Armet savoyard

vers 1600-1620
Œuvre non exposée actuellement

Description

Armet savoyard

Auteur(s)
Datation
vers 1600-1620
Lieu de création
Nord de l'Italie
Dimensions
dimensions (haut. x larg. x prof.): 26.0 x 21.0 x 22.5 cm
poids: 4.000 kg
Matériaux
Acier; laiton; cuir
Mention obligatoire
MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Fonds de l'ancien Arsenal de Genève, 1870
Numéro d'inventaire
C 0883

Description
Les casques travaillés à l’imitation d’un visage humain réaliste ou stylisé sont un phénomène récurrent dans l’histoire de l’armement, qu’ils aient eu une finalité stratégique - impressionner l’ennemi, dissimuler ses traits, cacher ses expressions - ou simplement esthétique. En Europe, leur dernier avatar est représenté par une variante d’armet de cuirassier (cavalerie lourde) qui se caractérise par une face modelée ou pourvue d’ouvertures évoquant les traits du visage de façon plus ou moins naturaliste. La diversité de ces masques atteste qu’en dépit du niveau élevé de normalisation de l’équipement militaire autour de 1600, on était encore loin de la standardisation des armées régulières modernes. En usage de la fin du 16e siècle au premier tiers du siècle suivant, ce type est aujourd’hui connu sous le nom d’ "armet savoyard". Cette dénomination, qui tire son origine de la collection genevoise, ne remonte toutefois qu’à la seconde moitié du 19e siècle, où elle ne servait qu’à désigner la provenance historique de ces casques et non leur typologie. En effet, les trente-trois exemplaires hérités de l’ancien Arsenal, brunis ou peints en noir suivant la mode du temps comme les armures auxquelles ils appartenaient, sont traditionnellement considérés comme ayant été portés par les Savoyards lors de l’Escalade (tentative manquée du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie de s’emparer de Genève par surprise dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602), leur couleur sombre semblant adéquate à une attaque nocturne. Ces armets étaient toutefois utilisés par la plupart des armées européennes de l’époque, y compris à Genève.Armet savoyard composé des mêmes éléments, également brunis, que l'exemplaire inv. C 876, à l'exception de quelques caractéristiques. Le timbre est forgé en deux parties avec une petite crête à sommet en bourrelet torsadé. L'avance arquée rejoint la ligne médiane du nez. Le mézail est modelé de façon à représenter un visage humain; le bord supérieur est échancré de deux ouvertures ovales pour la vue dont le bord replié fait saillie vers l'extérieur; au-dessous, un nez saillant à narines et une bouche entrouverte et évidée à grandes lèvres torsadées en relief. Le pourtour du plat de l'avance et du gorgerin est en bourrelet torsadé, celui du gorgerin étant pourvu d'une file de rivets à calotte en laiton. Arête médiane sur le bas du mézail et la mentonnière; l'avant du gorgerin est arrondi. Conserve des restes des lanières en cuir de l'ancienne garniture interne. Il se ferme à l'encolure au moyen de deux courroies en cuir, manquantes, fixées de chaque côté au bas du timbre par des rivets à calotte en rosette, en laiton. La fixation est complétée, sur la joue droite, par un oeillet en bas du mézail qui reçoit un crochet rivé sur la mentonnière. Légers dégâts, enfoncement sur l'avance et traces de coups faits par un objet pointu sur la joue droite. La surface externe était peinte en noire; aujourd'hui restauré, la casque a retrouvé son bruni d'origine qui prend ici et là des irisations bleues, surtout au mézail, sur le nez. Le Musée possède deux autres armets savoyards à face humaine avec nez saillant (inv. C 876 et C 874). Un exemplaire semblable est conservé à Paris (Musée de l'Armée, inv. H. 127), et un autre analogue à Florence (Museo Stibbert, inv. 336); un armet différent, mais dans le même esprit, se trouve à Turin (Armeria Reale, inv. E 29).

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Armes et armures
Période
Période moderne

Bibliographie

Bibliographie

Wahler Marc-Olivier (dir.), MAGMAH, n° 2, 2022, 112 p., p. 48, repr. coul.

Godoy, José-A., "Les armets savoyards du Musée d'art et d'histoire de Genève", Genava, n.s., t. L(2002), pp. 11-82, p. 47, n° 3, fig. 30.3

C'était en 1602 : Genève et l'Escalade, [Exposition, Exposition éponyme, Genève, Musée d'art et d'histoire, 24 octobre 2002-23 février 2003], Genève, Musée d'art et d'histoire, Georg, 2002, p. 175, n° 13

Godoy José-A., L'Escalade et ses souvenirs, Genève, Musée d'art et d'histoire, 1980, pp. 30-31, pl. 7a

Aroldi, Aldo Mario, Armi e Armature Italiane fino al XVIII secolo, Milan, 1961, fig. 204

Bosson Clément, Quelques armes du Musée d'art et d'histoire de Genève, Armes anciennes, 1953, n° 1, pp. 3-23, pls. I-VIII, p. 6, n° 8, pl. II

Bosson, Clément, Souvenirs de l'Escalade au Musée d'art et d'histoire [édition sous forme de tiré à part repaginé de l'article paru dans Paul F. Geisendorf (dir.), L'Escalade de Genève 1602. Histoire et tradition, Genève, 1952, pp. 461-485], 1952, p. 19

Expositions

C'était en 1602. Genève et l'Escalade, Genève, Musée d'art et d'histoire, 24.10.2002 - 23.02.2003
Cette œuvre figure dans ces galeries MAH
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