Buste de femme portant la tunique, un manteau retenu sur l'épaule par une fibule à pendentif et un second couvrant tête et bras. Elle est coiffée d'un turban, retenu en bas par un diadème richement orné sur lequel il déborde. Sur les tempes, des mèches de cheveux remontent sur le turban et d'autres tombent librement le long du cou. Elle porte de grosses boucles d'oreilles en grappes, un collier à médaillon central sur le cou, une double chaîne avec médaillons et un autre collier perlé sur le haut de la poitrine. Sa main droite tient le bord du manteau supérieur et l'autre, quenouille et fuseau. L'épitaphe, en araméen, rehaussée de peinture rouge (quelques traces conservées), est gravée sur le socle : « Ahata, fille de Salê. Hélas! Barnaï a fait ceci en son honneur »Le lot de dix reliefs funéraires (inv. 8188 à 8197) auquel appartient cette fermeture de loculus (cavité dans laquelle était placé le défunt) provient de « fouilles » menées à Palmyre par un ami du vendeur, chef de transport de la ligne de chemin de fer Jaffa-Jérusalem, auprès duquel le musée acquit par ailleurs nombre de ses verres de Palestine (inv. 1326 à 1339 et 5890 à 5898). Les vêtements à la mode grecque qu'arbore ce buste féminin placent sa création à partir du milieu du Ier siècle. Les longues mèches ondulées, de même que les yeux, soulignés par une bordure en saillie et des cercles concentriques – iris et pupilles peints en noir à l'origine – le situent avant le milieu du IIe siècle ; datation confirmée par la présence de boucles d'oreilles en grappes de raisin, de tradition hellénistique, d'une fibule trapézoïdale (épingle de sûreté pour vêtement), ainsi que d'un fuseau et d'une quenouille, allusion aux fonctions domestiques de la femme. Le bandeau frontal qui retient le turban, décoré de motifs géométriques et végétaux stylisés encore inexistants au Ier siècle, permet d'affiner la datation au début du IIe siècle. La position des doigts de la main gauche indiquerait le chiffre six, nombre « parfait » qu'on associe parfois au mariage.