Figurine funéraire, fragment

Psammétique I (Nitocris Ière, entre 656 et 586 av. JC)
Couleurs
CETTE ŒUVRE EST EXPOSÉE AU Musée d'art et d'histoire

Description

Figurine funéraire, fragment
Titre
Figurine de la divine adoratrice d'Amon, Nitocris Ière

Datation
Psammétique I (Nitocris Ière, entre 656 et 586 av. JC)
Dimensions
haut.: 4 cm
larg.: 5.2 cm
prof.: 3.7 cm
Matériaux
Pâte auto-émaillée turquoise, très dure (type "glassy faience"), moulée, traits du visage modelés (sourcils, yeux, nez, bouche), décor incisé (corde, sac). Forme : momiforme, fragment avec la tête et la partie supérieure du buste. Trou de fixation moderne dans la cassure
Mention obligatoire
MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Don anonyme, 1998
Numéro d'inventaire
A 1999-2286

Description
Le personnage porte une perruque tripartite, lisse, laissant les oreilles dégagées. Un petit disque peu élevé, sorte de modius, recouvre le crâne. Une uraeus orne le front. Le visage est allongé. Les yeux ne sont pas rehaussés de maquillage. Sur les épaules, on distingue encore le haut des outils aratoires, un hoyau à droite et une houe à gauche, en léger relief. Une corde striée est incisée le long de la mèche antérieure gauche de la perruque, elle se dédouble ensuite à l'arrière, supportant un sac trapézoïdal quadrillé, posé sur l'épaule gauche. Plusieurs figurines funéraires de cette divine adoratrice furent découverts à Médinet Habou. Autres exemplaires : Le Caire, Musée égyptien; Chicago. Pour d'autres figurines de Nitocris Ière, aujourd'hui au Caire et à Chicago, voir J.-F. et L. AUBERT, "Statuettes égyptiennes", Paris, 1974, p. 232. Les figurines funéraires apparaissent dès le Moyen Empire (vers 2000 av. J.-C.) et leur fonction est d'emblée précisée : à chaque fois que le défunt pourrait être appelé à effectuer dans l'Au-delà une corvée ou une autre tâche agricole (car même si les champs sont d'une fertilité quasi divine, il faut bien les cultiver si l'on veut se nourrir), une figurine (appelée « chaouabti » ou « ouchebti », selon les époques) répondra à sa place et effectuera la besogne pénible en son nom. Les plus anciens exemplaires arborent la forme d'une momie et sont fabriqués en pierre ou en bois ; ils sont déposés, uniques ou par paire dans les caveaux des sépultures. Après quelques vicissitudes durant la Deuxième Période intermédiaire, des figurines funéraires soignées réapparaissent au Nouvel Empire (vers 1500 av. J.-C.), époque pendant laquelle elles connaissent un développement particulièrement riche. Peu à peu, elles seront munies d'outils agricoles et d'un sac ; leur nombre s'accroît progressivement pour atteindre le chiffre « canonique » de trois cent soixante-cinq figurines momiformes au nom d'un même défunt (soit une par jour de l'année selon le comput pharaonique), surveillées par trente-six chefs dizeniers vêtus d'un pagne et tenant un bâton ou un fouet. On observe également une très grande variété de taille et de matière (bois, pierre, terre crue ou cuite, métal, « faïence » égyptiennes, etc.). La production des périodes suivantes tend à une uniformisation : le nombre et la hiérarchie sociale sont respectés durant la Troisième Période intermédiaire, mais la « faïence » et la terre semblent de règle. Durant la Basse Époque (dès 664 av. J.-C.), l'iconographie ne distingue plus les ouvriers des chefs (tous sont momiformes) et les artisans ne les réalisent plus guère qu'en « faïence » égyptienne. Les figurines les plus élaborées sont inscrites d'une formule qui précisent leur rôle et leur devoir. Il s'agit du chapitre VI du Livre des Morts, parfois abrégé, enjoignant le chaouabti à se mettre au travail à l'appel du défunt, et précisant qu'il devra « faire croître les champs, irriguer les berges, transporter le sable d'est en ouest et vice-versa », probable expression de la soumission du travailleur ad absurdum.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Egypte et Nubie
Période
Antiquité
Emplacement d'origine
Medinet Habou

Bibliographie

Bibliographie

Chappaz Jean-Luc, Enrichissements du département d'archéologie en 1999. Antiquités égyptiennes, Genava, n.s., t. 48, 2000, p. 223-225, p. 223, 225 fig. 2 repr. n/b

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