Canon cylindrique diminuant de largeur vers la bouche, qui est renforcée en balustre pour servir de base au fer de hache curviligne, solidaire du bec de corbin, fixé à l'extrémité. Au tonnerre, crochet de fixation à gauche et à droite, boîte avec platine à rouet vissée sur la culasse et tenon de fixation sur le bas du milieu du canon. Poignée creuse, recouverte de velours rouge très usé mais moderne, avec rondelle-calotte de protection à l'avant, et, à l'arrière, pommeau-boule s'ouvrant par une charnière, permettant de loger les balles ou les pierres à feu de rechange. Platine avec couvre-rouet en accolade; chien à corps plat, renflé à l'extrémité supérieure, où il finit en mâchoire inférieure après un orifice décoratif en cercle. La mâchoire inférieure est pourvue, à l'intérieur, d'une rainure latérale où s'engage la tige de guidage de la mâchoire supérieure coulissante; cette dernière, profilée, finit à l'arrière en crête relevée; vis de serrage à tête carrée. Ressort du chien finissant en palmette; couvre-bassinet actionné par une tige-bouton poussoir et crochet de sûreté à la queue. Surface entièrement gravée de rinceaux de feuillages, de fleurs, de volatiles et de quelques personnages qui se détachent en grande partie sur un fond granulé. Les gravures avec des feuillages et un mascaron figurant sur le couvre-bassinet, le chien et son ressort, sont d'un type différent de celui du reste de la pièce. Parmi les différents motifs, signalons sur le canon une chouette et un couple humain en habit du temps qui tiennent ensemble une coupe; sur la hache, la Fortune et un homme avec une lance ou un épieu; enfin, sur le corps de la platine, trois perroquets ainsi qu'une aigle bicéphale sur le couvre-rouet. Six haches d'armes-pistolets à rouet, analogues mais différemment décorées, datables vers 1570-1580, sont conservées à Berlin (Museum für Deutsche Geschichte, inv. W. 2254), à Dresde (Historisches Museum, inv. T 76-78), au Château Marienburg et à Paris (Musée de l'Armée, inv. K. 95). Des exemplaires à manche en bois, ou d'un autre style, figurent à Berlin (Museum für Deutsche Geschichte, inv. W. 3352, à mèche et à rouet), à Bruxelles (Musée royal de l'Armée, collection de la Porte de Hal, inv. H 799/IX.100), à Liège (Musée d'Armes, inv. 10255), à Londres (Wallace Collection, inv. A 1239) et à Saint-Pétersbourg (Musée de l'Ermitage, inv. 3.O. 5392 et 6432). Trois pièces singulières, l'une avec mécanisme interne et les deux autres avec platines à ressort extérieur, se trouvent respectivement à Dresde (Historisches Museum, inv. T 75, vers 1550) et à Venise (Palazzo Ducale, inv. Q 7-8, vers 1520). Signalons encore l'exemplaire inv. K. 60 de la Real Armeria de Madrid, daté de 1551, ayant appartenu à Philippe II, qui présente sur le couvre-rouet, comme la hache-pistolet du Musée, une aigle bicéphale.