Ce lustre est composé d’une large plate-bande percée de six trous pour les godets. Il est pourvu de trois anneaux de suspension et de chaînes à maillons terminées par un crochet. Sur le disque est inscrite une dédicace en grec divisée en trois registres entre les trous, une partie intermédiaire étant laissée sans inscription : ΥΠΕΡ/ΕΥΧΗ CΘεω/ ΔΟΡΟΥ, soit « que la prière de Théodore soit exaucée ».Si les fouilles archéologiques ont principalement livré des instruments d’éclairage utilisés dans un cadre domestique, nous connaissons mieux les luminaires, lampes et lustres qui furent employés dans les édifices religieux byzantins. Les documents écrits que nous avons conservés, nous renseignent, pour la plupart, sur l’éclairage des églises. Le texte le plus significatif est sans conteste l’Ekphrasis (Description) de Paul le Silentiaire, composée à l’occasion de la seconde consécration de Sainte-Sophie de Constantinople, en 562. Il nous relate qu’à la coupole, pendaient des polykandela (lustres) circulaires ou cruciformes, accrochés par de lourdes chaînes. Dès le IVe siècle, suite à l’invention de la lampe de verre, les artisans rivalisent de créativité pour créer des couronnes métalliques à suspendre, aptes à recevoir un nombre considérable de lampes-coupelles de verre. Faits d’alliages métalliques, de bronze, d’argent ou même d’or, ces polykandela, deviennent les plus prestigieux luminaires des églises d’Orient. Pour les plus grands d’entre eux, on crée exprès, sous la coupole, des structures polygonales suspendues (nommées choroi), desquelles pendent des dizaines de polycandela.