La chronométrie de marine développée en Angleterre et en France au XVIIIe siècle constitue une étape de recherche cruciale dans la recherche de la précision et de la régularité de marche des garde-temps. Pierre-Louis Berthoud (1754-1813) succède à son oncle Ferdinand (1727-1807) dans le titre d’« Horloger Mécanicien de la Marine » et membre de l’institut. Les mêmes objectifs conduisent Jämes-César Pellaton (1873-1954), au Locle, à perfectionner un mouvement à tourbillon, qu’il présente avec succès dans les concours des Observatoires chronométriques de Genève et Neuchâtel. En horlogerie mécanique, le « tourbillon » (cage permettant à l’organe réglant de tourner sur lui-même) aspire à l’origine à une mesure du temps plus régulière, de précision chronométrique. Breveté par Abraham-Louis Breguet en 1801, il fait ensuite l’objet de variantes, sur le même principe: le tourbillon se compose d’une cage tournant sur elle-même, dans laquelle sont réunis l’organe réglant (le balancier-spiral) ainsi que les organes de l’échappement. Cet ensemble effectue un tour par minute, à mesure que le pignon d’échappement s’achemine autour de la roue (fixe) des secondes. Ce faisant, le balancier-spiral effectue des rotations complètes tout en oscillant, ce qui a pour effet de compenser les effets de la gravité à son encontre, et ainsi, de réduire les écarts de marche entre les différentes positions verticales de la montre. Le tourbillon illustré a été réalisé par Jämes César Pellaton (1873-1954), fils de Fréderic Albert Pellaton (1832-1914), lui-même réputé pour la fabrication de montres de poche à tourbillon. Après s’être formé auprès de son père, Jämes Pellaton est engagé par l’entreprise horlogère Ulysse Nardin, avant de rejoindre en 1903 l’Ecole d’horlogerie du Locle. Enseignant des cours d’échappements puis sous-directeur chargé de l’enseignement pratique, il initie ses élèves « les plus doués » à la fabrication de tourbillons – avant de devenir directeur de l’Ecole, de 1925 à 1939. L’enseignement de Jämes Pellaton est couronné de succès : le premier tourbillon de l’école du Locle, soumis en 1909 aux épreuves de l’Observatoire de Neuchâtel, obtient le premier prix de sa catégorie. Dès sa retraite Pellaton exécute des tourbillons sur commande pour une clientèle privée, à laquelle chaque pièce est dédicacée: ici, "A Georges Perrenoud, directeur de la fabrique de machines et outillages horlogers Dixi au Locle."