La gravure en clair-obscur apparaît vers 1508 en Allemagne. Elle se diffuse en Europe, surtout en Italie, où elle est pratiquée jusque dans les années 1650. Tombée en désuétude, la technique connaît un revival éphémère avec les œuvres de l’anglais John Baptist Jackson (vers 1701-vers 1780) au milieu du XVIIIe siècle. Il faut ensuite attendre le renouveau de la xylographie originale à la fin du XIXe siècle pour qu’un graveur sur bois carougeois, travaillant à Paris, Pierre-Eugène Vibert (1875-1937) la « redécouvre » et la mette au goût du jour.
L’originalité de la gravure en clair-obscur réside dans son esthétique monochrome: une gamme tonale limitée à une seule couleur, mettant en valeur les ombres, lumières et demi-teintes. Elle nécessite l’usage d’une planche de trait, imprimée en noir, délimitant les contours de la composition, et d’une ou plusieurs planches de teinte, imprimées en couleurs, pour les ombres et rehauts (le blanc du papier). La difficulté réside dans la répartition des parties gravées sur les planches et la précision de l’alignement successif de celles-ci pour l’impression.
Le MAH a la chance de posséder un nombre important d’œuvres de Pierre-Eugène Vibert et notamment des épreuves d’essai et d’étape du processus de création de ses gravures en clair-obscur (par exemple pour son portrait d’Arnold Böcklin). Sa première œuvre en clair-obscur est un portrait de Rodin, réalisé en 1898. Son portfolio Dix paysages de l’Yveline réalisé en 1919 contient quelques-uns de ses chefs-d’œuvre.
Notre sélection: 26 œuvres dans cette galerie
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