Ce collier, recomposé de 57 perles d'ambres et 8 perles de verre, provient de la tombe 158 de la nécropole de Giubiasco (Tessin), mise au jour en mars 1901. Constituée d'une fosse en pleine terre avec couverture de dalles, ses dimensions réduites (à peine 1 m de long pour 40 cm de large) signalent qu'il s'agit d'une tombe de femme, peut-être d'enfant. Ces observations concordent avec les artefacts retrouvés, parmi lesquels des fibules et des boucles d'oreilles, qui permettent de dater l'ensemble du début de la période de la Tène moyenne (LT C1, seconde moitié du IIIe siècle av. J.-C.). La position des fibules dans la partie inférieure du corps pourrait indiquer que la défunte était revêtue d'un suaire.Composé de 57 perles d'ambre et de 8 perles de verre, ce collier provient d'une importante nécropole du sud des Alpes, utilisée de l'âge du bronze à l'époque romaine, située à Giubiasco (canton du Tessin). Renfilées dans un ordre arbitraire, ces perles ont été retrouvées dans une tombe à inhumation de petites dimensions − abritant une femme ou un enfant −, avec des fibules et des boucles d'oreilles permettant de dater l'ensemble du début de la période de la Tène moyenne. Constituée principalement d'ambre, résine fossile aux vertus protectrices importée de la Baltique, cette parure témoigne d'échanges lointains à travers les Alpes. Par ailleurs, en plus de sept perles en verre monochrome bleu et vert courantes au second âge du fer, une perle en fritte grise décorée d'anneaux concentriques jaunes (matière vitrifiée obtenue à basse température) corroborerait la longue survivance d'éléments typiques du premier âge du fer. Identifiée à la fin du XIXe siècle à l'occasion de la construction de la ligne ferroviaire du Gothard, la nécropole de Giubiasco fut fouillée dès 1900 sans rigueur scientifique. L'essentiel du mobilier des quelque six-cents tombes mises au jour a été acquis par le Musée national suisse de Zurich dès la découverte. Les « doublets » furent revendus en Suisse et à l'étranger, parmi lesquels les quatre-vingt-huit objets de Giubiasco achetés par le Musée d'art et d'histoire en 1905. Entreprise en 2001, l'étude systématique de tous les ensembles conservés provenant de la nécropole de Giubiasco et de la documentation de fouille – qui hélas ne prit en considération ni les défunts eux-mêmes ni les traces des offrandes périssables qui les accompagnaient – a donné lieu à une publication exhaustive en 3 volumes : Luca Tori et al. (dir.), La necropoli di Giubiasco (TI), Zurich, Musée national suisse et éditions Chronos, Collectio Archaeologica 2-4-8, 2004-2010.