La situation géographique privilégiée de la ville lovée au bout du lac Léman, entourée des montagnes du Jura d’une part et des Alpes dominées par le Mont-Blanc d’autre part, exerce une fascination constante sur les artistes, à laquelle les graveurs et peintres sur émail n’ont pas échappé. La ville et sa campagne, ses points de vue (notamment depuis Pregny Chambésy face au Mont-blanc) ont constitué un répertoire iconographique de prédilection, dès le début du XIXe siècle. Ces œuvres correspondent au goût pour la promenade développé à cette époque, que les villégiatures des étrangers adonnés au tourisme renforcent dès 1840. Les peintres sur émail de Genève ont diversifié le catalogue de leurs modèles, en réalisant non seulement des vues de Genève mais aussi des paysages lacustres et alpins célèbres, ou des sites liés à l’histoire nationale. Ces images alimentent une production de montres et de bijoux, qui offrent, grâce aux volumes généreux alors en vogue, des espaces confortables pour les peintures en miniature.