Ce bas-relief, constitué de quatre fragments jointifs, occupait l'angle inférieur droit d'une paroi de mastaba. Il représente l'abattage et le découpage rituels de boeufs dans le cadre du culte funéraire. Au centre figure un bovin abattu, les pattes postérieures et l'antérieure droite liées, la tête renversée sur le sol. Un personnage tient la patte antérieure gauche de l'animal, alors qu'un boucher, situé sur la droite, la découpe. Tout à droite, un autre personnage (assistant vétérinaire) tient un récipient dans lequel on a recueilli le sang de l'animal abattu. Sur la gauche, un personnage debout aiguise son couteau. La scène devait se répéter sur la gauche, où se distinguent encore l'arrière-train d'un boeuf, la jambe d'un boucher et la corde rattachant son aiguisoir à la ceinture de son pagne. Dans le contexte funéraire, l'abattage des boeufs relevait de pratiques rituelles : la bête était renversée à terre après que trois de ses pattes eurent été liées. Elle était égorgée et le sang recueilli dans un récipient qu'inspectait ensuite un assistant vétérinaire. Le découpage pouvait alors commencer : patte antérieure gauche, coeur, puis tête constituaient les morceaux de choix des offrandes divines ou funéraires. Ces éléments de bas-relief jointifs proviennent très probablement du mastaba de Nyânkhnisout, dont le Musée d'art et d'histoire possède de nombreux fragments ayant, comme celui-ci, appartenu jadis à la collection du Dr Jacob Hirsch (décédé en 1955). Sur ce mastaba, redécouvert à Saqqarah, voir Kh. M. Mahmoud, GM 186 (2002), pp. 75-88 ; A. Leahy & I. Mathieson, JEA 87 (2001), 33-42. voir aussi Porter & Moss, Topographical Bibliography III/2 (Oxford 1979), pp. 694-696, et part. p. 696 (in fine). Pour les scènes d'abattage des boeufs et de boucherie, voir par exemple J. Vandier, Manuel d'Archéologie égyptienne V, Paris 1969, pp. 128-182. Le Musée de Munich possède une autre scène d'abattage de boeufs provenant de la même tombe (ÄS 5970).