Description
Bulle impériale
Titre
Justinien II et Tibère
Avers : Dans une couronne de feuillage, au centre du champ, Vierge nimbée de face, en pied, vêtue du chitôn, de l’himation et du maphorion, portant sur le bras gauche l’Enfant au nimbe cruciforme, à demi couché, dont elle entoure les pieds de son bras droit. De part et d’autre des effigies, un grand palmier stylisé dont le feuillage, incliné vers la Vierge, porte à mi-hauteur une croisette pattée dans un clipeus.
Revers : L’ empereur Justinien II, à gauche, et son fils Tibère, à droite, à mi-corps, de face. Justinien, de plus grande taille, porte moustache et barbe courte. Tibère est imberbe. Tous deux sont vêtus du costume consulaire, la chlamyde, retenue par une grosse fibule sur l’épaule droite, endossée sur le divitision, et portent une couronne surmontée d’un globe crucigère. Ils tiennent entre eux de leur main droite une longue croix potencée élevée sur quatre degrés, la main de Tibère est placée au-dessus de celle de son père. À la circonférence, légende en caractères latins, commençant à la base : D(omini) N(ostri) Iustini[an]us et Tiberius P(erpetui) [A(ugusti)] Malgré la mutilation (le nez coupé) qui devait le priver du droit de régner, Justinien II a réussi à remonter sur le trône, en 705, au terme d’un exil de dix ans. Dès lors, on n’a plus pratiqué l’ablation du nez à ceux qu’on voulait tenir éloignés de l’exercice du pouvoir suprême. Ce sceau est l’unique exemplaire conservé du second règne de Justinien II. Il reproduit les portraits qui figurent sur les solidi de son règne conjoint avec son fils Tibère (705-711). D’après la taille de celui-ci, le sceau doit correspondre aux premières années du règne. La représentation de la Vierge tenant le Christ dans les bras tel un nourrisson, nimbé, à demi-couché, est la traduction figurative byzantine du dogme reconnaissant à Marie son statut de Mère de Dieu. Dès le milieu du VIIIe siècle, ce motif sera supplanté par le type de la Vierge Odigitria, tenant l'Enfant bénissant assis sur son bras gauche. Les sceaux sont le seul support à avoir conservé ce type marial primitif, dont le modèle semble avoir été anéanti lors de la guerre des icônes (726-843).
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Marin Jean-Yves, MAH : Les Collections du Musée d'art et d'histoire de Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, 2019, p. 71
Campagnolo-Pothitou Maria, Cheynet Jean-Claude, Sceaux de la collection George Zacos au Musée d'art et d'histoire de Genève, Collections byzantines du MAH, Milan: 5 Continents, 2016, p. 18, n° 3
Chappaz Jean-Luc, "Enrichissements du Département d'archéologie en 2004 : Antiquités égyptiennes", Genava, n.s., t. 53, 2005, p. 365-373, p. 387
Zacos George, Veglery Alexander, Byzantine lead seals, 6 vol., Glückstadt, 1972-1985, p. 27-28, n° 29