pour devise un croissant de lune, voulant ainsi exprimer qu’à l’instar de la lune, qui est à l’apogée de son éclat lorsqu’elle est pleine, l’héritier du trône ne serait en mesure de montrer toute sa valeur qu’au jour où il recevrait le royaume en héritage. Conservé par la suite, l’emblème du croissant, porté également sous la forme de trois croissants entrelacés, fait aussi allusion à sa liaison de longue date avec Diane de Poitiers, dont le prénom évoque la déesse antique de la lune et de la chasse. Ledit emblème, accompagné du chiffre du roi (un H combiné avec deux D ou deux C, selon qu’on se plaise à y lire le nom de sa favorite ou celui de son épouse, Catherine de Médicis) apparaît sur quelques-unes des armes conservées de Henri II. Quant au casque du musée, dépourvu du chiffre royal, il a dû appartenir à un membre de la garde du souverain; c’est le seul exemplaire qui soit parvenu jusqu’à nous.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Marin Jean-Yves, MAH : Les Collections du Musée d'art et d'histoire de Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, 2019, p. 98, fig.
Godoy José-Andrés, Un morion de la garde d'Henri II, roi de France, Genava, n.s., t. 41, 1993, pp. 83-106