Figurine funéraire, fragment

Fin XVIIIe dyn. – XIXe dyn.
Couleurs
Œuvre non exposée actuellement

Description

Figurine funéraire, fragment
Titre
Figurine d'un premier prophète de Montou

Datation
Fin XVIIIe dyn. – XIXe dyn.
Dimensions
haut.: 8.25 cm
larg.: 4.4 cm
prof.: 2.85 cm
Matériaux
Céramique siliceuse émaillée, blanche (linceul), ocre rouge (visage et mains), marron (perruque), détails et inscription peints en noir aux oxydes (yeux, sourcils, collier, houes, sac, palanche, vases, baquet), présentant des défauts de fabrication et de cuisson (fissure autour du visage). Forme : fragment avec la tête et la partie supérieure du buste, momiforme. Trou de fixation moderne dans la cassure
Mention obligatoire
MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Achat, 2014
Numéro d'inventaire
A 2014-0002

Description
La matière, une "faïence égyptienne" blanche rehaussée de rouge (visage et mains), de marron (perruque mi-courte recouvrant les oreilles) et de noir (yeux et sourcils, collier, pectoral, détail des outils agricoles et inscription) permet de rattacher cette figurine momiforme au Nouvel Empire (fin de la XVIIIe ou XIXe dynastie). Un large collier orne sa poitrine, ainsi qu'un pectoral. Les mains émergent du suaire et empoignent chacune une houe. Dans le dos est figuré un sac en fibres lâches disposé obliquement, un petit baquet trapézoïdal, ainsi qu'une palanche à laquelle sont suspendus deux récipients arrondis. Le texte (chapitre VI du Livre des Morts) nommait le propriétaire, mais il est largement lacunaire : "Que soit illuminé le premier prophète de Montou […] juste de voix. Il dit : […]" "[…] tout travail qui se fait […]". L'appartenance du propriétaire au clergé du dieu Montou permet de postuler une origine dans la région thébaine. Les jambes de cette figurine funéraire manquent. Les figurines funéraires apparaissent dès le Moyen Empire (vers 2000 av. J.-C.) et leur fonction est d'emblée précisée : à chaque fois que le défunt pourrait être appelé à effectuer dans l'Au-delà une corvée ou une autre tâche agricole (car même si les champs sont d'une fertilité quasi divine, il faut bien les cultiver si l'on veut se nourrir), une figurine (appelée « chaouabti » ou « ouchebti », selon les époques) répondra à sa place et effectuera la besogne pénible en son nom. Les plus anciens exemplaires arborent la forme d'une momie et sont fabriqués en pierre ou en bois ; ils sont déposés, uniques ou par paire dans les caveaux des sépultures. Après quelques vicissitudes durant la Deuxième Période intermédiaire, des figurines funéraires soignées réapparaissent au Nouvel Empire (vers 1500 av. J.-C.), époque pendant laquelle elles connaissent un développement particulièrement riche. Peu à peu, elles seront munies d'outils agricoles et d'un sac ; leur nombre s'accroît progressivement pour atteindre le chiffre « canonique » de trois cent soixante-cinq figurines momiformes au nom d'un même défunt (soit une par jour de l'année selon le comput pharaonique), surveillées par trente-six chefs dizeniers vêtus d'un pagne et tenant un bâton ou un fouet. On observe également une très grande variété de taille et de matière (bois, pierre, terre crue ou cuite, métal, « faïence » égyptiennes, etc.). La production des périodes suivantes tend à une uniformisation : le nombre et la hiérarchie sociale sont respectés durant la Troisième Période intermédiaire, mais la « faïence » et la terre semblent de règle. Durant la Basse Époque (dès 664 av. J.-C.), l'iconographie ne distingue plus les ouvriers des chefs (tous sont momiformes) et les artisans ne les réalisent plus guère qu'en « faïence » égyptienne. Les figurines les plus élaborées sont inscrites d'une formule qui précisent leur rôle et leur devoir. Il s'agit du chapitre VI du Livre des Morts, parfois abrégé, enjoignant le chaouabti à se mettre au travail à l'appel du défunt, et précisant qu'il devra « faire croître les champs, irriguer les berges, transporter le sable d'est en ouest et vice-versa », probable expression de la soumission du travailleur ad absurdum.

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Collection(s)
Egypte et Nubie
Période
Antiquité
Inscriptions
inscription, peinte aux oxydes autour des jambes de part et d'autre d'une colonne dorsale, deux lignes (la seconde partiellement conservée), texte se terminant sur la colonne dorsale, lecture de droite à gauche, texte lacunaire, trad. J.-L. Chappaz 2014 : Que soit illuminé l'Osiris, premier prophète de Montou […] juste de voix. Il dit […] tout travail qui se fait […]
Emplacement d'origine
Thèbes, Louqsor (?)

Bibliographie

Bibliographie

Vente aux enchères publiques, ordre des vacations, [vente, Genève, 11-13 mars 2014], 2014., p. 45, n° 586

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