Bague, dite « de la Mère Royaume », porte les armes parlantes de la famille Royaume : un roi assis sur un heaume (roi + heaume = royaume), qui ont pour origine le poinçon de Maître de Pierre Royaume, potier d'étain, natif de Lyon et époux de Catherine Cheynel, dite la Mère Royaume.L’histoire locale cultive les témoins, réels ou imaginés, liés à des évènements: telle la montre en forme d’œuf « que l’Evêque Pierre de la Baume oublia en s’enfuyant de Genève en 1533 » (inv. G 164), la bague dite « de la Mère Royaume » (inv. G 586), figure incontournable de l’Escalade de 1602 ou encore une montre en bois (inv. N 863) qui aurait appartenu au célèbre philosophe genevois Jean Jacques Rousseau (1712-1778).
"Si la fameuse marmite de l'Escalade a disparu de l'Arsenal, en revanche notre Musée Archéologique vient de s'enrichir d'une relique qui paraît être des plus authentique, de la vigoureuse héroïne qui a fait aux Savoyards l'accueil que l'on sait. C'est une bague en or émaillée, avec un chaton en haut-relief, sur lequel on voit figurées les armes parlantes de la famille Royaume, un petit roi, couronne en tête et sceptre en main. Ce bijou existait dans une famille genevoise où il avait passé de père en fils ou de mère en fille, avec la tradition que c'était la bague de la mère Royaume, mais, rien n'était venu confirmer l'authenticité de cette attribution jusqu'au moment où une brochure publiée par M. L(ouis) Dufour (-Vernes) fit connaître que le testament de Madame Royaume était scellé par des armes parlantes dont il donnait la description, et cette description correspondait exactement à la figure de la bague en question. Vérification faite aux archives, il fut constaté que le scel et la bague coïncidaient complètement et que ce souvenir de l'Escalade avait tous les caractères de l'authenticité. Cette découverte en amena une autre, non moins intéressante : c'est qu'il existe maintenant encore deux descendantes (la filiation a pu être parfaitement établie) de la vaillante genevoise du 17e s. : c'est entre leurs mains que se trouvait le bijou en question, il n'en est sorti que pour passer dans celles de M. le Dr. Gosse, auquel on en avait fait présent et qui, dès qu'il en a connu l'origine, s'en est généreusement désaisi en faveur de notre collection historique municipale. Voilà un épisode nouveau à l'usage des historiens présents et futurs de l'Escalade." (Journal de Genève, 18 janvier 1881)