Peindre les animaux de la savane ou de la jungle lorsque l’on était artiste dans le Paris du XIXe siècle était pour le moins… compliqué. Un lieu au cœur de la capitale permettait heureusement de s’épargner un long voyage et de périlleuses conditions de travail : la ménagerie du Jardin des Plantes. En quête de réalisme, les artistes comme le peintre Eugène Delacroix (1798-1863) ou le sculpteur Antoine-Louis Barye (1795-1875) ont beaucoup profité de ce zoo urbain, comme après eux le peintre et graveur suisse Evert van Muyden (1853-1922), dont le Musée d’art et d’histoire possède un important fonds d’estampes.
Installé à Paris en 1884, van Muyden est un virtuose de l’eau-forte, technique devenue très prisée au cours du siècle, qui permet d’obtenir la précision du dessin mais aussi de créer des effets proches de la peinture. Portraits, paysages, scènes de genre… van Muyden aborde tous les sujets avec le même entrain. Grâce à la magie de l’art, les animaux sauvages qu’il a observés à la ménagerie du Jardin des Plantes, mais aussi au zoo de Bâle, se retrouvent projetés dans leur milieu naturel : le lion observe son domaine du haut d’un rocher ; la lionne attaque un buffle quand elle ne veille pas sur ses lionceaux ; un tigre dévore une antilope…
L’artiste aime aussi représenter des bêtes moins féroces, ajoutant des croquis d’animaux tels que des petits singes portant différents costumes en guise d’en-tête de courrier, ou célébrant la puissance des taureaux et la beauté des chevaux, inspirés de la campagne italienne. Car le monde animal peut aussi être paisible…
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